Le Top 10 manga de janvier 2023

Nouvelle année, nouvelle rubrique sur Nostroblog avec l’instauration d’un top 10 mensuel consacré aux sorties mangas. Le but de cette série d’articles est de revenir sans entrer dans les détails sur les nouveautés marquantes de chaque mois, histoire de ne pas passer à côté des petites pépites qui pourraient se noyer dans un océan de publications. Certains mangas abordés ici auront leur propre article plus développé, cette rubrique ayant pour unique vocation de partager des coups de cœur. Ce premier article de la série est donc consacré aux sorties de janvier 2023. Il se présente sous la forme d’un top 10 avec un bonus, mais ne prenez pas trop en compte le classement très subjectif car tous les titres mis en avant méritent le coup d’œil.

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The night beyond the tricornered window : enquêtes paranormales et manipulations humaines

Manga de Tomoko Yamashita, aussi connue pour sa merveilleuse tranche de vie Entre les lignes, The night beyond the tricornered window est une série débutée en 2013 dans le magazine Be x Boy. Terminée en 11 tomes dont un bonus, l’œuvre de Tomoko Yamashita est publiée dans une revue boy’s love et vendue sous forme de livres dans une collection josei. Fort de son succès, The night beyond the tricornered window a été adapté en film ainsi qu’en série d’animation. En France, le manga paraît chez les éditions Taifu.

Dès sa première page, The night beyond the tricornered window nous fait découvrir le don de son protagoniste : Kôsuke Mikado peut voir les morts. L’autrice nous présente son pouvoir par le biais de ses lunettes, lorsqu’il les enlève, le personnage voit tout flou autour de lui sauf les fantômes dont il distingue les contours clairement. Sa faculté est découverte dès le début du manga par Rihito Hiyakawa, un exorciste asocial qui le recrute afin qu’il l’aide dans ses enquêtes paranormales. Mikado travaille déjà dans une librairie, sans compter que ce qu’il voit l’effraie, il observe les morts en retirant ses lunettes surtout pour s’en tenir éloigné. D’ailleurs, il ne croit pas vraiment au surnaturel, et malgré le fait qu’il puisse observer l’invisible depuis son enfance, il tente de trouver des explications rationnelles à ces phénomènes. Ainsi, son monde change au contact de Hiyakawa, qui l’enrôle sans trop lui laisser le choix dans des chasses aux fantômes. 

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Quand le BL s’engouffre dans l’horreur

Si au départ, j’ai voulu écrire sur l’horreur, j’ai tout de suite remarqué que j’oscillais entre description d’ambiance et sentiment de folie. L’horreur joue avant tout avec nos émotions et nos sensations, qu’elle soit immédiatement comprise par les lecteurs ou plutôt implicite, et que ce n’est qu’une fois l’œuvre refermée que les images les plus marquantes naviguent dans notre esprit dans un frisson glauque.

Peut-être que toutes les œuvres choisies ne pourraient être classées dans le genre horrifique et cependant, celles là ont un point commun: la perception de désespoir et l’impuissance, des protagonistes, mais aussi des lecteurs. L’empathie est grande, avec les héros dont nous suivons les aventures, et cette sensation d’être piégés avec eux dans les situations les plus retorses et inextricables est d’autant plus éprouvante.

Il s’agit donc, encore et toujours, d’écrire sur l’esprit humain qui perd pied et nous entraine dans sa chute. Dans cette sélection de 9 mangas, j’ai tenté de voyager dans ce qui pouvait être le boy’s love le plus sombre ou le plus délicieusement gore, dont certains ont planté un décor digne de Lovecraft.

La mort est tapie dans les nuages

La peur rôde dans la nuit

Car les morts dans leurs suaires

Saluent la fuite précipitée du soleil

(Howard Phillips Lovecraft, extrait de L’horreur de Yulé, 1926)

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Les meilleurs Boy’s Love de 2020 : bonbon du paradis ou frisson des enfers, l’année des délices

L’année 2020 se termine et, avec elle, une longue liste de nouveautés mangas toutes plus belles les unes que les autres. Et le boy’s love n’a pas été en reste. Difficile pourtant de concurrencer l’année précédente qui nous avait régalés avec des titres horrifiques tels que MADK ou Heartless, mais elle s’est magnifiquement défendue. Je vous propose 10 titres coups de coeur, dans les découvertes de l’année, et un titre supplémentaire qui vient de tirer sa révérence et dont il est impossible de ne pas parler.

