J’appartiens aux partisans du tout-gratuit sur internet. J’ai du mal à concevoir que l’on doive payer pour un service virtuel. Et c’est un point de vue qui va à l’encontre de ma vision de la culture qui, elle, doit être payante. En effet, il faut bien rémunérer les auteurs, producteurs et autres ayants-droits. De ce fait, petit à petit, je me suis mis à consommer des produits culturels en ligne. J’ai débuté avec des services proposant un contenu de vidéos disponibles grâce à un abonnement mensuel, comme Crunchyroll ou Netflix. Et maintenant, comme le titre de l’article l’indique, je me lance dans l’aventure du livre numérique par le biais de Kindle.
Dans cet article je vais donc évoquer sept arguments qui témoignent de mon nouvel intérêt pour le livre numérique.
1. Le prix, l’abonnement, la gratuité
Un livre numérique, déjà, c’est pas cher. Dans le catalogue Kindle les prix sont variés. Certains livres sont aussi chers que leurs substituts physiques, alors que d’autres sont carrément gratuits (mais on reviendra sur ceux-là). Globalement, de ce que j’ai vu dans ma visite du catalogue, les ouvrages numériques sont environ 40% moins chers que leurs homologues bel et bien réels (sans compter les promotions du mois sur une centaine de bouquins). Bon soit, ça reste encore excessif pour du virtuel.
Dans ce cas il existe l’alternative Kindle Unlimited, qui propose un abonnement mensuel (à moins de 10$ aux USA) permettant d’avoir accès à un énorme catalogue de titres. Bien évidement, en France, on est toujours les premiers à râler et les derniers à être servis, donc on attend encore que l’abonnement soit disponible. Cet abonnement, que certains qualifient de « Netflix du livre » peut s’avérer rentable pour les gros lecteurs qui n’ont pas forcément la place pour stocker des bouquins ou même les moyens financiers pour lire tout ce qu’ils voudraient.
En outre, j’en parlais précédemment, la gratuité de certains ouvrages est également à souligner. Vous le savez sûrement, il existe des livres appartenant au domaine public, ce qui signifie qu’ils ne sont pas restreints par la loi. De ce fait on retrouve gratuitement de grands classiques de la littérature française dans le catalogue de Kindle (Dumas, Hugo, Sade ou encore Baudelaire pour ne citer qu’eux) mais également des auteurs majeurs de la littérature étrangère (Shakespeare, Poe, Kafka et Dostoïevski en tête). Et j’ai été agréablement surpris de voir que le catalogue libre contient du Lovecraft (beaucoup de Lovecraft) et même du Gemmell. Enfin bref, comme vous l’aurez certainement compris, vous pouvez trouver énormément de bouquins gratuits et dans des genres très différents. L’excuse du prix reste donc une excuse.
2. Le confort de lecture
J’ai toujours eu du mal à lire sur un écran, j’ai essayé pourtant. Des fichiers numériques des éditeurs de mangas aux histoires longues sur des blogs ou forums, rien n’y fait. A vrai dire, plus que le prix, ma principale crainte envers la lecture numérique se situait dans son confort. Oui situait, oui je parle au passé. Parce que le petit appareil d’Amazon m’a séduit par la commodité de sa prise en main.
Vous savez, moi, je suis un lecteur un peu particulier. J’aime bien les beaux livres, en grand format et agréables à prendre en main. Il faut que le texte ne soit pas écrit trop petit et que les pages soient bien blanches. Dans le cas contraire, j’ai du mal à me concentrer sur la lecture. Et vous savez quoi ? Tout ça, je le retrouve sur le logiciel du Kindle. Même si l’écran équivaut à la taille d’un livre de poche. J’en suis le premier surpris, c’est très agréable de lire sur l’appareil. De plus, je peux ajouter que l’ergonomie est excellente et que la luminosité ne fait pas souffrir mes petits yeux pourtant sensibles. Seul point faible, la batterie se vide. Rien n’empêche de brancher le Kindle en lisant le bouquin vous allez me dire. Oui, mais ce n’est pas très agréable de lire avec un fil dans les pattes.
