Le monde de Ran

Nous voilà à la fin du mois d’Avril, et après la phase de précommande qui commençait en Janvier, c’est donc maintenant que l’éditeur Black Bones a envoyé, avec un peu d’avance, Le monde de Ran, aussi connu au Japon sous le nom de Ran to Haiiro no Sekai. Ce seinen de Aki Irie, que certains connaissent peut-être déjà pour son Ecole Bleue (4 volumes parus chez Kana), sort en deux fois : 4 tomes ce mois-ci, le 25 Avril dans toutes les bonnes librairies, et les 3 derniers prévus pour le 27 Juin.
Ran4

Voilà la présentation de l’éditeur :

La famille URUMA pourrait être une famille comme les autres mais ses membres possèdent des pouvoir magiques spécifiques. Depuis des générations, ces pouvoirs se transmettent ainsi qu’une mission : protéger le monde réel de cette magie. Ran, la fille cadette, peut par exemple se transformer en adulte en enfilant ses baskets préférées, le grand frère en loup, le père en corbeau et la mère peut invoquer les forces de la Nature. Mais l’éloignement de la mère, occupée aux quatre coins du monde, pèse sur la jeune Ran qui aimerait la voir plus souvent. Elle tente donc souvent de s’échapper de sa condition d’enfant, ce qui lui vaut parfois quelques soucis. Heureusement, son père et son frère sont toujours à ses côtés pour veiller sur elle. Découvrez la vie de cette famille pas comme les autres dans les 7 volumes du Monde de Ran, un monde à mi-chemin entre celui des magical girls et de Ranma 1/2.

Personnellement, j’avais déjà remarqué ce manga grâce à ses magnifiques couvertures japonaises, bourrés de détails et de vie. Mon imagination était titillée par ces illustrations et je suis donc bien content qu’un éditeur se lance dans l’aventure. D’ailleurs, la première chose que l’on remarque en ouvrant le livre, c’est le style graphique de la mangaka, avec des pages magnifiques (la beauté des yeux et des regards !) et riches en détails (des étincelles, des pétales de fleurs, ou même des décors fourmillant de vie !), chargées mais sans que cela en deviennent illisible. C’est beau, même en noir et blanc.Ran1

Malheureusement (ou heureusement ?) pour moi, il s’agit d’un éditeur dont je n’avais que très peu entendu parler auparavant : Black Box. Leur stratégie éditoriale fonctionne beaucoup par le crowfunding et les précommandes, pour sortir leurs mangas dans les mois et années qui suivent. Et avant Le Monde de Ran, je ne m’étais jamais intéressé à eux. J’étais donc relativement méfiant quant à la qualité des bouquins fournis. Résultat, je suis plutôt mitigé. Si je suis bien ravi de pouvoir profiter de ce manga dans une langue que je comprends, la traduction faite par Jerôme Penet étant fluide, il y a certains détails gênants. Commençons par l’absence de jaquette ou de rabats cartonnés, ce qui supprime du coup une partie des dessins de la couverture… C’est dommage, d’autant que les illustrations en couleur d’Aki IRIE sont sublimes et rares. Car malgré le format (plus grand que la version japonaise) et le prix (10,90€), il n’y a aucune page couleur. Aucune, c’est triste, mais fidèle à la version japonaise. Ensuite, deux détails mineurs mais qui peuvent ou agacer ou surprendre ou les deux : d’abord le lettrage, avec des mots mal placés dans les bulles (trop bas, trop à droite ou typo trop grande et qui dépasse) ; et aussi le sommaire, qui donne les titres des chapitres mais pas la pagination… Utilité ? A part ça, le papier est bien blanc et plus épais que celui désormais utilisé par Glénat, un point positif à souligner.

Passons sur ces décevants défauts et plongeons directement dans le vif du sujet, dans le monde de Ran. Et son monde, c’est celui d’un quotidien à la tranquillité fragile, régulièrement bouleversée par la magie qui l’entoure. Souvent par la faute même de Ran, en enfant turbulente et agitée qu’elle est. En effet, avec une mère absente pour son mystérieux travail et un père pas très présent non plus, c’est Jin, le frère aîné, qui est chargé de surveiller la petite Ran. Mais cette dernière ne pense qu’à l’aventure et à ses chaussures. Car ses dernières sont magiques et lui permettent de devenir une jeune femme, gagnant ainsi en âge mais pas en maturité, ce qui occasionne bien des quiproquos, c’est rigolo.Ran2

C’est ainsi que l’on découvre la vie de Ran, partagée entre son école et ses envies de vagabonder librement. Encore jeune, elle ne maîtrise pas parfaitement sa magie, et les manifestations de celle-ci sont toujours l’occasion de s’émerveiller devant les planches de la mangaka. Evidemment, dans ces quatre premiers tomes (plus de la moitié de la série, déjà !), Ran aura l’occasion de s’améliorer grâce à un apprentissage délivré par une prof bien particulière (je vous en laisse la surprise).