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Tokyo Babylon : Les sciences occultes au service des problèmes de la société

À l’été 1990, les femmes du studio CLAMP signent un nouveau coup d’éclat dans le monde du manga en débutant dans le magazine Wings l’une de leurs séries fondatrices : Tokyo Babylon. Le manga s’est poursuivi principalement dans la revue saisonnière South avant de s’achever à l’hiver 1993 avec une fin délibérément ouverte puisque l’intrigue se poursuit dans un autre titre du studio, X. Cependant Tokyo Babylon est un manga qui se suffit à lui-même. Sous fond d’exorcisme, de fantastique et de maîtrise du Yin et du Yang, les autrices se sont servies de leur média pour prendre la parole et pointer du doigt des problèmes de société.

Tokyo Babylon met en scène Subaru Sumeragi, un jeune exorciste de 16 ans, chef de sa lignée, qui se sert de sa maîtrise du Yin et du Yang pour venir en aide à des gens. Il s’agit pour lui d’un travail qu’il est contraint d’exécuter, quand bien même il préférerait devenir vétérinaire ou s’occuper des animaux dans un zoo. Il est souvent collé par Hokuto, son extravertie sœur jumelle qui prend soin de lui, et Seishiro Sakurazuka, un homme de 25 ans qui prétend l’aimer. Ces trois personnages vont cohabiter dans la série pendant une année afin de vivre des aventures ésotériques au cœur de Tokyo, un temps partagé sur 7 volumes de l’édition originelle, qui est l’occasion pour CLAMP de passer des messages forts sur notre monde. Dépassant le cadre de la trame principale du manga, nous allons nous intéresser aux sujets sociétaux que le studio aborde au sein de Tokyo Babylon ainsi qu’à la manière dont ils sont transmis.

Tokyo Babylon - Bannière

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Éclat(s) d’âme de Yuhki Kamatani : Vivre ensemble

éclat(s) d'âme manga

Édition : Akata / Traduction : Aurélien Estager

Connu en France pour Nabari, c’est loin de l’univers foisonnant de ninjas qui lui tient tant à cœur que Yuhki Kamatani effectue son retour dans les librairies françaises. Avec Éclat(s) d’âme, l’artiste est attendu au tournant en proposant un récit plus intimiste dont la promesse est d’aborder des sujets comme l’homosexualité ou encore l’identité de genre.

« Deux jours avant les vacances d’été, je crois que je suis mort. »

Tout débute lorsque Tasuku, complètement paniqué, pense à se suicider du bord d’une falaise. Effectivement, l’homosexualité du jeune homme vient d’être révélée au grand jour par ses camarades de classe qui ont découvert une vidéo porno gay sur son téléphone. Le jugement des autres ne se fait pas attendre, Tasuku reçoit de plein fouet des paroles blessantes de la part de ses amis. Craignant que la nouvelle ne parvienne jusqu’à sa famille, l’adolescent est pris d’idées noires… En très peu de pages, Yuhki Kamatani nous dévoile avec tension comment les mots peuvent faire plus mal que les poings, comment l’homophobie peut conduire au suicide.

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Le Top 3 Manga – Hiver 2018

J’inaugure à travers cet article une petite sélection personnelle de mangas pour lesquels j’ai eu un énorme coup de cœur. Dans ce classement subjectif, je vais mettre en avant chaque trimestre trois nouveautés que j’ai particulièrement adorées. Qu’elles soient médiatiques ou plus confidentielles, mon seul critère de choix est l’affection que je porte à ces œuvres. Pour l’heure on débute ce premier Top 3 trimestriel comprenant des mangas dont le premier tome est sorti en France entre janvier et mars. Au programme du jour : homosexualité, magie et vampirisme !

