Quand le BL s’engouffre dans l’horreur

Si au départ, j’ai voulu écrire sur l’horreur, j’ai tout de suite remarqué que j’oscillais entre description d’ambiance et sentiment de folie. L’horreur joue avant tout avec nos émotions et nos sensations, qu’elle soit immédiatement comprise par les lecteurs ou plutôt implicite, et que ce n’est qu’une fois l’œuvre refermée que les images les plus marquantes naviguent dans notre esprit dans un frisson glauque.

Peut-être que toutes les œuvres choisies ne pourraient être classées dans le genre horrifique et cependant, celles là ont un point commun: la perception de désespoir et l’impuissance, des protagonistes, mais aussi des lecteurs. L’empathie est grande, avec les héros dont nous suivons les aventures, et cette sensation d’être piégés avec eux dans les situations les plus retorses et inextricables est d’autant plus éprouvante.

Il s’agit donc, encore et toujours, d’écrire sur l’esprit humain qui perd pied et nous entraine dans sa chute. Dans cette sélection de 9 mangas, j’ai tenté de voyager dans ce qui pouvait être le boy’s love le plus sombre ou le plus délicieusement gore, dont certains ont planté un décor digne de Lovecraft.

La mort est tapie dans les nuages

La peur rôde dans la nuit

Car les morts dans leurs suaires

Saluent la fuite précipitée du soleil

(Howard Phillips Lovecraft, extrait de L’horreur de Yulé, 1926)

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Incandescence : Les battements d’ailes du papillon

Un retour incroyable d’Ayako Noda chez nous, après Le monde selon Uchu sorti chez Casterman en 2016, oeuvre dans laquelle elle brisait avec talent le 4e mur en faisant évoluer ses personnages au sein même d’un manga. L’autrice nous rend avide, tant l’envie de découvrir ses oeuvres est forte. Son répertoire est varié, elle publie également du boy’s love sous le nom de plume Niboshiko Arai. Certaines de ses oeuvres inédites chez nous ont déjà largement capté notre attention, avec l’espoir de les voir, elles aussi, éditées bientôt en français.

Incandescence, ou Sennetsu de son titre original, a d’abord été prépublié au Japon dès 2015 dans le magazine Hibana de Shôgakukan, avant de basculer ensuite, quand ce dernier a cessé de paraître, sur le Ura Sunday Jiyoshibu et l’application Manga One. Il a continué sa prépublication jusqu’en 2018. Arrivé chez nous grâce aux éditions Le Lézard Noir l’année dernière, son troisième et dernier tome s’est dévoilé ce 18 février. 

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Les meilleurs Boy’s Love de 2020 : bonbon du paradis ou frisson des enfers, l’année des délices

L’année 2020 se termine et, avec elle, une longue liste de nouveautés mangas toutes plus belles les unes que les autres. Et le boy’s love n’a pas été en reste. Difficile pourtant de concurrencer l’année précédente qui nous avait régalés avec des titres horrifiques tels que MADK ou Heartless, mais elle s’est magnifiquement défendue. Je vous propose 10 titres coups de coeur, dans les découvertes de l’année, et un titre supplémentaire qui vient de tirer sa révérence et dont il est impossible de ne pas parler.

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