La collection Marvel Hachette, numéro 1

Il y a quelques semaines sortait, dans toutes les bonnes maisons de la presse, « Marvel – la collection de référence », éditée par Hachette. Derrière ce titre passe-partout se cache une série d’albums se voulant représentatifs de l’univers Marvel, publiés numéro par numéro. Votre dévoué rédacteur s’est abonné rien que vous donnez une belle série d’articles, c’est pas beau ça ?

ImageLa frise formée par les albums


Pour commencer, un mot sur la collection. N’ayez crainte d’une édition toute moche, venant d’une entreprise plus connue pour ses talents de distributeurs et sa faculté à pourrir le catalogue de grands noms du manga en tant que maison-mère (Pika pour ne pas citer un exemple) : les albums sont magnifiques, cartonnés, imprimés sur papier glacé, et le dos forme une belle frise (enfin, visiblement, attendons d’avoir toute la collection pour en être sûr). Il faut savoir que cette collection est née avec les mêmes albums aux États-Unis et est déjà passée dans d’autres pays européens. Les maquettes semblent identiques point pour point d’après ce que j’ai vu, du choix des histoires au carton utilisé, hormis la langue bien sûr. Niveau « représentation de l’univers Marvel », certains déplorent un favoritisme de l’univers post-années 1990. En effet, seuls 20 albums sur les 60 prévus datent d’avant 2000. De mémoire, les plus vieux sont au nombre de 2 ou 3 et date de la fin des années 1970 (occultant ainsi totalement les origines des grands héros). Moi, de ce que j’ai lu pour l’instant (5 albums parus : 2 des années 1980, 3 des années 2000), ça ne me dérange pas. Et vous le saurez bien assez tôt pourquoi, dans le prochain article.

Donc, le premier numéro s’intitule Amazing Spider-Man : Vocation (2001) et était vendu à un prix de lancement à 3,99€, pour attirer le chaland. Une histoire de Spidey, le héros Marvel le plus populaire pour commencer, quoi de plus logique ?

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Il s’agit du fameux run des années 2000 de Straczynski et Romita Jr, à l’époque où la série Amazing devait cohabiter avec le tout nouvel univers Ultimate. Les histoires de ces deux auteurs sont très modernes, autant que les graphismes, mais conservent des éléments traditionnels, qui nous rappellent qu’on est dans l’univers Amazing, à commencer par les fondements de l’intrigue et les relations entre les personnages, s’inscrivant dans une certaine continuité. On suit de ce recueil un Peter Parker mûr, qui fait un point sur sa situation. Séparé de MJ, il se sent plus seul qu’auparavant. Il devient prof dans son ancien lycée pour aider les jeunes mis à l’écart comme lui l’a été, d’où ce titre de « vocation ». Mais ce recueil retrace surtout sa rencontre avec un homme mystérieux, doué des mêmes pouvoirs que lui, et qui lui donne des éléments-clé de ses origines. Piqué par une araignée, oui, mais si avant cela, cette araignée avait fait exprès de le piquer pour transmettre un « attribut » avant de mourir ? Et si les pouvoirs de l’araignée n’étaient pas issus de la radioactivité, mais d’un désir de transmettre ses capacités ? Cet homme lui apprend aussi qu’un mystérieux individu convoite toutes les personnes doués de ces « attributs », et compte s’en prend à Spider-Man.

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Pour être tout-à-fait honnête, cette aventure de Spidey n’est pas absolument bluffante, mais elle rempli à 100% son but de donner envie d’adhérer à la collection. Pour peu qu’on aime un peu l’univers de Spider-Man (par les films ou l’excellent dessin animé des années 1990), on retrouve là les tourments de Parker, ses problèmes de relation avec les autres, les mystères qui entourent l’origine de ses pouvoirs, les menaces qui le visent mais qui risquent de le toucher, et surtout, un sentiment de solitude sous-jacent. Sans être spécialement mis en avant, on retrouve bien un Peter Parker qui n’est rien d’autre qu’un homme ordinaire qui a « de grandes responsabilités » à causes « des grands pouvoirs » qu’il a obtenu du jour au lendemain sans les demander. Ce sentiment est par exemple matérialisé lorsque Spider-Man, blessé, fatigué, qui lutte contre un qui semble invincible pendant plusieurs heures sans se reposer, est obligé d’appeler le lycée dans lequel il enseigne pour annuler un cours. Comme si c’était la seule forme que pouvait prendre ses appels au secours. Il reste malgré déterminé à vaincre cette menace, et ne manque toujours pas de glisser une vanne entre deux réflexions dépressives.

ImageLa solitude dans Spider-Man

Pour ma part, c’est tout ce que j’attends de Spider-Man et de ce que sa personnalité a à offrir en termes d’émotion. Parce que j’ai toujours trouvé que la vie de Peter Parker tenait de la tragédie. Parker est un être humain normal, pas forcément un monstre de charisme, qui ne voue pas forcément son entière vie aux autres puisqu’il s’occupe de lui quand même. Mais malgré tout, c’est un héros qu’on ne peut pas remercier puisque masqué. Et c’est là ce que j’aime dans le concept de super-héros, cette forme d’altruisme. Pour ceux qui ne connaissent bien l’univers des comics, on a tous ces ingrédients dans Vocation, et c’est donc une excellent porte d’entrée dans l’univers Marvel, ou au moins dans celui de Spider-Man.

 

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