Odin Sphere Leifthrasir, reforger les légendes.

Le jeu vidéo poursuit son infatigable autoroute vers l’avancée technologique mais certains se lèvent de l’autre côté du lit et n’hésitent pas à afficher des motivations à contre-courant. Beaucoup de développeurs indépendants n’ont pas les ressources financières pour s’équiper de matériels gourmands et capables d’afficher des rendus réalistes. Fort heureusement on peut sortir son épingle du jeu des David et des Goliath. L’absence de puissance ne constitue en aucun cas un frein ou un précipice. Nombreux sont ceux qui ont réussi à se faire un trou en jouant sur d’autres tableaux que le bras de fer de la puissance. Thekla!, Playdead, Dennaton Games, Klei Entertainment, … la liste est loin d’être exhaustive. L’exemple est aussi vrai pour des studios à taille moins fine.

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C’est le cas d’Atlus. En son sein se cache parfois un développeur qui n’a pas froid aux yeux, Vanillaware. Son président Kamitani n’hésitant pas à aller au bout de ses projets et de ses idées. Si les pancartes « On veut continuer à créer des jeux en 2D et même en 2016 ! » existaient, ils seraient sans doute lui et son équipe, les premiers à les soulever. Parmi leur catalogue, l’un d’entre eux a marqué mon attention, Odin Sphere. Un jeu qui a voyagé et subi quelques opérations chirurgicales depuis sa naissance il y a près de dix ans sur Playstation 2. Devenu Odin Sphere : Leifthrasir et doté d’une nouvelle peau l’an dernier, il a de nouveau pu prendre l’air sur tout le reste des parcs de consoles Sony (Vita, PS3 & PS4). Plus qu’une peau neuve, c’est vraiment un nouvelle vie pour le JRPG. Plus long, plus fin encore, doté d’une bande son réajustée. Tout est là pour faire ressortir le meilleur du folklore dépeint.

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La Cantine de Minuit, intimités de comptoir.

Novembre 2016, obnubilé par l’atterrissage tout en douceur de Chiisakobé, je n’ai qu’une obsession en tête, Minetaro Mochizuki. Le doux rêve d’une autre sortie estampillée du Maître tend à se concrétiser. Février 2017. Le concret tape à la porte et il a un nom Tokyo Kaido. Concret n’étant pas seul, c’est accompagné de La Cantine de Minuit qu’il s’apprêtait à venir stationner en librairie. Je ne compris l’erreur de mon oubli que le mois suivant, lorsque je pus mettre la main sur ce pavé particulièrement goûteux. Une trentaine de repas plus tard la digestion était excellente. Au point d’attendre la prochaine fournée avec la fébrilité d’un estomac creusé. Entre deux gueuletons c’est l’occasion idéale pour digérer et partager avec vous mon enthousiasme. Un titre qui figurera à n’en pas douter parmi mes lectures favorites entamées cette année, bien que cette dernière soit assez intense en parutions. J’ai pu également grâce à l’allié contre l’ennui qu’on ne présente plus, Netflix, enrichir l’expérience du Midnight Dineradaptation en série du manga. Le service complet.

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Beau et bon à la fois.

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Pil, l’habit ne fait pas le punk

Encore et encore à l’affût d’une nouvelle vision, d’un nouveau faciès, d’une nouvelle idée de conception dans l’art de la case à la japonaise. Je prends un peu tout ce qui me vient en fonction des envies, du budget (eh oui, il faut serrer la ceinture) et de ce qui est disponible chez les quelques bons dealers de la ville (j’essaie d’éviter autant que possible le web qui a tendance à déplumer mon solde bancaire). Inlassable et intarissable, je continue encore mes premières fois en manga en bon testeur de l’extrême, plutôt en bon client de la nouveauté. Qu’elle vienne de temps immémoriaux ou bien qu’elle soit de dernière fraîcheur, qu’importe. Tant qu’en refermant l’ouvrage j’y ai trouvé du plaisir, c’est la satisfaction d’un médium bien consommé. Qu’il s’agisse d’une œuvre légère, complexe, austère, excentrique, sous LSD, larmoyante, qu’importe. Tant que les atomes crochus sont présents, le genre n’est que futilité. Bien sûr il en va aussi des œuvres fortes, de celles qui marquent du bout des ongles et qui arrivent à faire perler des larmes de sueurs au coin des tempes.

