Tsukumo, ville fictive. Au milieu de la foule, une jeune femme armée d’un katana se bat contre des hommes et les assassine sous les regards indifférents de presque tous les passants. Bienvenue dans Mujina in to the Deep, la nouvelle série d’Inio Asano. L’auteur connu pour Solanin, Bonne nuit Punpun ou encore Dead Dead Demon’s Dededede Destruction est de retour après une longue pause. Son nouveau manga promet de questionner l’humain, ses droits et la société. On vous dit tout sur ses débuts !
Titre énigmatique du nouveau manga de Suehiro Maruo, Paraíso vient du portugais et signifie paradis. Une évocation religieuse amplifiée par le choix de la langue qui fait référence aux missionnaires portugais ayant été persécutés au Japon. Le titre fait écho à la religion catholique après deux mangas dans le même ton, à savoir L’enfer en bouteille et Tomino la maudite dont le titre original Tomino no jigoku signifie L’enfer de Tomino. Après l’enfer, Suehiro Maruo veut-il nous faire connaître le paradis ? Pas vraiment puisque Paraíso est un recueil de cinq histoires en lien les unes aux autres dans la lignée directe de Tomino la Maudite.
Maître de l’eroguro, du non-sens et du surréalisme, Suehiro Maruo est une figure atypique du monde du manga, son étoile noire dont chacune des œuvres suscite l’intérêt. Paraíso, sa dernière à arriver en France alors même qu’il dessine actuellement An Gura dans la revue Comic Beam, n’échappe pas à cette règle. On ne résiste pas à l’occasion de se plonger corps et âme dans son nouveau manga à travers un article.
Comme la fin de chaque année, l’heure est au bilan. Et quand on doit dresser celui de la production manga en France, on est forcé d’avouer que celle de 2022 est une nouvelle fois exceptionnelle, aussi bien au niveau de la qualité que de la diversité. Parmi environ 200 nouveautés lues, il a été cette année encore compliqué pour moi de dresser un Top 20 tant de nombreux titres auraient mérité d’y figurer. Cependant certains mangas s’imposent tellement comme des évidences qu’il m’est impossible de les retirer, me facilitant ainsi cet exercice que je propose sous diverses formes depuis déjà 2010.
Voici mon classement des 20 meilleurs mangas publiés en France en 2022. Il s’agit bien évidemment d’une liste subjective, sélectionnant les titres en fonction de ceux qui me parlent le plus, que ce soit au niveau des dessins, de la narration, des thématiques, de l’histoire ou autre. Ne comptent que les mangas dont le premier tome est sorti cette année et sont exclus aussi bien les rééditions que les séries dérivées et suites sous un autre titre.
Plusieurs thématiques sont représentées, cependant on remarque toutefois que ma liste de cette année est marquée par deux genres en particulier : le polar et la science-fiction. Chose plutôt rare me concernant, mes préférences allant en général vers la tranche de vie quand bien même j’adore les récits de l’imaginaire. Mais elle n’est pas absente pour autant, puisque l’on retrouve dans ce classement des récits du quotidien, qu’ils soient doux ou tragiques. La liste est également composée de romance (souvent LGBT), de drame, d’horreur et d’eroguro. Bonne lecture, en espérant que vous fassiez quelques découvertes marquantes.
La filmographie de Masaaki Yuasa ne cesse d’être plus fascinante et variée au fil des années. Après son passage en tant qu’animateur sur des séries comme Crayon Shin-Chan ou Chibi Maruko-Chan, Masaaki Yuasa débute sa carrière de réalisateur en 2004 avec Mind Game, un pur OVNI psychédélique adapté du manga éponyme de Robin Nishi. Ce grand film où différents moyens d’expression et techniques d’animation cohabitent pour illustrer les destins croisés de plusieurs personnes dans ce grand océan qu’est la vie a pourtant divisé le public à sa sortie. Même si le film a désormais un statut culte au point où la scène de course du film reste un modèle pour de nombreux étudiants en animation, Masaaki Yuasa décide à partir de Mind Game de faire des œuvres qui pourront toucher et plaire au grand public, sans jamais totalement y arriver. Même en faisant des compromis, en essayant de rentrer dans une moule et d’atteindre une forme de normalité, Yuasa reste Yuasa.
À l’été 1990, les femmes du studio CLAMP signent un nouveau coup d’éclat dans le monde du manga en débutant dans le magazine Wings l’une de leurs séries fondatrices : Tokyo Babylon. Le manga s’est poursuivi principalement dans la revue saisonnière South avant de s’achever à l’hiver 1993 avec une fin délibérément ouverte puisque l’intrigue se poursuit dans un autre titre du studio, X. Cependant Tokyo Babylon est un manga qui se suffit à lui-même. Sous fond d’exorcisme, de fantastique et de maîtrise du Yin et du Yang, les autrices se sont servies de leur média pour prendre la parole et pointer du doigt des problèmes de société.
