L’année 2020 se termine et, avec elle, une longue liste de nouveautés mangas toutes plus belles les unes que les autres. Et le boy’s love n’a pas été en reste. Difficile pourtant de concurrencer l’année précédente qui nous avait régalés avec des titres horrifiques tels que MADK ou Heartless, mais elle s’est magnifiquement défendue. Je vous propose 10 titres coups de coeur, dans les découvertes de l’année, et un titre supplémentaire qui vient de tirer sa révérence et dont il est impossible de ne pas parler.
Lire la suiteGay
Tokyo Babylon : Les sciences occultes au service des problèmes de la société
À l’été 1990, les femmes du studio CLAMP signent un nouveau coup d’éclat dans le monde du manga en débutant dans le magazine Wings l’une de leurs séries fondatrices : Tokyo Babylon. Le manga s’est poursuivi principalement dans la revue saisonnière South avant de s’achever à l’hiver 1993 avec une fin délibérément ouverte puisque l’intrigue se poursuit dans un autre titre du studio, X. Cependant Tokyo Babylon est un manga qui se suffit à lui-même. Sous fond d’exorcisme, de fantastique et de maîtrise du Yin et du Yang, les autrices se sont servies de leur média pour prendre la parole et pointer du doigt des problèmes de société.
Tokyo Babylon met en scène Subaru Sumeragi, un jeune exorciste de 16 ans, chef de sa lignée, qui se sert de sa maîtrise du Yin et du Yang pour venir en aide à des gens. Il s’agit pour lui d’un travail qu’il est contraint d’exécuter, quand bien même il préférerait devenir vétérinaire ou s’occuper des animaux dans un zoo. Il est souvent collé par Hokuto, son extravertie sœur jumelle qui prend soin de lui, et Seishiro Sakurazuka, un homme de 25 ans qui prétend l’aimer. Ces trois personnages vont cohabiter dans la série pendant une année afin de vivre des aventures ésotériques au cœur de Tokyo, un temps partagé sur 7 volumes de l’édition originelle, qui est l’occasion pour CLAMP de passer des messages forts sur notre monde. Dépassant le cadre de la trame principale du manga, nous allons nous intéresser aux sujets sociétaux que le studio aborde au sein de Tokyo Babylon ainsi qu’à la manière dont ils sont transmis.
Lire un manga quand on y connait rien #1 – Le mari de mon frère
Il n’est pas tous les jours évident de faire partie de Nostroblog. D’abord parce que je suis l’un des rédacteurs les moins productifs, le plus mainstream et surtout je suis très très loin de la mangasphère. Si je me délecte de certains dramas qui se déroulent entre diverses rédactions, je concède aisément ne rien connaître de ce médium. Toute la connaissance que j’ai acquise, je la dois surtout à Nostroblog que j’ai rejoint il y a presque 3 ans. Pour vous situer mon niveau en terme de lecture, j’en suis resté à Leviathan et Nozokiana.
Depuis 3 ans, je lis mes camarades et je tiens à jour un google doc avec une liste assez maboule de titres à acheter. Jusqu’à présent aucun euro n’est sorti de ma poche pour réduire la taille de cette liste. Sans doute parce que le jeu vidéo et le cinéma prédominent dans mon budget loisir. Et aujourd’hui la tendance s’inverse puisque le jeu vidéo me lasse et j’ai envie de me remettre à lire. Déjà très centré sur les Comics, j’ai enfin décidé de varier le plaisir et de sauter le pas pour me remettre à quelques mangas.
Rendez-vous à Udagawachou : regards sur le travestissement
Présentée en France au 43e Festival International de la Bande Dessinée lors d’une exposition dédiée à la naissante revue de prépublication de mangas Hibana, il aura fallu attendre décembre 2016 pour que Hideyoshico soit enfin publiée chez nous. Et avec quel titre ! Rendez-vous à Udagawachou, un manga en six chapitres (et une courte histoire bonus) parus dès 2012 dans le magazine On Blue. C’est certainement son œuvre la plus emblématique. Son retentissement au Japon fut tel que, outre divers prix, elle a été adaptée en film en 2015, sous la direction de Noriko Yuasa.