Quoiqu’il en soit le confort de lecture proposé par Kindle est bien supérieur à celui de bon nombre de livres.
3. Une alternative à la médiathèque
Plus qu’une alternative au marché du livre, je vois les ouvrages virtuels comme une alternative aux médiathèques. Je veux dire par là qu’une nouveauté sortant, d’un auteur que j’apprécie ou avec une jolie couverture, je l’achèterai en format physique (mais là, c’est mon âme de collectionneur qui parle). En revanche, un livre qui me donne un peu moins envie, pas forcément évident à trouver en magasin, un livre que j’emprunterais traditionnellement dans une médiathèque donc, lui va m’intéresser pour le format numérique.
Alors pourquoi préférer le numérique à la médiathèque ? Premièrement pour l’état des livres. Inutile de préciser qu’un bouquin numérique, étant virtuel, ne peut pas être en mauvais état. Ce qui n’est pas le cas d’un livre emprunté et ré-emprunté dans une bibliothèque. Non mais franchement, la dernière fois j’ai pris La Philosophie dans le boudoir et j’ai été obligé de me désinfecter les mains après chaque séance de lecture tant le livre était dégueulasse… Ce n’est pas toujours le cas, il ne faut pas généraliser non plus. Autre avantage du numérique, les nouveautés arrivent bien souvent beaucoup plus vite qu’en médiathèque. Ce qui permet de rester dans l’actu, bien que ce ne soit pas ma préoccupation principale.
Néanmoins je ne rends pas ma carte de médiathèque pour autant. Déjà parce je peux emprunter des beaux livres, souvent graphiques (qu’ils soient de photos ou d’illustrations), qu’il est plus appréciable de tenir en mains. Mais également car je peux bénéficier de l’offre numérique dans ma médiathèque. Celle-ci prêtant des liseuses pour une consommation sur place uniquement.
4. Économie de l’espace
Même si mon budget était plus élevé, je n’achèterais pas beaucoup plus de livres. Et ceci pour un problème de taille, enfin d’espace plus exactement. En effet, je possède entre 3000 et 3500 livres, à majorité des mangas, et le stockage est un soucis hebdomadaire. Difficile de bien ranger tout ça. Mais le livre numérique, en alternative à l’emprunt bibliothécaire donc, change la donne. Je peux lire sans compter (ou presque) et surtout sans me soucier de la place qui n’existe pas dans mes étagères (je rappelle que mon armoire à vêtements est remplie à deux tiers de bouquins)(et un tiers de DVD).
C’est tout con comme argument, mais même en aimant les livres je suis bien content de ne pas en avoir des dizaines de plus à ranger chaque mois.
5. Une bibliothèque de poche
L’avantage de posséder un Kindle, c’est qu’on a une vraie bibliothèque de poche. C’est minuscule, on peut le transporter partout et surtout on peut accéder au catalogue qu’on a acheté sans même avoir besoin d’une connexion internet. C’est l’idéal pour lire dans les transports en commun (sauf pour moi, parce que je suis malade) ou même à la plage. On n’est pas obligé d’emporter une dizaine de livres, comme je le fais tout le temps, en vacances. Le fait qu’une bibliothèque numérique soit plus facilement transportable qu’un seul livre est un avantage non négligeable.
Hors tout ce que j’ai cité, je vais vous dire pourquoi il est agréable d’avoir une bibliothèque numérique : le déménagement. Alors là, tous ceux qui ont dû déménager leur grosse bibliothèque me comprennent. Comme le disait un grand politicien français « un livre c’est bien, c’est quand il y en a plusieurs que ça pose problème. ». Et oui, déménager ses bouquins, en plus des meubles et autres, n’est pas des plus évident. Il me faudrait un camion rien que pour mes livres. Alors oui, j’enfonce les portes ouvertes, mais pour déménager ma liseuse, ma poche me suffit.
