Une année s’achève et une autre commence, l’heure est donc aux bilans sur Nostroblog, et quoi de plus ludique que dresser des petits classements commentés ? Certainement pas livrer des colis en terres désertiques et hostiles, déjà. Encore moins ronchonner car il y a trop de tops sur internet en ces temps de fêtes. Voilà. Alors amusons-nous et revenons sur cette année 2019 riche. Car même si on a moins été actifs sur le blog durant cette année, on n’a jamais cessé de s’adonner à nos activités préférées : lire et écrire pour moi, Joan, regarder des films et des séries ou se plonger dans des jeux vidéo pour d’autres. Mais tout cela, vous le découvrirez en lisant nos différents tops. Bonne lecture !
éditeur
Pour une publication française de Yokohama Kaidashi Kikô
Chers lecteurs, même si cette façon de faire est un peu abrupte, je vais faire de la publicité très directe pour inviter les éditeurs français à songer à une publication du manga Yokohama Kaidashi Kikô. C’est un manga exceptionnel, chef d’œuvre contemplatif, et il est vraiment regrettable que nous ne puissions le lire physiquement dans notre langue.
Yokohama Kaidashi Kikô est un manga d’Hitoshi Ashinano, publié par Kodansha dans la revue Gekkan Afternoon entre 1994 et 2007. Il existe deux éditions de la série : l’une en 14 volumes, puis la plus récente, condensée en 10 volumes. Elle conte l’histoire d’Alpha, une cyborg très élaborée qui tient un café en attendant le retour de son propriétaire. Dans ce monde, une catastrophe semble avoir fait baisser le niveau de l’activité humaine, ce qui est très propice à une vision calme, contemplative et crépusculaire du monde. Le titre du manga, qu’on peut traduire par « Journal de shopping de Yokohama », évoque les trajets en scooter que doit effectuer Alpha de sa campagne vers Yokohama pour faire les courses. Alors que Yokohama est censée être une ville importante du Japon moderne, elle y croise peu de gens, ce qui est caractéristique de ce monde sur le déclin. Alpha rencontre plusieurs personnages récurrents, de ses voisins humains à d’autres cyborgs, en passant par des créatures surnaturelles, dans diverses séquences tranches-de-vie.
Ces 13 mangas que j'attends en français
Si Eck, Enwyn et Bobo le font, pourquoi pas moi ? C’est dans cette optique que je me décide à présenter des mangas qui mériteraient d’être publiés en français. Choisir, c’est renoncer. Sauf que moi je choisis de ne pas renoncer. Du coup je ne vais pas lister ici-même trois ou quatre séries comme mes collègues, mais bien treize. Ouais, parce que les tops 10 c’est pour les petits joueurs (puis ça porte bonheur treize, non ?). Bon, au final j’ai quand même dû renoncer à quelques titres, car j’en attends bien plus que treize… J’ai donc décidé de me fixer une règle pour concocter cette liste : présenter uniquement des mangas d’auteurs qui ont déjà été publiés en France.
Et si certains éditeurs me lisent, qu’ils ne fassent surtout pas les timides et qu’ils piochent allègrement dans cette liste. C’est cadeau.
Le sujet épineux de la traduction des onomatopées
Prenez un manga au hasard dans votre collection, et regardez les onomatopées. Vous avez des chances de tomber sur différents cas de figure : des onomatopées complètement traduites, qui remplacent le texte en japonais, ou bien les onomatopées laissées telles quelles.
Okay, maintenant, let’s fight ! Qu’est-ce que vous préférez ?
L’exemple même de la traduction qui abime l’image – Kenshin, ancienne version tankôbon et Perfect, éditions Glénat
Collusion de la sémantique et du marketing dans la distribution du manga
S’il y a bien une chose dont chaque passionné se revendique, c’est d’avoir son propre jargon lié à son univers. Les philatélistes auront alors leur vocabulaire, les modélistes aussi, et donc naturellement les otaku pareil. Et comme nous sommes une sale race comme une autre, nous sommes fiers de posséder un petit dictionnaire nippo-français inintelligible du grand public. Vocabulaire qui sonne comme des insultes aux oreilles des non initiés, qui eux vont plutôt rigoler en répétant des blagues à base de sushi ou sudoku, ne repoussant ainsi pas les limites de leur connaissance ni les frontières de leur ouverture d’esprit. Et c’est dans cet imbroglio de noms qui résonnent tantôt dans un japonais respectueux tantôt dans un franponais douteux que nous allons nous attarder sur l’exemple du seinen avant de poser la problématique liée au titre.
Le scantrad, une solution ou un problème ?
Quand on parle de mangas, un phénomène revient dans la discussion de manière récurrente : le scantrad. Il s’agit en somme de scanner les pages d’un manga (ou d’en prendre directement les épreuves) et de les traduire afin de les mettre à disposition de tous sur internet. Une pratique, rappelons-le, illégale puisqu’elle ne respecte pas les droits d’auteur. Néanmoins si certains voient les scantradeurs comme de vilains pirates, pour d’autres ils sont de véritables « Robin des bois » des temps modernes.
Les équipes de production se multiplient, et le lectorat ne cesse de s’accroître. Aujourd’hui le scantrad est perçu comme une pratique dans la norme. De nombreux lecteurs ignorent ses méfaits sur la production ou même son illégalité.

Non Eiichiro Oda n’incite pas à se lancer dans le scantrad quand il parle de devenir « le roi des pirates ».
L’occasion pour moi de poser une question qui me taraude : le scantrad est-il une solution ou un problème ? Et tant qu’à faire, je vais essayer d’y répondre à travers divers points sujets à débat.