Rendez-vous à Udagawachou est un boy’s love, c’est-à-dire un manga mettant en scène une relation homosexuelle masculine. L’auteure est connue pour ses romances gays, si bien que l’éditeur français Hana Yaoi continue à la publier avec des titres comme Gentleman et Sadistic ou encore Nennen Saisai. Mais elle ne dessine pas uniquement des BL, comme pouvait en témoigner la présentation de Romeo ga Rival (une comédie entre un jeune asocial et un cheval) à Angoulême. Elle est également active dans le milieu amateur avec ses nombreux dojinshi dédiés à L’attaque des Titans ou même une sublime histoire dans l’univers de Yotsuba.
Au cœur de son manga, Hideyoshico s’empare de la thématique du travestissement. Ce sujet fort faisant le charme de Rendez-vous à Udagawachou, il convient de s’attarder dessus et de l’analyser selon une question : que nous dit ce manga sur la représentation du travestissement ?
Nostro Awards 2016 : les meilleurs mangas sur le Quotidien
Retour à notre monde à présent. Après avoir exploré l’imaginaire avec la sélection précédente, les Nostro Awards continuent et récompensent des œuvres présentant des tranches de vie se déroulant dans notre réalité. Ainsi elles abordent des sujets actuels de société ou même l’histoire de France. Elles nous racontent des histoires avec un ton doux ou amère. Elles sont proches de nous, et donc nous touchent avec d’autant plus d’aisance. Rions, pleurons, réfléchissons avec les meilleurs mangas de 2016 sur le quotidien.
Quand le manga s’empare des problématiques LGBT
Aujourd’hui encore, il existe de nombreuses personnes qui n’ont rien de mieux à faire que s’occuper de la sexualité des autres. Pour elles, un couple se compose d’un homme et d’une femme, et tous les schémas différents sont considérés comme anormaux, voire contre-nature. Oui l’homosexualité fait peur, à tel point que certains voudraient que cela reste un sujet tabou. Ces mêmes personnes manifestent contre le mariage pour tous, sont outrées par des campagnes de prévention mettant en scène des couples gays, peuplent les réseaux sociaux de commentaires homophobes pour expliquer pourquoi leur sexualité vaut plus que celle des autres.
Parce qu’on a aimé une personne de son sexe, parce qu’on est mal dans sa peau et qu’on désire changer de sexe, on peut se faire oppresser, agresser, tuer ! Le quotidien peut vite devenir une horreur, d’autant plus que les homophobes n’ont plus peur de revendiquer leur haine.
Alors dans cet article on va parler de mangas, comme d’habitude. Et plus précisément, nous mettrons en avant la manière dont certaines bandes dessinées japonaises traitent de l’homosexualité ou du changement de genre. Il s’agit d’un billet engagé qui n’a pas pour objectif d’aborder des œuvres qui dénigrent la communauté LGBT. Il a plutôt vocation à pousser à la réflexion et analyser comment des auteurs abordent le sujet. L’heure n’est pas à la victimisation. Et si ça dérange l’homophobe qui sommeille en vous : tant pis.
[interlude visuel]
La beauté est inutile, et c’est précisément pour cela qu’elle est attirante. C’est sur cette base que je vous propose de perdre agréablement votre temps avec mon article. Ici, je vais vous proposer une série d’illustrateurs dont j’apprécie le travail et qui touchent à des thèmes qui me fascinent. On va éviter au maximum les textes, pour le plaisir des yeux (et plus, si affinité).
Bonne visite. Et pensez à cliquer sur les images pour les agrandir.
