Si The Resurrection of Ra’s al Ghul prend bien place pendant le run de Morrison (fin 2007 pour être plus précis), l’écossais n’en est pas le seul architecte. Car ce retour de Ra’s al Ghul est un crossover entre les titres « Batman », « Robin », « Nightwing » et « Detective Comics ». Une bonne occasion de voir toute la Bat Family donc. Et c’est d’ailleurs précisément de famille qu’il est question ici.
Le pitch est dans le titre. Ra’s al Ghul est l’un des ennemis les plus dangereux de Batman. Virtuellement immortel, et égalant le Bat au niveau combat et intelligence, il croit que la sauvegarde du monde doit passer par la destruction de l’humanité (même s’il ne se compte probablement pas dans le tas).
On l’avait vu pour la dernière fois en 2004, présumé mort depuis (poignardé par l’une de ses filles, je crois), son esprit a en fait survécu, mais il lui faut posséder un corps pour revenir à la vie. Et le corps idéal serait celui de l’un des ses héritiers. Il vise donc son petit-fils, Damian, qui n’est autre que le fils de Batman, comme on l’a appris quelques numéros auparavant.
The Resurrection of Ra’s al Ghul est donc une grande affaire de famille. Ra’s veut forcer Damian à recevoir son héritage (en devenant l’hôte de papy, oui c’est un peu beurk), mais PapaBat est pas d’accord (maman non plus d’ailleurs). Les deux autres enfants de Batman viennent évidemment à son aide (rappelons que Dick Grayson/Premier Robin/Nightwing et Tim Drake/Robin ne sont pas juste les fils spirituels de Batman, Bruce était le tuteur légal du premier, et a adopté le second). Même si on retrouve la violente rivalité ayant prise place dans le volume précédent entre Tim et Damian, que Bat ne fait toujours pas confiance à la mère de ce dernier, et que Nightwing a des doutes sur les sacrifices demandés, tous sont unis dans le même combat. Même Alfred (la véritable figure parentale pour Bruce Wayne) va botter pas mal de culs. Ce qui est évidemment très classe à lire, surtout la façon dont Nightwing montre que même en ayant une attitude très différente de Batman, il a toutes ses qualités de leader.
Vu le nombre de scénaristes différents, je ne sais pas qui exactement a eu l’idée de ce story-arc. Mais ce qui est certain, c’est qu’on est pleinement dans la continuité de l’arc de Morrison, qui a personnellement écrit deux numéros présent dans ce recueil (sur 10). La famille, l’héritage, et la passation de pouvoir (Damian et Nightwing en tête ce qui annonce déjà les prochains Batman and Robin). Puis l’idée comme quoi un super-héros n’est pas juste un seul individu (mis en exergue lorsque l’on voit Dick, Tim et Damian combattre ensemble: le Robin du passé, celui du présent, et celui du futur), un concept qui deviendra le principal moteur thématique de Morrison après Batman R.I.P.
L’autre thème, présent jusque dans le titre, est évidemment la mort et la réssurection, et donc l’idée que la mort n’est pas une finalité, mais une transformation. On retrouve cela avec Ra’s, bien entendu, mais aussi lorsque Batman, blessé à mort, revient en pleine forme après être tombé dans la fontaine permettant à Ra’s de se régénérer.
Mais le volume n’a même pas besoin d’avoir tout ça en tête tellement il est rempli d’action, d’émotion, et des persos géniaux, réussi sur tous les points. Un bel exemple d’histoire racontée par le moyen du crossover à travers les différentes séries de Batman.
À voir également:
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Batman par Morrison #03
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