« Après 3 mois d’absence de la rubrique, me revoici pour vous proposer une nouvelle review. Vous le savez (pour les trois qui suivent), je m’intéresse aux Comics de DC et à la collection Renaissance. Après Nightwing et Harley Quinn, prenons le large, quittons le Batverse et allons rencontrer ce brave Buddy Baker aka Animal Man. »
Univers: DCU
Scénario: Jeff Lemire – Dessin: Travel Foreman, John Paul Leon, Steve Pugh
Avant d’entrer dans le vif du sujet et de vous expliquer en quoi Animal Man risque de devenir une série que je vais suivre avec amour faisons un petit point historique. Notre super héros est apparût pour la première fois en 1965 dans l’anthologie Strange Adventures dédiée à la science fiction. Après un silence de vingt ans, Animal Man revient aux affaires grâce au scénariste Grant Morrison. Ce dernier décide de réinventer le personnage, d’y inclure une critique de la condition animale et de l’intégrer à la Justice League (Europe). A l’époque, Animal Man est l’étendard du label Vertigo. Aujourd’hui il fait parti de la collection DC Renaissance.
La nouvelle formule de Animal Man est prise en charge par le canadien Jeff Lemire. En 2005, ce brave Jeff qui est aussi dessinateur, auto publie Lost Dogs et évoque déjà le lien entre l’homme et l’animal. Pour le compte du label Vertigo chez DC Comics il publiera une œuvre en noir et blanc : The Nobody (2010) avant de participer à Flashpoint qui lancera la collection Renaissance. Il a également participé aux arcs narratifs de Swamp Thing, Green Arrow et Justice League. Animal Man a été scénarisé par Lemire entre 2011 et 2014 sous 4 volumes.
Côté dessin, c’est Travel Foreman auparavant chez Marvel qui s’y colle. Il a dessiné pour X-Men Unlimited, Star Wars Legacy, Animal Man donc puis Birds of Prey et travaille actuellement sur Justice League United. Dans ce tome 1, John Paul Leon s’occupe de tout un chapitre. Il est connu pour ses travaux sur Robocop (Dark Horse Comics) ou Earth X chez Marvel. Steve Pugh est lui plus présent et vient compléter le coup de crayon de Foreman. Pugh a quand à lui bossé sur Hellblazer (Vertigo) mais connait surtout très bien Animal Man pour avoir dessiné dessus dans les années 90.
Maintenant que le staff autour du Comics est présenté filons donc rencontrer Buddy Baker. Suite à une rencontre extraterrestre, Baker a acquis des pouvoirs le liant à des animaux autour de lui et de ce fait leurs capacités. Le reboot via DC Renaissance a balayé certains de ses pouvoirs pour lui en donner d’autres. Ainsi, il peut développer la force d’un éléphant, obtenir les réflexes d’une mouche ou encore la vitesse du guépard. Si les features liées à notre personnage ont été revues, son passé est pris en compte et diablement bien intégré à l’histoire. Dans les premières pages du tome, nous apprenons que Buddy Baker s’est rangé de la vie de justicier. Il vit à San Diego (USA) avec sa femme et ses deux enfants, est militant pour les droits des animaux et vient d’embrasser la carrière d’acteur. Cela est subtilement amené par une interview dans un journal que lit Baker. On le retrouve dans sa cuisine au côté de Ellen sa femme, Maxine sa fille et son fils Cliff.
La famille semble couler des jours paisibles quand Buddy apprend une prise d’otage dans un hôpital. Son instinct de super héros reprend le dessus et après avoir demandé l’autorisation à sa femme, il s’envole rejoindre la police pour remplir son rôle. A son retour, de nouveaux problèmes se présentent. C’est ici que vient se mettre en place le premier cliff narratif. Maxine a hérité des pouvoirs de son père et va devenir plus importante que lui. Si elle peut absorber les capacités de la faune, elle a aussi la possibilité de prendre ou rendre la vie à un animal. C’est au travers d’un rêve que Baker va comprendre la particularité de Maxine et qu’il va devoir la suivre pour la protéger. En effet sa fille est la cible de La Nécrose un mal terrible qui se propage par le sang. Cet ennemi est également présent dans un autre Comics à savoir Swamp Thing qui sera l’objet d’un crossover avec Animal Man.
Ce premier tome possède un scénario très travaillé qui simplifie tellement la lecture qu’on ne se rend pas compte de la vitesse à laquelle les pages défilent. Un avantage qui permet de passer plus de temps sur les dessins. Animal Man est réservé à un public averti à cause d’une violence omniprésente qui n’hésite pas aller se jeter joyeusement dans l’océan du gore. Avec une couverture très graphique, il était difficile de s’attendre à quelque chose de light. Le sang est partout pas seulement dans le mode de développement de l’ennemi. Baker en rêve, va voyager dans ce fluide et les éliminations des personnages se finissent toutes dans une rivière rouge. Il faut à ce propos saluer la colorisation qui est extrêmement plaisante car peu agressive.
Le tome introduit brillamment le personnage de Buddy Baker et soulève délicatement le thème de l’insertion sociale via la différence. Baker est un super héros qui s’est intégré à la société et qui ne fait pas vraiment de vague avec ses propriétés surhumaines. Construire une famille est une suite logique des choses pour lui mais jamais il n’a songé à la possibilité de voir ses enfants hériter de ses pouvoirs et n’a pas remis en cause l’origine de ceux ci. Canaliser Maxine devient un défi supplémentaire quand celle-ci utilise ses nouvelles capacités pour neutraliser un voisin qui moleste son frère.
La condition animale véritable philosophie de vie de Animal Man apparaît en filigrane tout au long de l’histoire. Les animaux font parti d’un tout auquel appartiennent aussi les humains. En regardant certaine représentation dans ce premier tome, on peut faire un rapprochement avec l’astrologie amérindienne mais ceci n’est qu’une interprétation personnelle.
Animal Man tome 1 plante à merveille le décor, les personnages, les enjeux et surtout a le mérite d’avoir une esthétique violente captivante bien que certaines pages soient un peu lisses en opposition à d’autres. Ce qui plait dans ce premier tome c’est qu’il n’est pas une ode aux super héros mais plutôt une opposition entre la vie et la mort dans laquelle Animal Man n’est qu’un intervenant auprès du « Bien ».
Dérangeant par sa violence ou la qualité de ses dessins, Animal Man m’ouvre une porte d’entrée sur un autre univers que le batverse. Je suis conquis, j’ai envie de me concentrer sur mes deux chats pour qu’ils me donnent un peu de leurs pouvoirs même si bon, je n’ai pas encore cernés ce qu’ils ont d’incroyable.