Réflexions sur le Cyberpunk

Pendant que je mangeais, l’autre jour, pendant la pause déjeuner… eh bien je réfléchissais aux limitations du genre cyberpunk, en me demandant surtout si on avait pas atteint une certaine limite. Si, avec le temps qui passe inexorablement, on était pas en train de ressasser le même archétype de cyberpunk des années 80, plutôt que d’actualiser le discours avec l’avancée sociale et technologique qu’il y a eu depuis ? Si, malgré la présence quotidienne de thématiques chères au cyberpunk dans nos vies, on était encore réceptif au sujet dans la fiction ? Ou alors si tout ça était désuet, vu et revu, obsolète même, et qu’il ne serait pas plutôt temps d’essayer quelque chose de nouveau plutôt que de recycler ad nauseam les mêmes ingrédients en espérant un résultat différent ? 

Il est avant tout primordial de faire le distinguo entre deux écoles à mon avis différentes du cyberpunk. D’une part les précurseurs, qui ont défini le genre dans les années 1980/1990 en lui donnant ses codes et en lui apportant ses lettres de noblesse. Puis, par la suite, disons vers la fin les années 2000 jusqu’à présent : la nouvelle vague qui, tantôt nostalgique tantôt poussée par une envie de creuser plus loin, va tenter parfois maladroitement d’imiter sans égaler ou bien d’innover à sa manière. Je vais tenter de tout développer comme je le peux (ayez de la patience) avec mes modestes connaissances, n’étant pas un absolu expert en la matière, bien qu’elle me passionne et que je me nourris beaucoup du genre cyberpunk, je n’ai pas encore tout vu et tout lu. Allons-y. 

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Hentai 2 : on fait le bilan, calmement, en s’remémorant chaque hentai

Re.

Alors voilà, dans un élan de convivialité, j’ai partagé mon article sur le hentai sur Twitter, et curiosité oblige, je l’ai partiellement relu, mais sans avoir trouvé la force de tout relire. En effet 5 ans plus tard, j’ai changé, mes goûts se sont affirmés, mes lectures sont différentes. Donc j’ai bien entendu plein de choses à dire. Il se peut qu’il y ait de la redite avec le précédent article, mais cette fois je n’ai pas la prétention d’expliquer ce qu’est un hentai (c’est du cul) en détaillant notamment certaines choses que je ne cautionne pas, juste essayer avec les maigres moyens du bord de faire un petit tour d’horizon des différentes familles de hentai telles que je les vois, avec leurs avantages et inconvénients s’il y en a, mais surtout avec la passion du partage qui me caractérise. Car après tout, on est là pour ça. C’est parti mon kiki.

NE LISEZ PAS ÇA N’IMPORTE OÙ OU DEVANT N’IMPORTE QUI PAR CONTRE.

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Naruto : cas scolaire d'un bon manga devenu médiocre

Question : Pourquoi Naruto est-il un bon shônen manga qui a mal tourné, tel un gamin brillant et promis à un bel avenir qui se mettrait à fumer du shit et voler des scooters au lieu de finir ses devoirs ? 

C’est probablement un des premiers mangas vraiment SHÔNEN NEKKETSU que j’ai pu lire, avant même de me lire l’intégrale Dragon Ball ou me lancer dans One Piece (que j’ai lâché because reasons) voire Bleach (que je continue pour le dessin de l’auteur que j’aime beaucoup davantage que pour l’histoire qui tourne tellement en rond qu’elle s’est faite embauchée par le CERN pour bosser sur son accélérateur de particules). Un gamin qui veut devenir le meilleur X, qui va se faire des copains parmi les gentils, puis convertir des méchants en gentils, des gentils en méchants et enfin des méchants en méchants encore plus méchants. Puis ils deviendront gentils sur leur lit de mort. Tout un concept. Avec un mentor qui sait des choses mais ne dira rien avant la fin (ou sur son lit de mort), un mentor qui va transmettre du savoir avant de mourir, des ennemis plein se sagesse (mais que sur leur lit de mort, vous savez, avant de redevenir des gentils), des méchants que l’on aime détester et des gentils que l’on déteste aimer. Pfou, c’est complexe les mangas hein. BON, où et comment Naruto a-t-il pu mal tourner ? Il faudrait quand même que je m’explique sinon on va encore me traîner dans la boue pour écrire beaucoup pour ne rien dire et faire des articles à clics. Ah, la déontologie, une étape nécessaire à tout processus créatif basé sur l’exercice de critique. Acte.