Mais notre jeune héroïne toute mimi n’est pas la seule mise en avant. Au fil des chapitres, d’autres personnages lui volent la vedette, histoire de nous faire découvrir des personnalités toutes très attachantes. Que ce soit Jin, le sorcier bestial et grand frère morose, ; Shizuka, la plantureuse maman dont le caractère frivole contraste avec ses immenses pouvoirs ; ou encore Zen, le papa qui commande aux hommes-corbeaux. Et ça, ce n’est que pour la famille proche. Une famille unie et solidaire, dont les aventures ont ravivé le souvenir d’un autre manga fantastique dans lequel la famille est centrale, Le Cortège des cent Démons d’Ima Ichiko (où l’on retrouvait Ritsu, hébergé par sa mère et sa grand-mère, épaulé par son père et sa cousine, dans une ambiance là aussi assez légère malgré la gravité des événements présentés). Et rapidement, Aki Irie nous fait découvrir tout un monde gravitant autour de Ran (d’où le titre du manga, hé !). Dans les quatre tomes déjà disponibles, la mangaka a largement de quoi étoffer l’univers de Ran et la galerie de personnages secondaires, toujours dans la bizzarerie et l’extravagance. Ainsi, petit à petit, Ran évolue et s’ouvre aux autres, découvre la vie et des sentiments plus profonds, entre l’enfance et l’adolescence.Ran3

Malgré des histoires paraissant indépendantes au premier abord, un fil rouge se tisse au fur et à mesure des pages, renforçant une intrigue plus sombre qu’il n’y paraît. Tout cela n’augure que du bon, et j’ai hâte de voir ce que la mangaka réserve pour l’avenir de Ran.

15 réflexions sur “Le monde de Ran

  1. J’avoue que je le suis retrouvé un peu dans la même situation : le bonheur qu’une mangaka que j’apprécie soit à nouveau publiée avec un titre que j’aime beaucoup (malgré certains défauts) et le fait que ce soit Black Box qui soit aux commandes.
    Bien que j’ai plusieurs titres chez eux (les premiers), j’aurais préféré que Ran soit publié ailleurs pour que la valeur esthétique du titre soit mieux mis en valeur. Surtout que les petites erreurs que tu cites sont des choses qui peuvent me gâcher une lecture :/
    Ce qui est fait est fait. J’essaierai quand même de me procurer Ran.

  2. Désolée, sans moi!!
    Idem, pour les autres titres, passés ou futurs, publiés par cet éditeur.
    (Dommage, pour ce titre.. et, d’autres :/)

    Mais, j’ai peu d’argent ; et, surtout, je ne veux pas cautionner la mauvaise qualité!!

    D’autant, que par le système de précommandes et de préventes, etc… il pourrait, y avoir de vrais appels de fonds ; pouvant générer des moyens financiers, pour de (très) très bonnes ET belles éditions !!!
    (Que, l’édition japonaise n’ait pas de pages en couleurs, n’est pas une excuse [valable, pour moi].)

    P.S. : oui, j’ai assez entendu, que les japonais sont extrêmement durs, en affaires : s’opposant à une modification pour un oui ou un non, etc.
    Mais, on trouve, par exemple, des pages en couleurs, en version française ; alors, qu’au Japon ; y en pas (même, si seulement dans la première édition ou « collector »)

    • Si tu ne veux pas « cautionner la mauvaise qualité », je suppose que tu ne dois pas acheter beaucoup de mangas (parce que Panini, Pika, Soleil, Kazé, Kana, Kurokawa et en fait, tous les éditeurs font des erreurs dans leurs mangas, que ce soit l’orthographe, l’impression, la traduction ou le lettrage…). Aucun manga ne ressort complètement indemne.

      • C’est vrai que souvent l’envie de lire le titre l’emporte sur les considérations quant à l’édition.

        La légendaire édition deluxe de Planètes (avec ses pages zoomées), les sagas épiques de feu J’ai Lu, les travaux audacieux de GB One (animés ou illustrés, pas de jaloux), ça faisait bien mal.

        Que de progrès depuis, même si ça manque encore de relecteurs.

        • Certes, il y a eu des progrès.

          MAIS, je trouve, qu’il y a encore, beaucoup, à faire.
          Car, certaines erreurs, ne sont plus pardonnables.

          Après, des années d’expériences.

          Alors : Glénat : et ses « bulles » coupées au « racloir » ; et, ses traducteurs à demi professionnels mal-payés (enfin, ça a peut-être changé ; et, ils ne prennent plus d’étudiants ?), etc. m’insupportent.
          Ainsi, que d’autres (!) Surtout, s’ils sont de grosses « boîtes » ou/et ont des « locomotives ».
          « One Piece », « Naruto », « Blach », etc. ont bien dû remplir leurs caisses de sous!!

          D’autant, que j’ai fermé et je ferme, encore les yeux, sur certaines fautes et erreurs et contre-sens.. chez de petits éditeurs.
          SAUF; si, c’est une habitude, comme chez « Black Bones » (ou « Black Box »?). Surtout, comme je l’ai écrit : par le méthode de préfinancement, il pourrait faire de la qualité!!!

      • Exact.
        Tout à fait exact.
        J’achète, peu, de manga.

        Il y a aussi, « Glénat » et « Delcourt » (j’ai aussi ajouté « Tonkam » et « Soleil » [je termine, juste : « Arachnid » ; car, j’ai commencé cette série] puisque faisant parti du même groupe) aux éditeurs cités.

        Aussi, pour leur « politique » : de ne pas finir leurs séries ou/et de ne sortir, que des tomes aux compte-gouttes.
        Ou : « Kana » de faire de pro-nucléaire avec : « Au cœur de Fukushima ».
        Quoique, la « mauvaise qualité » est un tout (!)

        Bref, je boycotte.
        Ce que ne font, malheureusement, pas assez, de personnes.

  3. c’est dans la pure lignée de Moonlight act.cette série.
    J’ai même cru à un moment que c’était le même mangaka mais avec des coups de crayon plus fin.
    Enfin quelque chose qui change du copier coller, on va pouvoir oxygéner notre cerveau.^^

    Respirez, ça sent le frais dans le seinen ;)

    .

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