Interview de Taiyô Matsumoto : l’art de se réinventer à chaque manga

À l’occasion du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême, j’ai eu l’honneur de rencontrer l’immense Taiyô Matsumoto lors d’un long entretien. Cet auteur que j’ai adoré lire à travers des mangas comme Amer Beton, Number 5 ou Sunny se dévoile cette rencontre organisée par les éditions Kana et propose de revenir sur l’ensemble de son œuvre, une bibliographie en perpétuel mouvement, contrastée de récurrences qui nous fascinent depuis ses premières histoires. L’interview s’est déroulée avec nos confrères d’AnimeLand, Manga News, Journal du Japon et Bodoï, et les réponses ont été traduites par Yuki Takanami et Ilan Nguyên.

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Le Monde selon Uchu, le manga dont VOUS êtes le héros ?

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Le Monde Selon Uchu, les bulles selon Noda ?
L’année 2016 sera peut-être bien sous le signe de la fraîcheur, et l’effet kiss-cool est entre les mains de Casterman et de son rejeton Sakka. La preuve en est avec du Deathco qui moissonne, du Samura multiplié, de l’agrégat Pandora et entre deux, une nouveauté en deux petits tomes dont le pilote sort dans les bacs ce mercredi 17 février. Baptisé Le Monde Selon Uchu, le premier titre de son auteure Ayako Noda aura pour mission principale de vous divertir mais aussi d’axer sa valeur ajoutée sur la notion de proximité avec son lecteur. Un peu comme si, en vieux de la vieille, vous vous apprêtiez à ouvrir un Livre Dont Vous Etes Le Héros. Les bulles et les cases en plus.

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Angoulême 2016, le manga et moi

Si chaque année le manga est présent au festival d’Angoulême, cette année il l’est un peu plus que d’ordinaire. Et quoi de plus normal quand on sait que le président de l’édition est Katsuhiro Otomo, le papa d’Akira. A cet égard, sera présentée une exposition collective dans laquelle quarante-deux auteurs (dont un seul japonais, Jiro Taniguchi) rendent hommage au maître. Mais ce n’est pas tout, puisqu’il y aura également une exposition consacrée au magazine Hibana, une revue de prépublication récente, certainement la meilleure à l’heure actuelle, dont je vous parle régulièrement dans mes gazettes du manga. Et c’est Ayako Noda, dont Le monde selon Uchu (un manga qui prend conscience qu’il est un manga) sortira sous peu chez Casterman, qui représentera le magazine. Un choix surprenant, car ce n’est pas la première auteure qu’on remarque en ouvrant Hibana… Il est beaucoup plus difficile de passer à côte de Q Hayashida, Inio Asano et surtout Akiko Higashimura, plus talentueuse que jamais. Bref, ne boudons pas notre plaisir de découvrir en France Ayako Noda, d’autant plus qu’elle semble avoir des choses intéressantes à dire sur le manga.

Mais le festival d’Angoulême est également l’occasion de décerner des prix pour les meilleures BD de 2015. La compétition se divise en quatre catégories principales : la sélection officielle, jeunesse, patrimoine et polar. Des mangas sont cachés ça et là, d’autres sont oubliés, l’occasion pour moi de décortiquer cette liste.

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L’affiche du 43ème FIBD par Katsuhiro Otomo

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Atsushi Kaneko : Fly me to the wet moon

Un étrange manga se dissimule dans nos librairies préférées. Conclu en trois volumes, il se distingue dans les rayons grâce à ses couvertures alliant une influence punk et une iconographie cinématographique. Un homme au visage scarifié rappelant Memento. Une lune, un obus dans l’œil, faisant directement écho à Georges Méliès. Vous l’aurez sans doute compris, ce manga atypique est Wet Moon d’Atsushi Kaneko.

Mais avant tout, résumons son histoire. Nous sommes dans les années 60, période durant laquelle les USA et l’URSS se disputent la lune. D’apparence éloignée de cette conquête lunaire, la série prend place quelque part au Japon, dans une station balnéaire fictive du nom de Tatsumi. Sata, un jeune inspecteur zélé et culotté poursuit sans relâche une femme. Cette dernière aurait découpé son amant… Mais alors qu’il lui court après, il s’évanouit. A son réveil, il découvre qu’une mystérieuse plaque métallique est insérée dans son crâne. Celle-ci semble lui provoquer des pertes de mémoire, des troubles de conscience et des hallucinations. Rien que ça.

