Yotsuba est un manga absolument génial. Alors quand Ki-oon sort un manga dans le style, je m’y intéresse naturellement. C’est ainsi que j’ai acheté Barakamon de Satsuki Yoshino. Ceci dit, mes chers amis, je dois bien vous avouez que je n’étais pas très chaud devant le manga. L’éphèbe héros et la gamine insupportable m’ayant totalement rebuté dans l’extrait proposé par l’éditeur. Et puis je craignais de me retrouver avec une espèce de sous-Yotsuba. Mais bon, je suis curieux, alors j’ai tenté l’aventure Barakamon. En fin de compte, le manga de Satsuki Yoshino vaut-il le coup ?
(En même temps s’il ne valait pas le coup, je n’en parlerais pas)
(Voilà qui vous évite un suspense insoutenable)
Barakamon, c’est l’histoire de Seishu Handa, un jeune maître en calligraphie, qui part s’exiler dans une petite île japonaise. Il a été contraint à ce choix puisqu’il a frappé un renommé conservateur qui a trouvé son travail formaté et sans saveur. Alors qu’il espérait trouver la paix pour se consacrer à son art dans cette île reculée, il tombe sur une gamine infernale qui ne le lâche pas. Outre l’insupportable Naru (c’est le nom de la gosse), c’est tout un troupeau de villageois au caractère plus décalé les uns que les autres qui vont sonner à la porte de Seishu. Au diable le calme de la campagne, et bienvenue dans un village jovial !
Barakamon, qui signifie avoir la pêche, est un manga sur la joie de vivre dans le pur style de Yotsuba. Les comparaisons peuvent être nombreuses tant la ressemblance est frappante. La joie de vivre de Naru rappelle sans conteste celle de la gamine aux cheveux verts. Ceci est de surcroît accentué par le SD. Par ailleurs, certaines activités comme la pêche ou la chasse aux bonbons ont déjà étaient traitées dans Yotsuba. Mais peut-on vraiment reléguer Barakamon au statut de simple clone de Yotsuba ?
La réponse est non, évidemment. Le manga de Satsuki Yoshino se démarque par le fait que le héros soit Seishu, et non la petite Naru. Cela peut paraître anodin, mais au final le texte n’est pas traité de la même manière. En effet, ce n’est pas l’innocence d’un enfant qui est mis au premier plan, mais la vision d’un homme qui se cherche encore. Et ça, ça fait toute la différence. Barakamon tient un discours prônant autant l’effort que la joie de vivre. Il offre une vision moralisatrice, certes simpliste, mais absente de Yotsuba.
Ressemblances ou pas, au final l’important n’est pas là. Barakamon est un bon manga et nul besoin de palabre pour le démontrer. Il suffit de regarder le sourire qui s’affiche tout au long de la lecture sur le visage d’un lecteur pourtant appréhensif tel que moi pour s’en assurer. Il serait dommage de passer à côté de cette bouffée d’air frais au cœur même de la campagne japonaise.
Barakamon, enjoy everything ? Chef, oui chef !