Mujina in to the Deep : tout savoir sur le nouveau manga d’Inio Asano

Tsukumo, ville fictive. Au milieu de la foule, une jeune femme armée d’un katana se bat contre des hommes et les assassine sous les regards indifférents de presque tous les passants. Bienvenue dans Mujina in to the Deep, la nouvelle série d’Inio Asano. L’auteur connu pour Solanin, Bonne nuit Punpun ou encore Dead Dead Demon’s Dededede Destruction est de retour après une longue pause. Son nouveau manga promet de questionner l’humain, ses droits et la société. On vous dit tout sur ses débuts !

Lire la suite

Keigo Shinzô : Un souffle d’air frais sur la planète Manga

Keigo Shinzô apporte un souffle d’air frais au manga. Appartenant à la génération qui suit celle d’Inio Asano (Solanin, Bonne nuit Punpun) et Shûzô Oshimi (Les Fleurs du Mal, Les liens du sang) et qui précède celle de Tatsuki Fujimoto (Chainsaw Man, Look Back), l’auteur nous fait nous évader à travers des mangas au style singulier qui parlent de relations humaines. Concernant sa génération, il est marié à la mangaka Natsuko Taniguchi dont les œuvres sont malheureusement inédites en France. Et l’artiste trouve surtout de l’émulation dans le travail de Tsuchika Nishimura (La concierge du grand magasin, Au revoir Mina), qu’il considère comme un camarade et un rival. Alors que son œuvre phare, Hirayasumi, arrive en France aux éditions Le Lézard Noir, plongeons-nous dans la carrière aussi jeune que mouvementée de Keigo Shinzô.

Lire la suite

La sorcière aux champignons : un conte à la féérie empoisonnée

Créatrice de L’académie Alice, shôjo manga culte des années 2000, Tachibana Higuchi s’est consacrée corps et âme à sa série fleuve durant 31 tomes. Elle a même dessiné des livres autour de son attachant univers comme le spin-off en 3 volumes L’académie musicale Alice mais aussi un livre d’images sous la forme d’un conte, quant à lui jamais publié en France, prouvant ainsi son goût pour ce style littéraire. Se défaire d’un manga aussi populaire et long que L’académie Alice, qui a marqué le magazine Hana to Yume en assurant la transition entre l’époque de Fruits Basket et celle de Yona – Princesse de l’Aube, n’est évidemment pas une tâche aisée.

Et pourtant c’est ce que parvient à réaliser Tachibana Higuchi en dessinant son nouveau manga, La sorcière aux champignons. Ce dernier n’est plus publié dans le magazine Hana to Yume contrairement à sa série précédente mais sur l’application Manga Park du même éditeur, à savoir Hakusensha. Et si son nouveau manga parle également de magie, celui-ci n’a plus rien à voir avec L’académie Alice sur la forme. En effet, la présente série de l’autrice est racontée comme s’il s’agissait d’un conte. En France, ce sont les éditions Glénat qui nous proposent ce manga sous le titre de La sorcière aux champignons

Lire la suite

Lorsque nous vivions ensemble : L’amour est un réservoir de larmes

Kazuo Kamimura était un auteur prolifique et parmi les nombreux titres qu’il a débuté en 1972, on retrouve deux mangas qui sont encore aujourd’hui ses œuvres les plus emblématiques. Lady Snowblood tout d’abord, une quête sanglante dans laquelle une jeune femme vengeresse punit les personnes qui ont brisé la vie de sa mère. Scénarisée par Kazuo Koike (Lone Wolf & Cub, Crying Freeman), la série a commencé sa parution le 29 février dans le magazine Playboy de Shueisha. C’est quelques jours plus tard, le 3 mars, que le premier épisode de Lorsque nous vivions ensemble est publié dans la revue Manga Action de Futabasha. Parce que ce dernier est bien plus personnel et représentatif de l’art de son auteur, nous allons nous pencher sur une de ses scènes qui a ému une génération de lecteurs.

