La sorcière aux champignons : un conte à la féérie empoisonnée

Créatrice de L’académie Alice, shôjo manga culte des années 2000, Tachibana Higuchi s’est consacrée corps et âme à sa série fleuve durant 31 tomes. Elle a même dessiné des livres autour de son attachant univers comme le spin-off en 3 volumes L’académie musicale Alice mais aussi un livre d’images sous la forme d’un conte, quant à lui jamais publié en France, prouvant ainsi son goût pour ce style littéraire. Se défaire d’un manga aussi populaire et long que L’académie Alice, qui a marqué le magazine Hana to Yume en assurant la transition entre l’époque de Fruits Basket et celle de Yona – Princesse de l’Aube, n’est évidemment pas une tâche aisée.

Et pourtant c’est ce que parvient à réaliser Tachibana Higuchi en dessinant son nouveau manga, La sorcière aux champignons. Ce dernier n’est plus publié dans le magazine Hana to Yume contrairement à sa série précédente mais sur l’application Manga Park du même éditeur, à savoir Hakusensha. Et si son nouveau manga parle également de magie, celui-ci n’a plus rien à voir avec L’académie Alice sur la forme. En effet, la présente série de l’autrice est racontée comme s’il s’agissait d’un conte. En France, ce sont les éditions Glénat qui nous proposent ce manga sous le titre de La sorcière aux champignons

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Discussion autour de PNL, Part. 1 : Je leur chante ma haine et ils applaudissent

Après un bon millier d’écoutes des trois projets de PNL (Peace N’ Lovés) puis quelques discussions passionnées et passionnantes portant sur ce groupe de rap français, j’ai eu la bonne idée de proposer à Enwyn une discussion argumentée sur Nostroblog.

C’est donc sur la narration qui s’étend sur les trois projets (Que la Famille, Le Monde Chico et Dans la Légende) que cette conversation portera.

De gauche à droite : Que La Famille (2015), Le Monde Chico (2015), Dans La Légende (2016)

N (Neer) : Avant d’entrer dans le vif du sujet, Enwyn, pourrais-tu nous raconter ta découverte de PNL et quelles ont été tes impressions à la première écoute ?

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L’ère des Cristaux : l’art de la narration par l’image

Après avoir remporté le prestigieux Prix Tezuka dans la catégorie de la nouveauté avec Mushi to Uta, Haruko Ichikawa débute en octobre 2012 sa première série dans les pages de la revue Afternoon de Kodansha : L’ère des cristaux. En France, le manga est publié depuis janvier 2016 par les éditions Glénat et c’est Anne-Sophie Thévenon qui se charge de la traduction.

ère des cristaux haruko ichikawa.png

Il s’agit d’une œuvre de science-fiction se déroulant dans un avenir si lointain que les humains ont disparu. La Terre est peuplée de gemmes humanoïdes livrant une lutte acharnée contre les Séléniens. On suit l’histoire à travers le regard de Phos, un cristal ne pouvant pas prendre part à la guerre du fait de sa fragilité. Ainsi le manga est intéressant à bien des égards. Non seulement on peut y voir des similitudes avec la religion bouddhiste, mais en plus de nombreux thèmes y sont développés : l’immortalité, le regard des autres, le sens de la vie, la place dans la société et bien d’autres. Néanmoins c’est autre chose qui nous intéresse aujourd’hui. En ouvrant un volume de la série, l’esthétisme de Haruko Ichikawa et sa science de la mise en page frappent aussi bien par leur éclat que leur originalité. A partir de ce constat, nous allons analyser les dessins de L’ère des cristaux.

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