Pas le genre de truc facile qui bouleverse, qui fait pleurer quand on le lit…moi je veux que la vie elle-même de celui qui le lit en soit bouleversée. Pas un manga qui fasse oublier la réalité ! Mais un manga qui combatte cette réalité !!

Sachi (Bonne Nuit Punpun / Inio Asano)

nostroblog_pil_iconoLe nouveau venu dans mes nouvelles rencontres par le manga est une nouvelle : Mari Yamazaki. Thermae Romae fait toujours partie intégrante de mon calepin de lectures prochaines. Bloc-notes qui commence à craquer sous le poids des recommandations qui fusent de tous bords. Mais c’est du côté de son one-shot P.I.L que j’ai jeté mon dévolu faute de disponibilité. Publié lui aussi dans la même crèmerie que Thermae Romae, mais pas dans les mêmes matières grasses. P.I.L est publié dans la cour des grands de l’éditeur dans le rayon Casterman Écritures. Bien souvent le terrain de prédilection des gros calibres tels que Jirô Taniguchi ou Charles Masson, il n’a pas le monopole. L’auteure native des sixties n’a rien à envier face à de tels poissons. Preuve en est le sympathique à propos de la main de Taniguchi en personne qui lui ouvre le tapis rouge. Quoi de mieux pour s’exprimer qu’un bon 17 par 24 cm en guise d’exutoire.

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Stranger Things, clignez des yeux

L’avancée des technologies, les progrès insolents de la science et des chipsets. Beaucoup ne jurent que par le divin du dernier cri, quitte à manger des pâtes toute l’année. Slim plus ultra, objets connectés, réalité augmentée et digitale sont des concepts aussi basiques et accessibles qu’une baguette de pain dans un commerce. La face du monde change de maçon tous les jours, je ne pense pas avoir le scoop de l’année en l’énonçant. Je suis même déjà has been. Je ne suis pas là pour me faire l’apôtre ou le gros détracteur de la chose, j’y goûte sans dégoût. Le culte du divertissement quel qu’il soit, c’est plutôt lui mon cheval de course. Et ce dernier n’est pas uniquement régi par les courbes épurées, les tons de gris et l’abus de CGI. Il y a un mouvement qui prend une ampleur mondiale, celui du retour en arrière dans le temps, celui du sens inverse ou du demi-tour sans coup de frein. Appelez-le Vintage, Nostalgie, Hype ou ce que vous voulez, le courant grimpe en popularité en sautant les marches. La sangsue Vintage s’agrippe surtout sur la frise allant des seventies aux nineties et sa Hype campe à peu près dans tous les médias populaires. Il suffit de regarder le film Drive de Refn ou bien de se faire une session sur Megaman Collection pour en avoir quelques exemplaires. Le phénomène est parti pour durer et réserve de belles surprises aux amateurs. Sensible et vite irrationnel quand ça touche mes cordes, l’arrivée de la série Stranger Things sur la plateforme Netflix m’a permis un petit voyage dans le temps. Le meilleur remède pour mettre un peu de côté le glacial de l’actualité et l’implacable percée de l’obsolescence ?

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Tout le génie des concepteurs de l’affiche qui ont su de suite se mettre le plus grand nombre d’intéressés, moi compris, sous le coude.

