L'art contemporain chinois : la perfection au masculin (partie 2/2)

WANG Yidong / 王沂东 (1955 -)

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Né à Linyi (province du Shandong), Wang Yidong débute sa carrière artistique en créant des dessins d’affiches de propagande maoïste dans les années 1970. Il étudie la peinture à partir de 1978 à l’académie centrale des Beaux-arts de Pékin et en ressort diplômé en 1982 avant d’y retourner à titre d’enseignant, poste qu’il occupe toujours. En 1984, il obtient la médaille d’or lors de la 6ème Exposition nationale au musée des Beaux-arts de Pékin. 4 ans plus tard, il fait don d’une de ses toiles à une vente aux enchères caritative où les fonds collectés sont remis à une association internationale chargée de la conservation et de la préservation de la ville de Venise et de la Grande Muraille de Chine. Vice-président de l’association des artistes de Pékin et conseiller auprès de l’association des Artistes Chinois, il appartient à la famille artistique des « Chinois Réalistes » au même titre qu’Ai Xuan, faisant de lui un des principaux représentants du réalisme pictural au sein de l’ancien Empire Céleste.

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L'art contemporain chinois : la perfection au masculin (partie 1/2)

Au début du XXe siècle sont massivement introduits en Chine la technique et l’usage de la peinture à l’huile, une invention occidentale du XVe siècle. Cet élément concoure à modifier profondément le rapport aux images qu’ont les chinois et qui commencent à réaliser de grands formats comme témoins d’un héritage des longues peintures traditionnelles de paysages.

L’art chinois, alors essentiellement lié à la calligraphie et à la peinture de paysage, multiplie ses supports et ses techniques, s’adapte à de nouvelles réalités. L’artiste chinois peint souvent avant de représenter quelque chose. Le geste a une signification plus forte que le sujet proposé comme c’est le cas dans la calligraphie ou dans les peintures philosophiques. Il s’agit en effet de plonger dans une œuvre et s’y ressourcer sans chercher une signification idéologique, politique ou critique. On trouve aussi bien des œuvres démontrant la « suprématie » de l’Occident que des créations ayant un attachement traditionnel à certaines formes de spiritualité et une forte symbiose à l’environnement naturel ou urbain. La relation artistique entretenue entre la Chine et l’Occident varie du dialogue à la confrontation et c’est ce que nous allons voir avec une sélection en deux parties de peintres contemporains chinois.

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L'art contemporain chinois : une plastique made in toc ?

L’idée de ce dossier germait depuis un moment suite à diverses conversations entretenues avec mon entourage et sur le web : l’art contemporain a globalement une mauvaise image. Notre comportement face à l’art a évolué au fil des siècles. Fille de la religion, l’image était au début la manifestation de l’invisible et conçue par des anonymes au service d’une entité divine ou d’un mort à commémorer. Puis notre regard s’est « laïcisé » pour considérer l’image comme une œuvre à part entière : sorties de leurs lieux de vénération, la peinture ou la sculpture sont devenues des objets de collection et des créations artistiques. Arrivent ensuite les apports technologiques à partir du milieu du XIXe siècle (la photographie, le cinéma, etc.) qui ont libéré l’artiste d’un cadre de reproduction stricte de la nature vers une théorisation de l’art. Mais à trop déconstruire un support qui a véhiculé tant d’histoires, de mythes et de croyances, l’homme perd ses repères et l’art contemporain s’ostracise de la société tandis que ses ramifications populaires sont de plus en plus appréciées et valorisées (cinéma, bande dessinée, jeu vidéo, etc.).

En effet, les termes « art » et « contemporain » sont généralement accolés au vide pictural, à l’abstraction conceptuelle, aux performances nihilistes et à la masturbation post-avant-gardiste. Autant d’appellations absconses qui, parfois montées en épingle pour dénicher des notions métaphysiques, entretiennent un rejet populaire. Doit-on pour autant détester toute la production actuelle ?

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