Lorsque nous vivions ensemble - Kazuo Kamimura - Bannière

Se remettant des mouvements étudiants progressistes de la fin des années 60 et étant confronté au terrorisme de l’Armée Rouge, le Japon connaît un important choc idéologique au moment où est publié Lorsque nous vivions ensemble. Le pays est en mouvement et, pour autant, la libération des mœurs n’en est qu’à ses prémices. Les deux personnages centraux du manga, Kyôko et Jirô, vivent ensemble sans être mariés, ce qui est à l’époque mal vu par la société japonaise. Confrontés aux regards de leurs familles, de leurs collègues et même d’amis du même âge qu’eux, ils mènent une vie de marginaux dans leur petit appartement miteux. Eux qui font l’amour et non la guerre ont accompagné une génération de jeunes japonais dans leur quête de liberté et d’émancipation. La révolution, ils la font dans leur taudis en brisant les tabous sur le harcèlement, l’avortement, la dépression, la déviance sexuelle et plein d’autres sujets qu’une société passéiste voudrait enfermer dans un placard. Néanmoins le manga de Kazuo Kamimura est avant tout l’histoire passionnelle d’un couple qui s’aime, connaissant des moments de larmes plus nombreux que les éclats de joie. En France, ce sont les éditions Kana qui publient le manga en 3 tomes, d’après une traduction de Thibaud Desbief.

Lire la suite

Après la pluie : la mise en scène de l’Amour

C’est le 27 juin 2014 que le manga Après la pluie de Jun Mayuzuki a débuté au sein du magazine mensuel Spirits des éditions Shogakukan. Le 18 janvier 2016, il est transféré dans revue Big Comic Spirits de la même maison d’édition. Il y est publié jusqu’au 19 mars 2018, où il s’achève en l’espace de 10 volumes. Fort de son succès critique et public, la série est adaptée à l’hiver 2018 en une série d’animation de 12 épisodes réalisée par Ayumu Watanabe puis en film mis en scène par Akira Nagai. Ce dernier est sorti dans les salles obscures japonaises le 25 mai 2018 et a été précédé d’un court drama promotionnel de 4 épisodes. Une période assez faste pour le manga au Japon, au sein de laquelle un artbook est également sorti. En France, ce sont les éditions Kana qui publient Après la pluie depuis le 7 avril 2017. Il est traduit par Thibaud Desbief.

Apres la pluie - manga

L’histoire racontée par Jun Mayuzuki est tout ce qu’il y a de plus simple, puisqu’elle en met en scène Akira Tachibana, une jeune lycéenne qui travaille dans un restaurant familial depuis qu’elle est tombée amoureuse du patron, Masami Kondô, un père célibataire de 45 ans. À travers cette romance naissante, l’autrice aborde de nombreux thèmes liés à la rencontre, des sentiments pétillants à la cicatrisation de blessures, en passant bien évidemment par la flamme de la passion qui se ravive. Il est clair qu’Après la pluie est un manga plus profond qu’il n’y paraît, et cela se remarque très vite, dès les merveilles que produit sa créatrice avec le découpage des cases. On y retrouve de nombreuses idées de mise en scène servant à appuyer les sujets abordés, et bien évidemment à donner un charme tout particulier à la série. Il convient alors de s’intéresser à la richesse visuelle d’Après la pluie, dont la maîtrise affolante n’aura eu de cesse de séduire son public dix volumes durant.

Lire la suite

Tokyo Babylon : Les sciences occultes au service des problèmes de la société

À l’été 1990, les femmes du studio CLAMP signent un nouveau coup d’éclat dans le monde du manga en débutant dans le magazine Wings l’une de leurs séries fondatrices : Tokyo Babylon. Le manga s’est poursuivi principalement dans la revue saisonnière South avant de s’achever à l’hiver 1993 avec une fin délibérément ouverte puisque l’intrigue se poursuit dans un autre titre du studio, X. Cependant Tokyo Babylon est un manga qui se suffit à lui-même. Sous fond d’exorcisme, de fantastique et de maîtrise du Yin et du Yang, les autrices se sont servies de leur média pour prendre la parole et pointer du doigt des problèmes de société.

Tokyo Babylon met en scène Subaru Sumeragi, un jeune exorciste de 16 ans, chef de sa lignée, qui se sert de sa maîtrise du Yin et du Yang pour venir en aide à des gens. Il s’agit pour lui d’un travail qu’il est contraint d’exécuter, quand bien même il préférerait devenir vétérinaire ou s’occuper des animaux dans un zoo. Il est souvent collé par Hokuto, son extravertie sœur jumelle qui prend soin de lui, et Seishiro Sakurazuka, un homme de 25 ans qui prétend l’aimer. Ces trois personnages vont cohabiter dans la série pendant une année afin de vivre des aventures ésotériques au cœur de Tokyo, un temps partagé sur 7 volumes de l’édition originelle, qui est l’occasion pour CLAMP de passer des messages forts sur notre monde. Dépassant le cadre de la trame principale du manga, nous allons nous intéresser aux sujets sociétaux que le studio aborde au sein de Tokyo Babylon ainsi qu’à la manière dont ils sont transmis.

