Kyôgen : la folie maîtrisée (partie 2/2)

Dans la précédente partie, nous avions évoqué plusieurs caractéristiques du théâtre kyôgen : ses origines, son jeu scénique et son matériel (masques, accessoires et costumes). Après un bref aperçu des pièces jouées, nous allons nous intéresser aux acteurs qui, en les « réactivant », contribuent à la perpétuation d’une tradition vieille de 4 siècles, classant ainsi certaines familles d’acteurs au rang de « Trésor national Vivant ».

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Kyôgen : la folie maîtrisée (partie 1/2)

Introduction

Issu d’un terme en bas latin (masca, « spectre, sorcière »), le masque est un objet souple ou rigide couvrant (partiellement ou intégralement) le visage et représentant lui-même une face (humaine, animale, imaginaire, etc.). Cette notion démoniaque est associée dans l’imaginaire populaire au fait que le masque suscite généralement l’effroi mais aussi la surprise (la Toussaint au Mexique, les carnavals en Europe, etc. ). Toutefois, le masque en lui-même n’est qu’un objet, une œuvre plastique qui vaut autant par la démarche de son support que par sa forme : il arrive parfois qu’il ne soit pas dans l’obligation de représenter un personnage particulier, puisqu’il est le symbole animé d’un groupe, d’une communauté. Le masque doit donc être perçu comme une transmutation évanescente de l’identité qui tente de franchir un domaine divin, révéler une personnalité enfouie, s’enfoncer dans la féerie de la danse ou encore se projeter dans le monde du théâtre.

transmutation

Non, nous n’allons pas parler de cette transmutation-ci, même si un sujet sur la théâtralité et le masque dans les tokusatsu peut s’avérer très intéressant.

Parlons justement du théâtre et intéressons-nous, notamment au travers du masque, à une de ses formes pratiquée au Japon mais plutôt méconnue en Occident. Tout le monde connaît, ne serait-ce que de nom, le ou encore le kabuki. Mais qu’en est-il du kyôgen ?

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