Bisou Rose

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Rendez-vous à Udagawachou : regards sur le travestissement

Présentée en France au 43e Festival International de la Bande Dessinée lors d’une exposition dédiée à la naissante revue de prépublication de mangas Hibana, il aura fallu attendre décembre 2016 pour que Hideyoshico soit enfin publiée chez nous. Et avec quel titre ! Rendez-vous à Udagawachou, un manga en six chapitres (et une courte histoire bonus) parus dès 2012 dans le magazine On Blue. C’est certainement son œuvre la plus emblématique. Son retentissement au Japon fut tel que, outre divers prix, elle a été adaptée en film en 2015, sous la direction de Noriko Yuasa.

Rendez-vous à Udagawachou est un boy’s love, c’est-à-dire un manga mettant en scène une relation homosexuelle masculine. L’auteure est connue pour ses romances gays, si bien que l’éditeur français Hana Yaoi continue à la publier avec des titres comme Gentleman et Sadistic ou encore Nennen Saisai. Mais elle ne dessine pas uniquement des BL, comme pouvait en témoigner la présentation de Romeo ga Rival (une comédie entre un jeune asocial et un cheval) à Angoulême. Elle est également active dans le milieu amateur avec ses nombreux dojinshi dédiés à L’attaque des Titans ou même une sublime histoire dans l’univers de Yotsuba.

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Au cœur de son manga, Hideyoshico s’empare de la thématique du travestissement. Ce sujet fort faisant le charme de Rendez-vous à Udagawachou, il convient de s’attarder dessus et de l’analyser selon une question : que nous dit ce manga sur la représentation du travestissement ?

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Quand le manga s’empare des problématiques LGBT

Aujourd’hui encore, il existe de nombreuses personnes qui n’ont rien de mieux à faire que s’occuper de la sexualité des autres. Pour elles, un couple se compose d’un homme et d’une femme, et tous les schémas différents sont considérés comme anormaux, voire contre-nature. Oui l’homosexualité fait peur, à tel point que certains voudraient que cela reste un sujet tabou. Ces mêmes personnes manifestent contre le mariage pour tous, sont outrées par des campagnes de prévention mettant en scène des couples gays, peuplent les réseaux sociaux de commentaires homophobes pour expliquer pourquoi leur sexualité vaut plus que celle des autres.

Parce qu’on a aimé une personne de son sexe, parce qu’on est mal dans sa peau et qu’on désire changer de sexe, on peut se faire oppresser, agresser, tuer ! Le quotidien peut vite devenir une horreur, d’autant plus que les homophobes n’ont plus peur de revendiquer leur haine.

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Alors dans cet article on va parler de mangas, comme d’habitude. Et plus précisément, nous mettrons en avant la manière dont certaines bandes dessinées japonaises traitent de l’homosexualité ou du changement de genre. Il s’agit d’un billet engagé qui n’a pas pour objectif d’aborder des œuvres qui dénigrent la communauté LGBT. Il a plutôt vocation à pousser à la réflexion et analyser comment des auteurs abordent le sujet. L’heure n’est pas à la victimisation. Et si ça dérange l’homophobe qui sommeille en vous : tant pis.

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Le semeur d’étoiles : Là où la rêverie se trame

Après nous avoir fait découvrir Shizuka Nakano en 2006 avec Le piqueur d’étoiles, les éditions IMHO nous proposent de lire un autre manga de l’auteure nommé Le semeur d’étoiles.

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Le semeur d’étoiles est un recueil composé de 9 histoires courtes. Shizuka Nakano y développe des univers que tout un chacun peut considérer comme réels, ou même banals. Ainsi on peut suivre un homme qui revient dans sa demeure pour faire le tri des affaires suite au décès de son père, un écrivain reclus qui a perdu sa vocation, un facteur pris de fascination par un simple bibelot, ou encore un autre homme qui hésite à rentrer son linge car il craint une averse. A toutes ces situations banales, Shizuka Nakano y ajoute une seconde réalité. Une réalité éloignée du monde tel qu’on le connaît. De la lune qui, faite de sucre, fond allant à l’apparition de yokais, tout en prenant soin d’offrir à un défunt une dernière chance de discuter avec un vivant, la mangaka dépasse les limites du réel offrant le champ libre à son imagination.

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