En France, le gekiga est mal défini, et cet article ne va pas améliorer les choses. Lorsque l’on parle de gekiga, on pense immédiatement à des figures comme Yoshihiro Tatsumi, Yoshiharu Tsuge ou encore au magazine Garo. Des œuvres littéraires, intellectuelles et expérimentales qui s’opposent au story manga de divertissement jugé enfantin à la Osamu Tezuka de ses débuts (La nouvelle île au trésor, Lost World, Metropolis). Cependant le gekiga est bien plus large que cela et se divise principalement en différents courants qui s’entrecroisent et dont certains sont des purs divertissements à base de violence, de sexe, de crimes, de samurais ou encore de yakuzas. Ces gekigas ont pour tête de gondole des auteurs tels que Takao Saitô et son interminable Golgo 13 ou encore Kazuo Koike, scénariste de génie à qui l’on doit Lady Snowblood, Crying Freeman ou encore Lone Wolf and Cub. Cet article les mettra en avant mais se concentre cependant sur le gekiga à la Garo, des bandes dessinées littéraires qui, à l’image de La vis, ont contribué à faire accepter le manga comme un art. Des auteurs emblématiques aux artistes incontournables, découvrez un guide introductif au gekiga pour bien débuter avant de creuser plus loin.
réaliste
Takeshi Obata, du lyrisme poétique au sublime réaliste
Takeshi Obata est un dessinateur de mangas que vous devez sûrement connaître puisque très célèbre dans la sphère du manga. Il est principalement connu pour avoir entre autres dessiné Death Note, Bakuman et Hikaru no Go. Le succès de ces trois œuvres majeures a touché une majorité des consommateurs de mangas (et d’animes mais ça n’est pas le sujet) à travers le monde. Pourquoi ? Parce que ses œuvres permettent une identification et une immersion immédiates du lecteur. Toutefois dans cet article, nous nous intéresserons exclusivement au dessin.
Avant tout, Obata est (et se considère) professionnel. Avec tout ce que cela implique ; c’est-à-dire maîtrise de l’anatomie, des perspectives, de l’art du découpage, bref de tous les codes du dessin académique et du manga. Mais ce qui nous intéresse se situe d’un point de vue stylistique. En effet, on observe une différence cruciale en comparant le trait d’Obata dans Death Note et son trait dans Bakuman. Pourquoi ? Comment ? Dans quel but ? Y a-t-il une différence entre chacune de ses œuvres ? En quoi l’approche stylistique d’Obata se fragmente-t-elle au sein de son œuvre ?