6. Noter, commenter, surligner, les gadgets en tout genre
Moi, je n’aime pas abîmer les livres : plier une page pour y revenir, surligner des phrases que je souhaite garder en mémoire, noter des scènes marquantes, tout ça n’est pas pour moi. Et pourtant, ce n’est pas l’envie qui m’en manque. Le format numérique désacralise l’objet livre et me permet de prendre toutes les notes que je veux. De plus, le logiciel Kindle est vraiment bien pensé. On peut surligner des passages dans différentes couleurs ou même laisser une note sur un mot donné. Plusieurs autres options sont disponibles et, contrairement à un livre physique, elles peuvent s’effacer sans dommage. Tout cela reste évidemment du gadget, mais ça peut s’avérer utile pour beaucoup de lecteurs. Et puis moi j’aime bien.
7. Lecture dans le noir
De vous à moi, qui n’a jamais rêvé de lire dans le noir ? Moi, avec le Kindle, je me régale. Je peux enfin lire les lumières éteintes (ce qui est pratique pour les insomniaques). Sans compter que si le blanc de l’écran agresse trop les yeux, on peut changer le fond en noir ou en sépia. Bref, je suis content de pouvoir ranger ma petite lampe qui se tord dans tous les sens et que j’ai acheté une fortune à Ikea. De plus, étant donné les fréquentes coupures de courant qu’il y a chez moi, j’ai enfin trouvé une activité me permettant de passer le temps. Il n’y a pas à dire, pouvoir lire dans le noir c’est le pied. En fait je crois même que c’est le point que je préfère de cet article.
Vous l’aurez donc compris, je suis dorénavant adepte de la lecture numérique. Il y a encore un mois, je ne l’aurai jamais cru. Malgré tout, deux choses subsistent. La première est que je suis un amoureux des livres, surtout quand ils sont beaux, et un collectionneur. Pour moi le numérique ne doit pas les remplacer mais simplement en être une alternative. Et la seconde est que même avec toute la bonne volonté du monde, je n’arrive toujours pas à apprécier une bande-dessinée au format numérique. J’ai beau essayer, rien n’y fait.
Etant une farouche partisane du livre papier, j’ai bien aimé lire ton article de converti xD
Parce que certains arguments sont carrément bons: le déménagement (et cerise sur le baba probablement international dans notre cas avec minirop) va être une horreur avec les bibliothèques de chacun, et puis *lire dans le noir* (sans déranger son conjoint). Lire dans le noir, avec un argument pareil, le reste de l’article serait presque inutile ^^
Bref, je ne pense pas craquer pour autant, mais tu as très bien su faire passer le coup de coeur pour l’objet.
(Tiens, chez toi aussi mangas et DVD ont viré les fringues de l’armoire! \o/)
C’est clair que c’est tout con de lire dans le noir, mais ça change la vie :3
« je rappelle que mon armoire à vêtements est remplie à deux tiers de bouquins)(et un tiers de DVD » Pareil pour ma part et à mon avis pour une bonne partie des fans de manga/livres à moins d’avoir de la place à rallonge ! Et puis les vêtements c’est moins important, si si.
Perso j’ai un kindle première génération sans rétroéclairage mais il prend la poussière car je n’ai pas souvent le temps de lire car je lis pas mal de mangas papier ou alors via l’offre manga de crunchyroll en anglais que j’adore tout simplement !
Je pense qu’il y a un juste milieu entre numérique et papier, j’aime beaucoup acheter mais il faut se rendre à l’évidence, impossible ou dur de tout stocker ^^
Un article très sympa comme d’habitude sur ce blog !
On pense à peu près pareil. J’espère avoir l’occase de tester l’appli Crunchy vu tout le bien que tu en dis.
J’ajouterais dans les arguments pour, la prise en main !
Un livre, on est obligé de le tenir avec les deux mains pour pas qu’il se referme/que les pages se tournent, contrairement à la liseuse que tu peux poser sur ta table et faire un petit mouvement de doigt pour touner la page :D.
