Jabberwocky : Bibine, dinos & gunfight

Après l’excellent Area 51, ce n’était qu’une question de temps avant que je commence l’autre série de l’auteur, Masato Hisa, parue cette année chez un autre éditeur (Glénat pour ne pas le nommer). Il s’agit, vous vous en doutez maintenant, de Jabberwocky. Titre donné en référence au poème de Lewis Carroll, le pourquoi nous étant expliqué dès le premier chapitre. Jabberwocky est une série finie en 7 tomes, mais dont une suite sort actuellement au Japon : Jabberwocky 1914. Changement d’époque donc, et sûrement de personnages. jabberwockylogo

Car la première série se déroule à la fin du XIXième siècle, mais il faut attendre le tome 4 pour obtenir une date plus précise. On y suit une espionne britannique, Lily Apricot, qui va se retrouver en mission spéciale en Russie. Là, elle y découvrira un secret bien gardé de tous. Les dinosaures existent encore (à ne pas confondre avec les Reptiliens #ThéorieDuComplot). Mais évidemment, ils ont évolués. Ils sont humanoïdes. Vivant cachés, ils forment une société secrète que Lily va découvrir par l’intermédiaire de Sabata Van Cleef, un oviraptor. Ce duo, et son fonctionnement, est semblable à McCoy, Lily ayant elle aussi un certain penchant pour les boissons alcoolisées, et à son acolyte Kishiro, bien que Sabata est carrément moins boulet que le pauvre kappa.

Contrairement à Area 51 qui ne se déroule que dans un seul lieu (devinez lequel ?), Jabberwocky nous fait voyager : Russie, Chine, Italie… On va visiter du pays ! Les différentes missions que Lily et Sabata se voient confier les forcent en effet à se rendre aux quatre coins du monde, semant la zizanie sur leur passage. Pour le moment, les missions s’avèrent assez indépendantes les unes des autres, avec malheureusement aucune conséquence majeure sur la suite et pour seul point commun l’intervention de dinosaures. Chaque aventure permet d’approfondir les liens entre nos deux protagonistes ou leurs backgrounds (qui se veulent évidemment sombres et peu engageants). Le petit mot dans le tome 5 d’Area 51 sur la fin impromptue de Jabberwocky suite à l’arrêt du magazine n’est pas des plus rassurants. Espérons que cette fin ne soit pas frustrante, alors même qu’un véritable fil rouge vient d’être installé et que le récit prend son envol avec son cinquième volume.

Changeons de sujet. Si l’inspiration du mangaka pour Area 51 se situe dans les légendes urbaines, les contes et les nombreuses mythologies, le cadre de Jabberwocky, c’est l’Histoire. Celle de notre monde tel que l’on connaît, mais légèrement modifiée du fait de la présence des dinosaures. Des figures historiques apparaissent au fil des pages du manga et certaines se retrouvent en réalité être des dinosaures ! Bref, l’auteur s’amuse avec l’Histoire et les nombreux événements qui ont marqué cette fin de siècle, voire même le début du suivant, pour nous offrir une version  remniée à sa sauce.

Comme on pouvait le deviner, ce titre étant antérieur à la série publiée chez Sakka, le dessin de l’auteur est du même coup moins maîtrisé. On y retrouve les mêmes planches avec des jeux d’ombres noires et de lumières éclatantes, mais les pages sont parfois moins lisibles et plus complexes à déchiffrer au premier coup d’œil. Le chara-design et la mise en scène restent toujours aussi dynamiques et inventives, mais il faut, de temps en temps, s’accrocher pour bien suivre les scènes d’actions. Cela peut paraître comme un défaut, mais ça permet aussi d’observer l’amélioration du style si personnel de Masato Hisa. Ce dessin encore quelque peu imprécis par moment réclame donc la pleine attention de ses lecteurs et lectrices, mais au moins, la lecture d’un tome ne prendra pas moins de 10 minutes comme pour tous les tomes de Gantz

L’édition de Glénat est correcte, tant au niveau de la traduction que de l’impression et du papier (sauf pour le tome 4 qui a un papier plus fin et moins blanc). Seul bémol, le prix un peu trop élevé pour un tel format, sans bonus pour le justifier. Pas de pages couleurs, de couverture avec vernis sélectif ou que sais-je encore.

jabberwocky1914_s01

Bientôt en France ?…

Quoiqu’il en soit, le tome 6 sort fin Janvier. On devrait donc rapidement savoir la position de Glénat concernant Jabberwocky 1914, dont le premier tome vient de paraître au Japon. Pour le moment, Jabberwocky vient tout juste de dévoiler ses ambitions et enjeux. C’est un très bon titre, un très bon divertissement, mais ça n’aura vraisemblablement pas le temps ni la possibilité d’aller au-delà, malheureusement. J’ai encore espoir que dans les 2 volumes restants à Masato Hisa pour nous créer une conclusion épique et haletante, il y parvienne. Réponse dans quelques mois…

7 réflexions sur “Jabberwocky : Bibine, dinos & gunfight

  1. « Le petit mot dans le tome 5 d’Area 51 sur la fin impromptue de Jabberwocky suite à l’arrêt du magazine n’est pas des plus rassurants. Espérons que cette fin ne soit pas frustrante, alors même qu’un véritable fil rouge vient d’être installé et que le récit prend son envol avec son cinquième volume. »

    >> L’auteur est frustré d’avoir dû conclure son manga, mais il y a une vraie fin. C’est pour ça que lorsqu’il est revenu sur Jabberwocky, il l’a fait avec les descendants Lily (à la JoJo). Plus d’infos mercredi sur ce même blog #TeaserDeOuf

  2. Pingback: Capsules://03/2016 | el Tooms'

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