La transition entre 2018 et 2019 est bien évidemment synonyme de la période des tops et des bilans. Aujourd’hui les Nostroblogueurs (parmi ceux qui se sont remis des fêtes, du moins) se sont réunis pour dresser la liste de leurs coups de cœur de l’année. Au programme de nombreux mangas, des séries, des films ou même des jeux vidéo !
Auteur : Damien
Nostroblog a 5 ans : champomy topinambour et kebab vegan pour tout le monde !
Le couvent des Damnées : Unter die frömmigkeit, die raserei !
Lors de la sortie du tome 1 du Couvent des Damnées, premier titre de la mangaka Minoru Takeyoshi, beaucoup de lecteurs et lectrices se sont probablement dits qu’il s’agirait d’un manga historique sérieux traitant de la sorcellerie dans le Saint-Empire romain germanique du Moyen-âge tardif. Un essai sur les confrontations entre catholiques « alcooliques » et protestants « un instant ! » ou tout simplement une tranche de vie (découennée) chez les bonnes sœurs ? Ni vraiment l’un, ni vraiment l’autre. L’infrastructure du couvent est effectivement présentée sous couvert d’une documentation soignée mais le fil conducteur laisse place à une grande liberté de ton et surtout d’action autour d’un électron libre chargé en gigowatts qui n’a qu’une seule idée en tête : éliminer la bourrelle d’une proche.
Tonight, we dine in hell !
![[竹良実] 辺獄のシュヴェスタ 1_00095](https://nostroblogs.files.wordpress.com/2017/03/e7abb9e889afe5ae9f-e8bebae78d84e381aee382b7e383a5e383b4e382a7e382b9e382bf-1_00095.jpg?w=676)
Tu ne le sais pas encore mais tu es déjà dans mon collimateur… – © 2015 Minoru TAKEYOSHI / SHOGAKUKAN
Hey Nostroblog, qu’est-ce qui t’a plu en 2017 ?
L’heure du bilan collectif annuel a sonné. Et comme nous sommes des grosses feignasses anticonformistes de ouf, nous vous proposons nos top un peu plus tardivement que les années précédentes comme ça nous sommes sûr d’être lu et ne pas finir noyer dans les 500 bilans qui sortent entre le 30 décembre et le 2 janvier.
Comme tous les ans, nos tableaux de chasse augmentent tandis que nos comptes chèque pleurent de joie à l’idée de servir une noble cause.
Comme tous les ans, nous forçons chacun de notre côté pour vous ordonner inviter à découvrir une ou plusieurs œuvres marquante(s) sinon c’est le goulag en santiags et papysitting de Michel Sardou pendant 6 mois.
Comme tous les ans, nous sommes infoutus de pratiquer le crawl et le papillon. Alors nous nous laissons tomber à pic dans un océan d’œuvres diverses avant d’en remonter quelques-unes à la surface et de les brasser à tout va : Animation, bande dessinée, cinéma, jeu vidéo, manga, musique, littérature, télévision, théâtre, etc. . Autant de thèmes et supports abordés tout au long de l’année 2017 par l’équipe de la pistoche Nostroblog qui démontre à nouveau que ses nageurs et nageuses ont des goûts éclectiques et n’hésitent pas à faire de grands sauts vers l’inconnu (le tremplin situé à 10m de hauteur ne nous fait jamais peur sauf un jour sur deux) pour mieux se surprendre et s’émerveiller au quotidien.
Le Mbira Nyunga Nyunga : à fleur d’acier
En rangeant mes affaires, je suis retombé sur ceci :
Mon vieux mbira nyunga nyunga. Késako, me direz-vous ?
Si je vous demande de me citer un instrument traditionnel d’Afrique, plusieurs mentionneront l’incontournable (voire insupportable lorsqu’il est mal employé) djembé. De fait, notre inconscient collectif tend à croire que la musique africaine se résume à des percussions accompagnant quelques instruments à cordes. Mais, comme souvent, ce continent est mésestimé sur bien des aspects culturels et retrouver mon instrument est une bonne occasion d’y remédier modestement.
(En revanche, n’attendez pas de ma part une démonstration vidéo : mes ongles sont trop courts et mes phalanges sacrément rouillées…)
Hentai : passage en revue ! [NSFW]
Ceux qui me suivent sur Twitter ont pu constater mon immense chagrin suite à l’annonce de l’arrêt brusque du manga Keijo!!!!!!!! qui a m’a tenu en émoi pendant près de 2 ans. Même si les raisons tristement évoquées par l’auteur sur son blog sont parfaitement légitimes, je me sens un peu orphelin. Vision d’un hochet C-cup que l’on vient de violemment m’arracher. Certes, Prison School continue d’alimenter ma déviance mais il me faut un autre produit de substitution pour avoir mes 5 fesses et nichons par jour afin de préserver ma santé. Chercher un autre manga comme Tsugumomo, le fils bâtard de Tenjou Tenge et Urusei Yatsura ? Oui, mais non. J’ai cherché ailleurs et, après réflexion, y ai trouvé une part de bonheur…
Les #4FavMangas de Nostroblog – Le retour !
