La « Seconds » chance de Bryan Lee O’Malley.

Après Lost at Sea (encore inédit en France) et sa série Scott Pilgrim, Bryan Lee O’Malley revient avec une troisième série, un one-shot cette fois-ci. Seconds est donc le deuxième titre de l’auteur à franchir l’Océan Atlantique (d’où le mauvais jeu de mots dans le titre de cet article). Et on espère que Lost at Sea suivra prochainement (enfin, moi, en tout cas, je l’espère). Sinon je le prendrai en version originale pas sous-titrée. Parce que, en fait, c’est ce que j’ai fait pour Seconds, dont la version française arrive pourtant la semaine prochaine (le 31 octobre pour être précis). Mais ça, je ne pouvais pas le deviner l’été dernier.

Seconds

Bref. Tout ça pour dire que j’ai laissé traîner et que j’aurais pu écrire cet article plus tôt. Mais je pensais que la vf était prévue pour Janvier 2015 et que j’avais encore un peu de temps devant moi. En fait, non. Mais j’ai une autre excuse pour cet achat compulsif de la vo : les couvertures alternatives. Car, mis à part celle exclusive à San Diego Comic-Con, numérotées dans leur jolis écrins rouges, et que je ne pouvais pas me procurer, il y a celle de Barnes & Noble. Que j’ai prise, donc. En soi, elle n’a rien d’exceptionnelle. Une jaquette et une couverture différentes de la version de base, c’est tout. Mais comme on n’y aura pas le droit en France, je me suis jeté sauvagement dessus. Voilà voilà.

DSC02667Ouf, j’ai réussi à me trouver une excuse plus ou moins valable, on va peut-être pouvoir parler du livre en lui-même, maintenant (mais pas de sa traduction française, pour des raisons logiques).

Le nouveau bouquin de O’Malley narre le destin bouleversé de Katie le jour où elle découvre des champignons magiques qui lui permettent, en suivant un protocole précis, de redémarrer la journée à zéro, en effaçant les erreurs commises. C’est comme quand on reset une partie d’Animal Crossing parce que Serge le lama nous a fait un lit d’or alors qu’il nous manque que le sol en or. Ou comme dans Prince of Persia où l’on peut remonter le temps avec du sable mais sur une période plus courte (parce qu’une journée, c’est long).

Katie tient un restaurant, qui donne son nom à ce comics, Seconds (j’essaie de ne pas écrire « roman graphique », mais à force de répéter « bouquin », « livre, « bd », « comics », je vais être à court de synonymes). Elle a pour projet d’en ouvrir un second, mais qui ne s’appellera pas Seconds, ni Thirds ou je ne sais quoi. Cependant, une journée, tout dérape. Heureusement, les champignons hallucinogènes magiques sont là pour fixer le passé. Solution de facilité, me direz-vous, mais Katie s’en fout.

Et, rapidement, elle devient accro. Mais n’y a-t-il pas un risque à abuser des bonnes choses ?

an early test illustration from probably 2011, trying to capture the feeling of Seconds

Voilà pour le résumé pas trop rapide. Pour le reste, lisez les 300 pages et quelques, vous ne le regretterez pas. Promis, juré. Car Bryan Lee O’Malley réussit brillamment à s’éloigner de son titre précédent (celui qui l’a rendu un peu célèbre), même si sa patte graphique y fait inévitablement penser. Sans compter les clins d’œil (pas si subtil) à ce fameux titre qui l’a fait connaître, là, Scott Pilgrim VS. un peu tout le monde et parfois même l’univers.

Petit à petit, l’auteur nous fait découvrir ce nouvel environnement, ce restaurant, les projets de sa co-propriétaire et le petit monde qui tourne autour de Katie : Hazel, Max, Andrew… On a donc une narration tranquille quand survient le drame forçant Katie à manger des champignons. Hum, ça fait bizarre, écrit ainsi. Mais bon. Ce n’est pas ma faute, c’est le scénario.

Alors que le début faisait penser à du banal Slice of Life, le fantastique arrive au galop pour totalement envahir les derniers chapitres, pour un final haletant. Mais pas d’inquiétude, je ne spoilerai pas. Keep calm.

Seconds aborde des thématiques intéressantes sur le passé, les erreurs et les regrets et Bryan Lee O’Malley les traite avec justesse, jusqu’à la conclusion. On regrettera juste que certains personnages secondaires restent, justement, très secondaires (Arthur, par exemple), l’histoire tournant principalement autour du trio Katie-Hazel-Lis. Et, à titre personnel, j’aurai aimé en lire plus, malgré l’épaisseur déjà conséquente du livre.

Désormais il ne reste plus qu’à attendre la prochaine oeuvre de O’Malley, sur laquelle il planche déjà. D’ici là, on pourra profiter de la réédition couleur + bonus divers et varié de Scott Pilgrim, en vo chez Onipress depuis fin 2012 (t.6 bientôt) et en vf chez Milady depuis septembre dernier (t.2 en Novembre, t.3 en Février 2015). Même si, là encore, je me suis tourné vers la vo, version evil-ex, parce que je ne pensais pas que la réédition couleur parviendrait en France (et que, là encore, les couvertures alternatives ne sont de toute façon pas présentes en vf).

Je ne parierais pas sur un article traitant de cette réédition sous peu, mais laissons l’opportunité ouverte…

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