Yep, pas faux. Je le comprenais implicitement dans l’ergonomie, mais comme j’aime bien toucher du papier je ne me suis pas étendu dessus.
D’accord pour les avantages. Par contre pour les inconvénients, j’ajouterai toujours le même :
Et quid de le conservation ? Oui c’est con, mais un bouquin mine de rien s’il n’est pas plongé dans l’eau ni le feu, même 10 ou 20 ans après tu pourras le lire. Or une liseuse, avec les modes, les logiciels, les mises à jour, les périphériques qui deviennent obsolètes, l’obligation d’utiliser wifi ou PC tôt ou tard… t’es dépendant. Un livre, tu le lis où tu veux quand tu veux, pas d’énergie, pas d’internet, pas de matos. Un livre, des doigts, des yeux. Qu’en sera-t-il dans 20 ans quand les outils informatiques et multimédias auront tous fusionnés en une puce sous-cutanée ?
Je sais je fais le mec un peu techno-pessimiste pour le coup, mais c’est quelque chose à prendre en compte sur le long terme. Or ces liseuses sont pensées comme notre société : éphémère et fast food. On lit, on jette. On regarde, on jette. On joue, on jette.
Ou plutôt, on fait clic droit supprimer.
Avec la liseuse tu n’as pas besoin de connexion internet pour lire, juste pour acheter. Après les livres sont disponibles sur ton compte Amazon, j’imagine que si l’appareil tombe en panne, tu pourras les récupérer avec un autre (c’est un peu le même système que les jeux sur le PSN).
J’aime bien les livres mais je n’ai jamais été vraiment partisan du roman puisque après tout ce ne sont que des lignes sur fond blanc avec une couverture random (:p)
Bon surtout parce que je n’en suis pas un très grand lecteur.
Du coup quand on m’a offert un kindle il y a trois ans, j’étais content même si l’absence de rétro-éclairage m’ennuyait.
Maintenant j’ai un Nexus 7, ça élargi le champ des possibles du coup ^^
Pour moi le gros problème du numérique c’est le prix, en tout cas pour ce que je lis.
C’est personnel mais je n’achète jamais de roman en grand format, du coup les prix sont casse-gueule pour moi 15€ (absence de version poche) pour un prix kindle, c’est trop cher et généralement on se retrouve avec un prix kindle un peu plus élevé que le poche quand ce dernier existe (2/3€ de plus).
De ce fait, je jongle entre les trois (kindle, nexus7 et poche) suivant les prix et mon humeur.
Et rien à redire sur l’ergonomie des liseuses, pour du texte, je trouve ça très confortable.
Et effectivement ça m’évite d’avoir à ranger d’autres choses que du manga/bd/comics dans la bibliothèque (mes romans sont dans un carton du coup haha)
Par contre j’ai essayé de lire un manga (petit format) sur la tablette mais je n’y arrive pas (et là pour le coup j’aime l’objet) et de la bd sur l’IPad de mon frère (ma tablette est trop petite pour de la bd) et même chose que pour les manga, y’ a pas moyen.
Rien à redire sur le reste.
Merci pour ton avis détaillé. Je n’ai pas ton «expérience» sur le sujet, mais je semble rejoindre ton avis. Et, d’une certaine façon, je suis rassuré de voir que je ne suis pas seul à apprécier les romans numériques mais pas les BD.
Article très intéressant !
J’ai moi-même longuement hésité avant de m’acheter une Kindle et, étant tombé sur une bonne promo, j’ai sauté le pas.
Moi qui suis un fervent adepte du format papier, c’était avec une certaine appréhension que j’ai commencé à lire en numérique et…c’est plutôt pas mal !
Certes on est très loin du plaisir ressenti en ayant le papier sous les doigts, mais l’écran n’agresse pas les yeux et le fait de pouvoir changer la police est plus que bienvenue.
De plus arrivant en manque de place chez moi pour tout ranger le gain de place est très appréciable.
L’argument ‘pouvoir lire dans le noir’ est juste génial ! (si j’avais eu ça quand j’étais gosse).