Après un premier jet en 2015, le hashtag #4favmangas revient avec une présentation claire et concise de 4 titres favoris choisis par chacun des nouveaux membres du Nostroblog.
I. Andrea
Blame!
Berserk : Je crois en la violence multiple, démoniaque, angélique et apostolique…
Bien avant Berserk, les délices infernaux d’Hiéronymus Bosch ou encore la géomancie autobiographique et les rêves fantasmagoriques de Salvador Dali, il existait déjà un bestiaire fantastique depuis l’antiquité mésopotamienne. Après le sexe et la mélancolie, il est temps d’effectuer une petite incursion tératologique des créatures humaines devenues monstrueuses, un peu comme la métamorphose des ennemis de Guts…
Si vous êtes mélomanes, voici une musique d’ambiance à écouter durant votre lecture. Elle a été concoctée par le groupe de black métal finlandais Beherit.

© 1989 by Kentaro Miura / HAKUSENSHA, Inc.
Berserk : entre folie et mélancolie
Au-delà des apparences…
Une épée colossale dans sa main droite, un canon forgé en acier en lieu et place de son bras gauche, Guts tranche son chemin au travers de hordes démoniaques depuis 1989 dans une saga épique tirée à boulets rouges : Berserk.
Manga-phare dans le genre dark-fantasy, cette série puise son inspiration dans différents domaines, notamment le cinéma fantastique des années 1980 (Conan le Barbare, Excalibur de John Boorman), l’heroic-fantasy avec l’interminable Guin Saga ou encore l’intrigue militaire du film La chair et le sang de Paul Verhoeven (1985) dans lequel se reconnaît une partie de l’ambiance de l’arc des faucons (mercenaires, batailles, viols) et où l’acteur Rutger Hauer forme un des principaux modèles du personnage de Guts.
Tout le monde connaît Berserk pour la richesse de son univers, ses personnages charismatiques, la représentation du sexe et son hyper-violence. De mon point de vue, le manga de Kentarô Miura, plus précisément la partie liée à la troupe des faucons (tomes 4 à 13), est une histoire profonde sur la nature de l’homme, l’amitié et l’honneur, le désir de survivre envers et contre tout et le besoin d’amour. Un assemblage complexe et parfaitement illustré par la trinité Guts/Caska/Griffith.
MURAKAMI Takashi : le chewing-gum collé à la carie de l’humanité
Fin novembre 2000 : tandis que plusieurs d’entre vous dormaient en classe ou chouinaient en public pour que maman vous offre votre kinder surprise à l’Intermarché du coin, je visitais une exposition qui m’a bouleversé sur bien des points. Intitulée Au-delà du spectacle, elle s’est tenue au Centre Pompidou jusqu’au 8 janvier 2001. J’en ai retenu deux éléments primordiaux :
- Le concept d’esthétique relationnelle de Nicolas Bourriaud. Esthétique rela-quoi ? Je m’explique : il s’agit d’une théorie élaborée en 1998 expliquant la manière dont l’art met en jeu de plus en plus d’interactions humaines, faisant parfois naître une œuvre. Les années multimédia se concentrent autour du désir collectif de créer de nouveaux espaces de convivialité et d’instaurer de nouveaux types de transactions face à l’objet culturel. Ces derniers sont des vecteurs et des producteurs potentiels de sociabilité où le dialogue et l’intersubjectivité confèrent à l’œuvre l’opportunité de montrer et de suggérer son processus de fabrication, sa position dans le jeu des échanges (références, impact, réciprocité) et la fonction qu’elle assigne au « spect-acteur ». L’iconologie panofskienne (le jeu des références dans l’histoire de l’art) demeure mais est reléguée au second plan par l’expérience personnelle du visiteur qui imbrique ses connaissances sur l’œuvre comme autant de briques légitimant à ses yeux son existence et l’éducation qu’il a reçu et se fabrique.
- Les provocations ero-kawaii de l’artiste japonais Takashi Murakami. Et il va me falloir plus d’un paragraphe car j’en ai pris plein la vue. Retour sur les deux œuvres sulfureuses présentées dans cette exposition… Attention, article NSFW !!