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Une Sacrée Mamie, Saga riche en émotions

Pour tout vous dire, Une Sacrée Mamie est le genre de manga que je n’aurai même pas pris la peine de regarder sur un étal et encore moins de retirer d’un facing en librairie. Je n’ai rien contre les grands-mères et les générations précédentes, loin s’en faut. Pas seulement parce qu’elles ont fait pipi avant moi. Je ne suis juste pas vraiment dans ma tasse de thé avec le manga mis en avant comme familial. Une Sacrée Mamie ne devrait pas déroger à mon ego de conduite. Ces bons vieux préjugés laissent toujours une amertume particulière lorsqu’au final un contre-exemple vient les briser en mille morceaux. Toujours empressé de prendre mes volumes manquants et de lorgner sur le même type de lectures, j’en oublie des fois que des titres tout en simplicité ne tablant que sur le casting mères, filles et fils, rivalisent avec les trucs les plus fouillés et complexes qui soient.

Le prêt de l’intégrale de la série m’a convaincu d’autant plus vite de cette vérité. Affirmation qui existe heureusement pour beaucoup d’autres titres qu’Une Sacrée Mamie. Là, comme ça à chaud, je ne fais sortir de mon chapeau que du Yotsuba& ou du Mes Voisins les Yamada. En creusant beaucoup ressortent. Les titres dits familiaux sont loin d’être une cible de niche. Ils traitent du sujet dans toutes les mesures et sous tous les angles possibles. Il y en a pour toutes les bourses. Ici, aucune ardoise à régler pour onze tomes chargés en chapitres. L’avantage du prêt m’évitant d’avancer piécettes et me dotant du tout à portée de main. Nul risque, nulle attente. Que demande le peuple ?  Après digestion, intérêt zéro pour le titre ou flamme immédiate ?

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L’écharpe de rigueur, même en cas de temps doux, est l’apanage de nos aïeux.

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Dispersion, maladie ou don de la nature ?

 Ma quête incessante de grimoires à bulles, oubliés des libraires et réduits à l’état de poussière, continue sans relâche. Avec en tête le leitmotiv du chasseur de Pocket Monsters qui se respecte, je ne vais pas m’arrêter en si bon chemin. Mon champ d’action bien qu’encore trop réduit à mon goût prend rarement les mauvaises directions. Un argent bien placé. Les routes sont nombreuses. Du côté du label Sensei de Made In (Kana), de IMHO, de Casterman, du Lézard Noir ou de Cornelius pour ne citer qu’eux, les manga(s) (je ne sais pas s’il faut mettre le s ou non les risques de lapidations sur les réseaux sociaux sont élevés) n’ont pas de stock illimité. En parlant pluriels et « s » polémiques, c’est ici des « S » de Sakka et de Dispersion (encore un diptyque !) dont il sera question. Aux manettes un mangaka aussi doué de ses mains pour dessiner que pour masser, celui qui n’est pas l’auteur de One PieceHideji Oda.

Le manga, comme beaucoup chez l’éditeur Belge, a également été dispersé à deux reprises chez les imprimeurs en 1995 puis en 2005.

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Petite Forêt, la vie au vert (et au blanc)

Il est parfois avisé d’aller à l’encontre de ses actes d’achats habituels (et des disponibilités en boutique). On peut tomber sur de belles petites surprises en brisant la glace de la routine. De nouveaux panoramas quasiment vierges de toute civilisation peuvent se découvrir sous nos pieds. Il en est question de virginité littéraire d’ailleurs, lorsque j’évoque les œuvres de Daisuke Igarashi.

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L’appétit vient aussi en lisant

Parce que 2016 est pour moi l’année de toutes les nouveautés et de toutes les folies, je me suis dit qu’il ne serait pas désagréable de lui accorder quelques centimètres carrés dans ma bibliothèque. Surtout avec l’aura positive qui se dégage de cet auteur un peu partout sur la toile et dans la presse papier. Aléas du panier : à vos marques ! Objectif numéro un, trouver Sorcières son hit. Finalement c’est Petite Forêt, et ses deux tomes feuillus, qui gisent dans le panier bling bling et qui arrivent en grande pompe dans mon sanctuaire. Peu importe la couleur du pot tant que c’est la même marque hein.