Les scènes à caractère sexuel dans le manga Berserk
La sexualité dans Berserk, au fil de mes discussions, que ce soit sur internet ou la VRAIE vie, est un sujet qui fait débat. Les questions qui reviennent le plus souvent sont celles-ci : Le sexe est-il justifié ? Le sexe est-il un réel thème du manga à ne pas mettre à la poubelle ou est-il un simple moyen d’émoustiller le lecteur lambda de 15 ans en pleine crise avec ses hormones qui lit pour la première fois de la dark-fantasy ? Selon moi, grosso modo oui ce thème est un réel enjeu dans le manga pour en comprendre toute sa complexité, sauf qu’en réalité c’est un peu plus compliqué que juste un simple acquiescement ou objection. Mon but à travers cet article n’est pas de reprendre exhaustivement chaque exemple de ces scènes afin de les analyser, mais d’en parler de manière beaucoup plus générale. Par conséquent je vais essayer à travers cet article de montrer MON avis sur les scènes à caractère sexuel dans Berserk. Bien sûr, si vous avez lu correctement le manga de Kentaro Miura vous vous rendez bien compte que je ne peux pas parler de ce thème sans faire une analyse du manga de manière générale. Mais je vais quand même essayer de rester dans le thème. Allez c’est parti.
Gengoroh Tagame & le manga gay
Gengoroh Tagame fut (et est encore à vrai dire) l’ambassadeur du manga gay en France et dans le monde. Au Japon, il a été le premier à mélanger pornographie homo et sadomasochisme dans un même manga. En effet, en plus de dessiner des messieurs musclés ou bien en chair mais pratiquement toujours poilus, le mangaka a aussi un style de récit bien à lui, rempli de BDSM (acronyme mixant plusieurs abréviations en une : Bondage & Discipline, Domination & Soumission, Sado-Masochisme), de violences sexuelles et de tortures physiques (on est à ça près de l’eroguro)(voir le futur article de Meloku pour plus de précisions sur le sujet #TEASING). Pour faire bref, ses histoires sont souvent assez dures, parfois horribles, et finissent rarement bien (euphémisme).
Note : je n’emploie pas le terme « bara » (le « hentai homo ») contrairement à l’usage habituel en Occident, puisque, comme l’explique Tagame dans Massive – Gay Erotic Manga and the Men who make it, il s’agit en fait d’un terme insultant utilisé par les hétéros japonais pour qualifier les homos. Ces derniers se sont réappropriés le terme dans les années 60 avec la publication d’un magazine gay du même nom, avant qu’ils ne tombent dans l’oubli (le mag’ et le mot). Avec l’arrivée d’internet des années plus tard, le terme est revenu d’entre les morts et les mangas gays se sont vu qualifiés de « bara », et ce malgré sa connotation négative dans son pays d’origine. Si certains mangakas se moquent un peu (façon de parler) de ce retour inattendu, ce n’est pas le cas de Gengoroh Tagame qui préfère ne pas voir ce mot associé à son travail (il semble cependant avoir mis un peu d’eau dans son vin à ce sujet depuis la sortie de Massive en 2014) (la conférence que j’ai linkée vaut le coup d’être lue/écoutée sinon). Le terme est cependant trop ancré dans la culture internet pour espérer sa disparition à court ou même long terme. Au Japon, ce type de mangas est plutôt désigné sous le nom de gay/gei (ゲイ) manga.
Nyanpire, le manga gay sauce kawaii
Avec trois tomes publiés en France et bientôt quatre, Nyanpire ~ The Gothic World of Nyanpire continue sa route en France, ravissant les petits et les grands. Enfin, peut-être que les plus grands. Car les apparences sont trompeuses. Malgré sa bouille toute kawaii et les graphismes enfantins de la mangaka, ce manga n’est pas à mettre en toutes les mains. Comme l’écrit Yukiusa dans une des postfaces, je vous cite : « si des enfants venaient à lire mes histoires lourdes de sous-entendus, j’en serais mortifiée ». Tout est dit. Lire la suite