INU-OH : Un film, deux Yuasa 

La filmographie de Masaaki Yuasa ne cesse d’être plus fascinante et variée au fil des années. Après son passage en tant qu’animateur sur des séries comme Crayon Shin-Chan ou Chibi Maruko-Chan, Masaaki Yuasa débute sa carrière de réalisateur en 2004 avec Mind Game, un pur OVNI psychédélique adapté du manga éponyme de Robin Nishi. Ce grand film où différents moyens d’expression et techniques d’animation cohabitent pour illustrer les destins croisés de plusieurs personnes dans ce grand océan qu’est la vie a pourtant divisé le public à sa sortie. Même si le film a désormais un statut culte au point où la scène de course du film reste un modèle pour de nombreux étudiants en animation, Masaaki Yuasa décide à partir de Mind Game de faire des œuvres qui pourront toucher et plaire au grand public, sans jamais totalement y arriver. Même en faisant des compromis, en essayant de rentrer dans une moule et d’atteindre une forme de normalité, Yuasa reste Yuasa.

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Lorsque nous vivions ensemble : L’amour est un réservoir de larmes

Kazuo Kamimura était un auteur prolifique et parmi les nombreux titres qu’il a débuté en 1972, on retrouve deux mangas qui sont encore aujourd’hui ses œuvres les plus emblématiques. Lady Snowblood tout d’abord, une quête sanglante dans laquelle une jeune femme vengeresse punit les personnes qui ont brisé la vie de sa mère. Scénarisée par Kazuo Koike (Lone Wolf & Cub, Crying Freeman), la série a commencé sa parution le 29 février dans le magazine Playboy de Shueisha. C’est quelques jours plus tard, le 3 mars, que le premier épisode de Lorsque nous vivions ensemble est publié dans la revue Manga Action de Futabasha. Parce que ce dernier est bien plus personnel et représentatif de l’art de son auteur, nous allons nous pencher sur une de ses scènes qui a ému une génération de lecteurs.

Lorsque nous vivions ensemble - Kazuo Kamimura - Bannière

Se remettant des mouvements étudiants progressistes de la fin des années 60 et étant confronté au terrorisme de l’Armée Rouge, le Japon connaît un important choc idéologique au moment où est publié Lorsque nous vivions ensemble. Le pays est en mouvement et, pour autant, la libération des mœurs n’en est qu’à ses prémices. Les deux personnages centraux du manga, Kyôko et Jirô, vivent ensemble sans être mariés, ce qui est à l’époque mal vu par la société japonaise. Confrontés aux regards de leurs familles, de leurs collègues et même d’amis du même âge qu’eux, ils mènent une vie de marginaux dans leur petit appartement miteux. Eux qui font l’amour et non la guerre ont accompagné une génération de jeunes japonais dans leur quête de liberté et d’émancipation. La révolution, ils la font dans leur taudis en brisant les tabous sur le harcèlement, l’avortement, la dépression, la déviance sexuelle et plein d’autres sujets qu’une société passéiste voudrait enfermer dans un placard. Néanmoins le manga de Kazuo Kamimura est avant tout l’histoire passionnelle d’un couple qui s’aime, connaissant des moments de larmes plus nombreux que les éclats de joie. En France, ce sont les éditions Kana qui publient le manga en 3 tomes, d’après une traduction de Thibaud Desbief.

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Le Top 3 2019 des Nostroblogeurs

Une année s’achève et une autre commence, l’heure est donc aux bilans sur Nostroblog, et quoi de plus ludique que dresser des petits classements commentés ? Certainement pas livrer des colis en terres désertiques et hostiles, déjà. Encore moins ronchonner car il y a trop de tops sur internet en ces temps de fêtes. Voilà. Alors amusons-nous et revenons sur cette année 2019 riche. Car même si on a moins été actifs sur le blog durant cette année, on n’a jamais cessé de s’adonner à nos activités préférées : lire et écrire pour moi, Joan, regarder des films et des séries ou se plonger dans des jeux vidéo pour d’autres. Mais tout cela, vous le découvrirez en lisant nos différents tops. Bonne lecture !

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Retour sur les animes de l’hiver 2018 : Une saison en Enfer

Ayant visionné quelques séries d’animation durant cet hiver, Rose et Joan reviennent ensemble sur ce qu’ils ont retenu avec un programme bien chargé. Force est d’avouer que cette saison a eu son lot de séquences dramatiques dont on ne se remettra pas de sitôt, de scènes d’action survitaminées, ou même de comédies humaines dont la justesse des sentiments fait s’accélérer notre cœur. Et si certains animes ont brillé, d’autres n’ont malheureusement pas été à la hauteur attendue. Nostroblog s’associe donc avec Manga Suki afin de revivre aussi bien les moments forts de la saison hivernale que les déceptions à travers une longue discussion.

joan vs rose animes de l'hiver

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Aku no Hana : La fleur à deux visages

Aujourd’hui on vous propose un article peu commun, puisque je me suis associé à Jehros afin d’écrire une vidéo. A l’étude, Aku no Hana (aussi nommé Les Fleurs du Mal, dont on a choisi de conserver le titre japonais afin de bien marquer la distinction avec l’œuvre de Baudelaire). Si on traite de l’anime et du manga, on a choisi de ne pas révéler le moindre événement se déroulant au-delà du second tome. Il en va de même pour les images tirées de l’œuvre, toutes vidées de leur sens et de leur contexte originels.

En France, le manga est publié aux éditions Ki-oon. L’anime est quant à lui inédit. Cependant il est disponible en anglais, en bluray et DVD, chez Sentai Filmworks.

Pour les autres vidéos de Jehros, rendez-vous sur sa chaîne Youtube.