Wet Moon, sous forme d'affiche de cinéma, à l'honneur dans le magazine Comic Beam.

Wet Moon, sous forme d’affiche de cinéma, à l’honneur dans le magazine Comic Beam.

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Entrevue avec le prof manga : Eiji Otsuka

Pendant le festival d’Angoulême, on peut rencontrer des auteurs. Il y a ceux qui viennent à la rencontre des lecteurs et ceux qui viennent simplement en tant que visiteurs. Enfin, un peu plus dans l’ombre, il y a ceux qui viennent négocier les droits de leurs prochaines séries avec les éditeurs. Eiji Otsuka, auteur tout de même d’une conférence publique, fait partie de cette catégorie.

Le mangaka est connu en France principalement pour MPD Psycho, mais également pour être le scénariste de séries comme Leviathan, Madara, Kurosagi et j’en passe. On le sait peut-être un peu moins par chez nous, mais Eiji Otsuka est aussi critique et professeur de manga. D’ailleurs il n’a pas effectué le déplacement seul, puisqu’il été accompagné par deux de ses élèves : Chiharu Nakashima et Tatsuya Asano.

Eiji Otsuka dans son antre.

Eiji Otsuka dans son antre.

C’est donc dans ce contexte que je l’ai rencontré.


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Junji Ito : entretien avec un maître de l’horreur

Junji Ito, connu pour des séries comme Tomié, Spirale ou Gyo et accessoirement pour être le maître du manga d’horreur ou encore pour avoir travaillé sur le projet Silent Hill avec Hideo Kojima et Guillermo del Toro, était invité au 42ième festival d’Angoulême. L’occasion pour moi de rencontrer cet artiste que j’admire particulièrement, et de décrocher un entretien afin de parler de son travail.

Cet article est donc consacré à mon interview de Junji Ito, en espérant que le résultat vous intéresse.

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Junji Ito en compagnie de son traducteur.

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Les meilleures expos du FIBD

Du 29 janvier au 1er février, à Angoulême, se tenait le 42ième festival international de la bande dessinée, FIBD pour les intimes. L’occasion alors de se délecter de quelques expositions autour de ce média. Il y avait pas moins de 16 expos durant le festival, de Jack Kirby à Mezzo, en passant par Charlie Hebdo évidemment.

Dès mon arrivée à la gare d'Angoulême, le ton est donné.

Dès mon arrivée à la gare d’Angoulême, le ton est donné.

Je ne me suis pas rendu à toutes les expos, c’est une activité trop chronophage pour que ce soit possible en deux jours. Néanmoins j’en ai fait quelques unes. Certaines m’ont émerveillé, d’autres m’ont déçu. Sans compter celles qui m’ont surpris. Voici donc dans cet article une petite sélection des meilleures expos du FIBD à mes yeux, cela va de soi.

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Angoulême 2015, le manga et moi

Bienvenue en 2012. C’est du moins l’impression que j’ai eu en découvrant les différentes sélections de mangas pour le festival d’Angoulême. Plus sérieusement, deux auteurs (que j’adore par ailleurs) sont sélectionnés dans les mêmes catégories qu’en 2012, mais avec des mangas différents, forcément. Il s’agit de deux habitués du festival : Taiyo Matsumoto et Atsushi Kaneko. Mais je vais y revenir, puisque cet article va décortiquer, entre autres, les mangas présents dans les différentes sélections.

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Cette année,  mon billet ne va pas s’éterniser puisque les mangas sont au nombre de 7 sur pas moins de 62 bandes-dessinées représentées. Et oui, quand on vous dit que c’est un sous-genre… Bref, parmi ce club des 7, un seul manga a une chance de remporter le prix de sa catégorie. Mais, attention spoilers, il ne gagnera pas. Ne soyez pas impatients de découvrir lequel est-ce, j’en parlerai en temps et en heure (c’est à dire quelques lignes plus loin dans cet article). Commençons donc le tour d’horizon des sélectionnés.

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