Les amateurs de musiques extrêmes ou de légendes sombres ont très certainement entendu parler de la « comtesse sanguinaire », Elisabeth Báthory, dont les crimes, la cruauté supposée et la figure vampirique, se baignant dans le sang de ses victimes, ont fait l’objet de multiples adaptations et récits. Dans le milieu de la musique Metal, notamment, on compte un très grand nombre de références, de thématiques et chansons hommages, tout comme en littérature, au cinéma, etc.
Mais cette réputation est-elle bien justifiée ? Les faits rapportés sont-ils basés sur des témoignages fiables ? Qu’en est-il de la réalité historique ?
Fleurs de pierre (Ishi no Hana), publié au Japon entre 1983 et 1986 dans Comic Tom, est un des trois principaux mangas d’Hisashi Sakaguchi (1946-1995), auteur que Naoki Urasawa décrit comme son « héros » dans une interview publiée dans la version Deluxe de la Kodansha de Fleurs de pierre, en 2002. Décédé à seulement 49 ans, l’auteur a fait ses armes dans l’animation, auprès d’Osamu Tezuka dont il admirait les travaux, avant de commencer à publier ses propres mangas, dont les plus connus sont Version, Ikkyu, et celui dont nous allons présentement parler.
Fleurs de pierre est une fresque historique en 5 volumes, dont le premier tome est de retour, depuis le 5 octobre 2022, dans les librairies françaises grâce aux éditions Revival. Pourquoi parler de retour ? Une première édition était parue chez Vents d’Ouest en 1997, mais avait été interrompue après 3 tomes. C’est donc avec excitation que les amateurs de mangas historiques ont attendu cette nouvelle mouture. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que pour cette édition, les éditions Revival ont vu les choses en grand, avec un bel écrin pour accueillir cette œuvre importante et si particulière : un grand format 21x28cm, 304 pages, un papier de qualité, une traduction d’Ilan Nguyên, une introduction agréable de Kenzo Suzuki et Vincent Bernière, et une édition de l’œuvre s’appuyant sur la version de Kadokawa, sortie début 2022 au Japon, avec nouvelle numérisation des planches originales et corrigeant « les erreurs de dialogue, de coloris et de découpage »1.