Faites que Kishimoto change de public et d'éditeur histoire de ne pas gâcher son potentiel esthétique.

Faites que Kishimoto change de public et d’éditeur histoire de ne pas gâcher son potentiel esthétique.

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Collusion de la sémantique et du marketing dans la distribution du manga

S’il y a bien une chose dont chaque passionné se revendique, c’est d’avoir son propre jargon lié à son univers. Les philatélistes auront alors leur vocabulaire, les modélistes aussi, et donc naturellement les otaku pareil. Et comme nous sommes une sale race comme une autre, nous sommes fiers de posséder un petit dictionnaire nippo-français inintelligible du grand public. Vocabulaire qui sonne comme des insultes aux oreilles des non initiés, qui eux vont plutôt rigoler en répétant des blagues à base de sushi ou sudoku, ne repoussant ainsi pas les limites de leur connaissance ni les frontières de leur ouverture d’esprit. Et c’est dans cet imbroglio de noms qui résonnent tantôt dans un japonais respectueux tantôt dans un franponais douteux que nous allons nous attarder sur l’exemple du seinen avant de poser la problématique liée au titre.

genshiken manga débat seinen

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Oui, vos mangas sont racistes, homophobes et misogynes

J’ai lu en diagonale, car ne connaissant pas le personnage et étant peu attiré par la longue liste d’exemples qui ne me parlent pas, un papier qui parlait d’un personnage de fiction des années 90 et qui était affiché comme « misogyne et homophobe ». Je me suis alors posé la question : « tiens, c’est pas la première fois que je vois quelque chose comme ça, est-ce vraiment utile de remuer des cadavres ? » Évidemment la personne ne cherche qu’à créer du buzz et du clic, un peu l’inverse d’un billet Nostroblog. Mais après réflexion, a-t-on en effet le droit, voire le devoir selon certains, de vouloir faire justice à des oppressions témoignées dans des fictions ? Au nom de cette croisade récente que connait notre ère (informatique) contre les inégalités, est-ce réellement utile et productif de chasser la sorcière à la retraite ? C’est une question intéressante à laquelle j’essaierai, avec les moyens du bord, de répondre.

Contexte ! Impossible d’instaurer de débat sans contextualiser. C’est comme demander leur avis à des adolescents sur la peste noire en 2015 : la moitié ne comprendraient pas la question et la réponse des autres serait un vague « bof, je m’en fous du moment que le Burger King est ouvert après le ciné ». Contexte, donc.

Nous sommes au Japon, un pays réputé pour ses sushis, ses geishas et… ses mangas, le carrefour culturel de l’Asie, à mi-chemin entre tradition et modernité. Non, je vous arrête tout de suite, c’était une blague et on va parler sérieusement. Le Japon : pays connu par ses clichés dont vous abreuve la télévision, mais surtout peuple méconnu et profondément touché par un malaise social permanent. Compétition dès le plus jeune âge (à l’école, à la maison, dans les clubs d’activité péri-scolaire), taux de suicide élevé, mal-être d’une jeunesse qui ne comprend plus ces mœurs d’une époque révolue, à l’ère d’une mondialisation qui leur fait miroiter la vie « relâchée » des occidentaux (ils font pas les 35h là-bas) ; et j’en passe. Et c’est dans ce méchoui de mauvaises choses que l’on retrouve le traitement de la femme. Des gens bien mieux éduqués que moi sur ce sujet en parleront avec davantage de précision et de détails, donc je ne vais pas lancer de discours sur la position de la femme dans la société japonaise. Or, comme beaucoup d’entre vous ont cliqué sur le petit lien de pub Twitter, vous me connaissez peut-être un peu, et vous savez que j’aime lire des mangas et regarder des séries d’animation japonaise. Beaucoup. Que je m’abreuve un peu tout le temps de cette culture japonaise, plus ou moins actuelle, et que je parle couramment le japo-non, mais j’aimerais bien. De ce fait je vais baser l’intégralité de cet article sur ma bonne vieille mémoire, de brèves recherches encyclopédiques (internet) en cas d’hésitation, et par conséquent si jamais je dis une connerie, venez me chercher à la sortie des cours pour me casser la gueule. Ou simplement en commentaire de ce billet de blog. D’avance, oui, les propos et pensées émis dans cet article sont miens et non pas ceux de ma voisine, bien qu’elle soit plutôt bruyante, entre nous, ni même des autres membres de ce blog.

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