Tokyo Babylon met en scène Subaru Sumeragi, un jeune exorciste de 16 ans, chef de sa lignée, qui se sert de sa maîtrise du Yin et du Yang pour venir en aide à des gens. Il s’agit pour lui d’un travail qu’il est contraint d’exécuter, quand bien même il préférerait devenir vétérinaire ou s’occuper des animaux dans un zoo. Il est souvent collé par Hokuto, son extravertie sœur jumelle qui prend soin de lui, et Seishiro Sakurazuka, un homme de 25 ans qui prétend l’aimer. Ces trois personnages vont cohabiter dans la série pendant une année afin de vivre des aventures ésotériques au cœur de Tokyo, un temps partagé sur 7 volumes de l’édition originelle, qui est l’occasion pour CLAMP de passer des messages forts sur notre monde. Dépassant le cadre de la trame principale du manga, nous allons nous intéresser aux sujets sociétaux que le studio aborde au sein de Tokyo Babylon ainsi qu’à la manière dont ils sont transmis.
Grave est un film réalisé par Julia Ducournau, une inconnue au bataillon qui se démarque clairement des réalisateurs français actuels. En effet, ce film est une œuvre singulière qui se trouve à la croisée des genres : entre film de genre, thriller, comédie et film d’horreur, il est manifestement difficile de coller une étiquette dessus. Et ceci n’est pas pour déplaire la rédaction de Nostroblog. Quitte à analyser cette œuvre, autant prendre un angle original à l’instar de son parti pris en le mettant en lien avec l’eroguro, courant artistique japonais alliant érotique et grotesque.
Dès lors, de quelle manière Grave témoigne-t-il d’une alliance entre l’érotique et le grotesque ?
Elle est de retour ! Les nouveaux lecteurs du blog ne la connaissent pas tant il n’y a pas eu de numéro depuis longtemps (la dernière est sortie en août 2015, quand même). Laissez-moi donc vous présenter La gazette du manga. Il s’agit d’un coin où je parle de l’actu du manga en filtrant uniquement les choses qui m’intéressent. Le but est non seulement d’informer sur des sujets trop souvent omis par les gros sites mais aussi et surtout d’y apporter mon point de vue et mes commentaires. Maintenant que vous savez tout, c’est parti pour les news !
en moto s’il vous plaît (et sans le tome 2 d’Akira)
Kinotayo est un festival de cinéma japonais contemporain, qui produit une édition par an depuis 2006*. Tous les films, datent de l’année et demie écoulée, sont présentés au public parisien et en région. Comme beaucoup d’autres festivals, c’est l’occasion de voir des films que nous ne verrez nulle part ailleurs, ni distribués dans les salles, en DVD. Pour cette édition, neuf films en compétition ont été sélectionnés, et deux films ont pu être vus hors-compétition.
Publié entre 2008 et 2010 dans le magazine japonais Morning, Tokyo Kaido sort en France chez Le Lézard Noir d’après une traduction de Miyako Slocombe. L’auteur à l’origine de ce manga en trois volumes est bien connu dans nos contrées, puisqu’il s’agit de Minetaro Mochizuki que nous avons déjà eu l’honneur d’interviewer et que nous admirons de Dragon Head à Chiisakobé.
Tokyo Kaido marque un tournant important dans la carrière de l’artiste. Lassé des œuvres commerciales et des contraintes éditoriales, il se tourne vers des récits plus intimistes. Pour marquer cette nouvelle orientation, il change la graphie (mais pas la prononciation) de son nom à partir de cette série, 望月峯太郎 devient alors 望月ミネタロウ. Aujourd’hui nous allons donc nous intéresser à bien plus qu’un manga : à la renaissance de l’un des plus talentueux auteurs de bandes dessinées.
Il est toujours agréable de feuilleter un manga qui véhicule un message d’espoir. Les Pommes Miracle fait parti de ceux-là : on peut cultiver des pommes ou tout autre végétal de manière naturelle au XXe et XXIe siècle : sans pesticides ou engrais. Il ne manque plus que les OGM pour arriver à faire bondir les grands manitous des entreprises de biotechnologie agricole et d’agrochimie. Durant ce court article, je vais tirailler ma pensée entre les faits qui ont lieu dans le manga et ceux de la vie de tous les jours. Le plus dur est de ne pas plonger dans le passionnel et l’étalage de faits…