L’art d’Akino Kondoh résumé en 4 thèmes

Née en 1980 dans la préfecture Chiba, Akino Kondoh est une mangaka pour le moins atypique. Diplômée des beaux-arts en 2003, elle débute le manga quelques années auparavant, en 1998. Pour autant, elle n’est pas connue seulement pour ses bandes dessinées, c’est une artiste touche-à-tout qui s’est illustrée dans des domaines tels que l’animation, la peinture ou encore la sculpture.  Elle a été récompensée par de nombreux prix et a multiplié les expositions (personnelles ou collectives) à travers le monde. Parmi elles, on en retiendra deux proches de chez nous : Hint à Bruxelles en 2007 et VIDEOFORMES 2008 à Clermont-Ferrand en 2008. En 2012, elle a été invitée à Lyon dans le cadre du festival Japan Touch. Elle vit et travaille à New-York depuis 2008.

En France, trois mangas d’Akino Kondoh sont publiés par Le lézard noir. Le premier, Eiko, est sorti en novembre 2006. Il est composé de sept nouvelles datant de 1998 à 2002. Les insectes en moi, le second, est disponible depuis octobre 2009. Il compte quant à lui neuf histoires toutes publiées entre 2000 et 2004. Pour finir, Chroniques new-yorkaises a été mis en vente en août 2016, après une prépublication dans le journal Libération. Il compte 70 chapitres diffusés de 2012 à 2015 sur internet, ainsi qu’une histoire inédite en deux parties, servant de prologue et d’épilogue. Toujours chez Le lézard noir, en 2011 sort la première anthologie du magazine Ax. On y trouve une illustration d’Akino Kondoh en guise de couverture. Deux nouvelles de l’auteure sont également présentes dans le recueil, mais celles-ci ne sont pas inédites puisqu’elles étaient déjà disponibles dans Les insectes en moi.

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Maintenant que vous savez tout d’Akino Kondoh, passons au cœur même de l’article et posons-nous la question suivante : quels sont les éléments qui définissent le travail de l’artiste ? Pour y répondre, j’ai relevé quatre thèmes qui apparaissent de manière récurrente dans ses œuvres.

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L’ère des Cristaux : l’art de la narration par l’image

Après avoir remporté le prestigieux Prix Tezuka dans la catégorie de la nouveauté avec Mushi to Uta, Haruko Ichikawa débute en octobre 2012 sa première série dans les pages de la revue Afternoon de Kodansha : L’ère des cristaux. En France, le manga est publié depuis janvier 2016 par les éditions Glénat et c’est Anne-Sophie Thévenon qui se charge de la traduction.

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Il s’agit d’une œuvre de science-fiction se déroulant dans un avenir si lointain que les humains ont disparu. La Terre est peuplée de gemmes humanoïdes livrant une lutte acharnée contre les Séléniens. On suit l’histoire à travers le regard de Phos, un cristal ne pouvant pas prendre part à la guerre du fait de sa fragilité. Ainsi le manga est intéressant à bien des égards. Non seulement on peut y voir des similitudes avec la religion bouddhiste, mais en plus de nombreux thèmes y sont développés : l’immortalité, le regard des autres, le sens de la vie, la place dans la société et bien d’autres. Néanmoins c’est autre chose qui nous intéresse aujourd’hui. En ouvrant un volume de la série, l’esthétisme de Haruko Ichikawa et sa science de la mise en page frappent aussi bien par leur éclat que leur originalité. A partir de ce constat, nous allons analyser les dessins de L’ère des cristaux.

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Batman – The Boring Joke ?

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Fraîchement sortie sous forme numérique, l’adaptation d’un des comics les plus populaires fait déjà énormément parler. Il pourrait être intéressant de papoter des polémiques développées au Comic Con de San Diego ou encore du machisme d’Alan Moore mais votre auteur préfère rester focus sur un seul sujet. The Killing Joke est-il un bon film d’animation ? Attention Spoilers Lire la suite

Anime Tamago, de l’oeuf au court métrage

Lancé en 2010 par le gouvernement japonais, Anime Mirai, aujourd’hui connu sous le nom d’Anime Tamago, est un projet annuel ayant pour but de former des jeunes aux métiers de l’animation.

Celui-ci se concrétise par la réalisation de 4 courts métrages par édition, qui sortent généralement en mars. C’est donc le moment parfait pour vous initier à ce projet et vous présenter les animes déjà sortis !

Anime Mirai 1

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Hey Nostroblog, t’as kiffé quoi en 2015 ?

2015 ferme ses portes dans quelques heures et la brillante team qui sévit sur Nostroblog se lance dans un brûlant récapitulatif. Qu’avons-nous aimé ? Que souhaitons-nous retenir de cette année sur le plan culturel ? Entre avis underground, décalé et mainstream, il y a de bonnes chances que vous y trouviez votre compte.

Meloku

  • Un jeu vidéo : « Life is Strange »

life is strange jeu de l'année

Après des années d’abstinence (ou presque, ma 3DS a bien tourné et j’ai fait quelques trucs indés sur PC), j’ai repris le jeu vidéo sur console fin 2014 avec l’acquisition d’une PS4. Jusque là, j’avais joué à de bons jeux qui me divertissaient, mais rien de transcendant. Jusqu’au jour où j’ai acheté Life is Strange. J’ai adoré cette enquête à base de voyages dans le temps bien que le scénario et même le pouvoir ne soient pas les éléments principaux de mon affection pour le jeu (même si le rythme typé série TV m’a passionné). Car Life is Strange est surtout le portrait d’une génération par le prisme de ceux qui préfèrent les arts à la bagarre. Assurément le jeu auquel j’aurais adoré jouer étant ado.

(Mais bon, j’avais Persona 3 qui est quand même 1000 fois mieux.)

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