En apprenant une nouvelle langue. L’espagnol, l’italien ou même mieux : le japonais. Ce n’est pas le choix qui manque. Allez, à plus pour un prochain article.
Hein ? Quoi ? La réponse n’est pas satisfaisante ? Vous êtes compliqués.
Shintaro Kago est un auteur qu’on ne présente plus (et si jamais vous voulez quand même que je vous le présente, je vous renvois à mon article sur la nouvelle garde du manga alternatif). En France, ce sont les éditions Imho qui publient ses bouquins. Ils ont sorti les deux tomes de Carnets de massacre, Fraction, Anamorphosis et Une collision accidentelle sur le chemin de l’école peut-elle donner lieu à un baiser ?. En 2015, ils avaient prévu la publication de deux nouveaux ouvrages de l’auteur, L’extase de la chair à canon et La grande invasion Mongole. C’est là où le bât blesse, l’éditeur en retard dans son planning a reporté les mangas de Shintaro Kago à 2016. C’est loin.
Du coup, histoire ne pas être en manque, je me suis posé une question : Comment lire du Shintaro Kago en 2015 quand on ne parle que français ? Autrement dit, il y a-t-il des bouquins compréhensibles de l’auteur qui sont sortis cette année ? La réponse est oui (évidemment, sinon il n’y aurait pas d’article aujourd’hui). Et je peux même vous annoncer d’ores et déjà qu’il y en a trois.
Industrial Revolution and World War
Il s’agit d’une bande-dessinée publiée par l’éditeur italien Hollow Press. Si la préface est en anglais, le livre est muet. Shintaro Kago raconte une histoire de science-fiction plus proche de Moebius (autant dans l’univers esthétique que dans le découpage des cases) que ce qui se fait habituellement au Japon. Pas besoin de dialogue, ici la narration est graphique, elle existe par l’enchainement des cases. Sans un mot, on comprend sans mal le spectacle proposé par le mangaka.
De plus, le manga est une virulente critique de l’être humain et de la société moderne. Les personnages sont des petites boules de poils mignonnes vivant dans un monde fantaisiste. Un jour, elles tombent sur une technologie ancienne : un corps humain. Elles en prennent possession, en découvrent d’autres et s’en servent pour construire des villes et ainsi dénaturer les paysages. Ils poussent la technologie encore plus loin, jusqu’à faire des corps humains de véritables armes de guerre. Tout est dans le titre du livre donc.
L’homme est conditionné pour détruire, voilà le message qui passe allégoriquement à travers le manga. Une lecture que je vous recommande assurément, d’autant que le trait de Shintaro Kago n’a jamais été aussi beau.
Pour l’acheter, il faut vous rendre sur le site de Hollow Press.
Panna cotta
C’est une sorte d’artbook de poche publié au Japon par Th art series. Le livre contient 95 pages d’illustrations (et un peu moins de dessins puisque deux ou trois se composent sur une double pages). Si on suit de près Shintaro Kago sur les réseaux sociaux, on ne sera pas surpris par le choix des compositions puisqu’il en a diffusé la plupart dessus. Néanmoins, même les acharnés comme moi y trouveront quelques illustrations qu’ils ne connaissaient pas.
Différents styles sont représentés. Déjà les déformations corporelles auxquelles l’auteur nous a habitué. Il les mélange avec des éléments divers et variés, c’est tantôt mignon (sa série avec les bonbons me fait penser à ce que peut faire Junko Mizuno), tantôt gore. On trouve aussi des dessins psychédéliques ou grotesques, et d’autres carrément inventifs. Enfin c’est du Shintaro Kago quoi, si vous lisez cet article c’est sans doute que vous êtes familiers avec son style (et si ce n’est pas le cas, lisez Fraction chez Imho).
Pour le lire, je vous conseille de passer commande sur CD Japan. Mais j’imagine sans mal que tous les sites proposant du manga à l’import l’ont en stock.
The Art of Shintaro Kago III
Le troisième livre de Shintaro Kago publié par les français de Timeless. Comme Panna cotta, il s’agit d’un artbook. Si celui-ci est composé de moins de pages (il en fait 32), il a l’avantage de son format : 30 x 40 centimètres. Ce qui est très grand, pas facile à ranger dans une bibliothèque, mais parfait pour contempler les dessins de Shintaro Kago.
Concernant le contenu, c’est plus ou moins le même style que Panna cotta, je ne vais pas me répéter.
On retrouve le bouquin sur le site de Timeless.
Et voilà, maintenant le fan de Shintaro Kago que vous êtes à de quoi patienter jusqu’à l’an prochain et les nouvelles publications des éditions Imho (en espérant qu’il n’y ai pas (trop) de report).
ou bien on ne regarde que les images.
c’est pas comme si t’avais besoin de lire de texte.
Ou pour les retardataires, on se tourne vers le marché de l’occasion et Extrême Orient, un vieux collectif publié chez les Humano qui contient une histoire de Shintaro Kago, la première publié en France ;)
Ouaip, je l’ai d’ailleurs fait acheter à Eck il y a peu.
Y a tout de même quelques titres à se mettre sous la dent même chez IMHO. J’ai craque pour Indus. Un véritable bijou de destruction orchestrale. Fraction prochaine cible CB.