Quand le BL s’engouffre dans l’horreur

Si au départ, j’ai voulu écrire sur l’horreur, j’ai tout de suite remarqué que j’oscillais entre description d’ambiance et sentiment de folie. L’horreur joue avant tout avec nos émotions et nos sensations, qu’elle soit immédiatement comprise par les lecteurs ou plutôt implicite, et que ce n’est qu’une fois l’œuvre refermée que les images les plus marquantes naviguent dans notre esprit dans un frisson glauque.

Peut-être que toutes les œuvres choisies ne pourraient être classées dans le genre horrifique et cependant, celles là ont un point commun: la perception de désespoir et l’impuissance, des protagonistes, mais aussi des lecteurs. L’empathie est grande, avec les héros dont nous suivons les aventures, et cette sensation d’être piégés avec eux dans les situations les plus retorses et inextricables est d’autant plus éprouvante.

Il s’agit donc, encore et toujours, d’écrire sur l’esprit humain qui perd pied et nous entraine dans sa chute. Dans cette sélection de 9 mangas, j’ai tenté de voyager dans ce qui pouvait être le boy’s love le plus sombre ou le plus délicieusement gore, dont certains ont planté un décor digne de Lovecraft.

La mort est tapie dans les nuages

La peur rôde dans la nuit

Car les morts dans leurs suaires

Saluent la fuite précipitée du soleil

(Howard Phillips Lovecraft, extrait de L’horreur de Yulé, 1926)

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