Tokyo Babylon - Bannière

Lire la suite

Dédales : Les chemins cauchemardesques menant à la création

Restant à l’écart lors d’une fête, Brian dessine une forme monstrueuse avant de se rendre compte qu’il s’agit de son autoportrait, vu à travers le miroir déformant d’un grille-pain. Bienvenue dans Dédales, le nouveau comics de Charles Burns où la création se mêle à la réalité et à l’imagination, et la bande dessinée croise le cinéma.

Dédales Cornélius

Mondialement connu pour Black Hole, l’auteur revient au neuvième art après sa cryptique mais néanmoins géniale trilogie Toxic. Exclusivité française des éditions Cornélius, Dédales est une série qui devrait compter 3 ou 4 volumes et sera publiée à sa fin seulement en Amérique, dans un format intégral. Le premier tome est donc disponible depuis le 10 octobre, au prix de 22,50 €.

Un nouveau bouquin de Charles Burns s’attend forcément, et entre sa couverture énigmatique présentant une femme rousse de dos et sa promesse de parler de création artistique, celui-ci ne faisait pas exception à la règle.

Lire la suite

3 questions à Daisuke Imai

Fin 2015, en pleine publication de Sangsues, la maison d’édition Casterman nous a permis prendre contact avec Daisuke Imai afin de parler de son art. En résulte une courte interview d’à peine trois questions longtemps restée dans nos placards et que nous décidons d’enfin vous dévoiler. Et pour cause, l’auteur revient au devant de la scène avec la publication de Destins Parallèles chez Komikku. Un projet ambitieux de l’artiste puisqu’il s’agit en fait de deux séries agissants comme des miroirs l’une de l’autre, Elle et Lui, alternant le point de vue sur une romance entre la femme et l’homme.

daisuke imai (sangsues - destins paralleles) interview.png

Etant tombé sous le charme des dessins de Daisuke Imai à la lecture de Sangsues, fasciné par la manière dont ses personnages se fondent dans les décors, je l’ai questionné sur son processus créatif. L’entretien est succinct mais si comme moi les planches de l’artiste vous séduisent, quelques informations sur sa manière de les composer pourraient vous intéresser.

Lire la suite

Pseudomorph of Love : Pour l’amour des cristaux

Après Femme fatale de Shuzo Oshimi, c’est au tour d’une mangaka que j’admire de sortir son premier artbook : Haruko Ichikawa. En me faisant découvrir L’ère des Cristaux, l’artiste m’avait émerveillé par la beauté de ses dessins et la pureté de son style, si bien que j’avais consacré un long article sur les éléments visuels de la série. Il était donc naturel que je me penche sur son grand recueil d’illustrations afin de les contempler dans de très bonnes conditions.

pseudomorph of love - artbook houseki no kuni.jpg

En vogue avec notamment la diffusion de l’anime (disponible en simulcast sur ADN), le huitième tome de L’ère des Cristaux est sorti le 22 novembre au Japon. Simultanément à sa parution, le premier artbook de l’autrice (en très grande partie consacré à la série) a vu le jour. Coûtant 2800 yens (soit environ 21€), le livre de 128 pages est édité chez Kodansha en sens de lecture français. Maintenant que vous savez tout sur l’ouvrage, vous êtes prêts pour un compte-rendu détaillé de son contenu sans la moindre once d’objectivité mais avec de nombreuses photos !

Lire la suite

Kids on the slope : l’espace pour exprimer les sentiments

« La peinture et le jazz ont des points communs, j’en suis sûre. La peinture joue sur l’espace, le jazz joue sur le temps. Mais c’est toujours exprimer ce qu’on est dans le lieu présent et l’instant actuel, ici et maintenant. »

En empruntant ces mots à Junichi, Yurika dévoile au lecteur quelque chose qu’il peut retrouver dans le manga de Yuki Kodama : à travers ses compositions, l’auteure joue sur la distance et la gestion de l’espace afin de mieux lui faire comprendre ce que ressentent les personnages. Après avoir évoqué la notion de s’ouvrir au monde, nous allons nous plonger dans les dessins de Kids on the slope à travers quelques exemples pour en comprendre l’essence.

kids on the slope artwork.jpg

Lire la suite