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Firewatch, changez d’air !

Premier d’une lignée qui je l’espère sera prolifique dans ma section jeu vidéo (f**** buttons, pour l’histoire), je commence avec un petit jeu sorti tout récemment de la chaumière de Campo Santo, Firewatch.

Disponible depuis le 9 février dernier sur le PSN de Sony contre un billet de vingt (10% de remise pour les abonnés). Pas de jaloux il est aussi accessible sur PC, via la plateforme Steam à un tarif plus ou moins similaire. Une facture qui peut paraître salée pour de l’indépendant mais qui, pour ma part, s’est évaporée comme une trainée de poudre une fois entré dans l’univers si particulier et envoûtant du titre.

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Mais tout d’abord petite rétrospective sur les heureux parents.

Qui est Campo Santo ? Le studio qui a pondu Firewatch ne soufflera que sa troisième bougie en septembre prochain. Il a établi son QG dans la ville connue des fans de Beastie Boys et du clip Sabotage. Firewatch est son premier projet d’envergure. Dans ses rangs on y trouve de jolis trésors humanoïdes tels que Jake Rodkin et Sean Vanaman, au design et à l’écriture sur The Walking Dead Saison 1 (le Telltale hein !). Viennent compléter le casting, Chris Remo compositeur hors pair et Olly Moss connu des réseaux sociaux pour son talent d’illustrateur.

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Rectify, d’une prison à une autre ?

Du tamis a surgi une pépite
L’animation, le cinéma, les séries, tout ce flot culturel qui nous déboule dessus est parfois trop à difficile à maitriser. Non pas que vivre nous fasse lâcher du lest (fort heureusement). C’est avant tout parce que cette quantité incommensurable de sorties n’est pas forcément digne de passer à la postérité. Il faut savoir filtrer les eaux nauséabondes qui stagnent. C’est en cela que les réseaux sociaux et les raccourcis internet m’ont permis de mettre la main sur une pépite. Je ne connais pas sa valeur sur le papier ou sa portée médiatique mais une chose est sûre : Rectify, pur produit de Sundance Channel, est une série qui mérite d’être diffusée sur vos écrans. Sans discrimination pour les tailles.

Avec parcimonie
Avec déjà trois petites saisons au compteur (22 épisodes de 42 minutes chacun) et une quatrième en guise d’épilogue annoncée pour l’été prochain, Rectify a déjà de la bouteille. C’est juste qu’elle se sirote. La série née de l’imagination de McKinnon (qui s’était déjà fait les dents avec le Révérend Smith dans Deadwood) dispose de sérieux arguments sous le coude. Affublée d’un rythme diesel et d’abondants silences, la série ne va peut-être pas faire l’unanimité. La vraie question étant : « est-ce son but ? ». Au-delà de toutes considérations financières, elle mérite au moins que je m’y attarde le temps d’un article.
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Le Monde selon Uchu, le manga dont VOUS êtes le héros ?

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Le Monde Selon Uchu, les bulles selon Noda ?
L’année 2016 sera peut-être bien sous le signe de la fraîcheur, et l’effet kiss-cool est entre les mains de Casterman et de son rejeton Sakka. La preuve en est avec du Deathco qui moissonne, du Samura multiplié, de l’agrégat Pandora et entre deux, une nouveauté en deux petits tomes dont le pilote sort dans les bacs ce mercredi 17 février. Baptisé Le Monde Selon Uchu, le premier titre de son auteure Ayako Noda aura pour mission principale de vous divertir mais aussi d’axer sa valeur ajoutée sur la notion de proximité avec son lecteur. Un peu comme si, en vieux de la vieille, vous vous apprêtiez à ouvrir un Livre Dont Vous Etes Le Héros. Les bulles et les cases en plus.

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