Chronique : Éocène de Pollux

Après Da Jackson 8 qui ressemblait plus à un reliquat prenant la poussière dans un disque dur qu’à un réel projet structuré et pensé, Pollux revient une nouvelle fois en solo avec un album mûrement réfléchi et travaillé : Éocène. Étymologiquement, le terme signifie l’aube nouvelle d’une ère en approche. En intitulant respectivement « Aube » et « Aurore » la première et dernière piste du projet, Pollux ne fait pas dans l’inextricable. L’idée est claire : c’est le commencement de quelque chose, dont lui seul a la réponse.

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Deux mangas de Taiyô Matsumoto qui mériteraient d’être publiés

Bien que Taiyô Matsumoto soit considéré comme un auteur important de mangas depuis Amer Béton en 1993, toutes ses œuvres ne sont pas publiées en France, notamment ses premières.

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Ainsi, dans cette article, j’aimerai vous parler de deux livres de la bibliographie de Taiyô Matsumoto qui ne sont pas publiés à l’extérieur du Japon et qui mériteraient de l’être : Hana/Mezasu Hikari no Saki ni Aru Mono Moshiku wa Paradise (trad litt. Fleur/Peut-être qu’un Paradis se trouve au-delà de la lumière) et Hana Otoko (trad litt. L’homme-fleur). En dehors du Japon, on a tendance à penser que ses œuvres majeures sont belles et bien publiées puisque des titres comme Amer Béton, Ping Pong ou encore Number 5 sont présents. Or Hana Otoko est considéré comme une de ses productions essentielles au pays du Soleil Levant. Ou encore Hana qui a été publié à un moment charnier dans sa vie et son œuvre. L’œuvre de Taiyô Matsumoto ne déroge pas à celle des autres auteurs : elle est faite d’une ligne directrice. Parfois cette ligne est plus difficile à analyser que d’autres, elle est moins distincte car la bibliographie de l’auteur en question se fait plus éparse. Ce n’est pas le cas de Taiyô Matsumoto : la trame de son travail est rapidement mise en place et ça n’en est pas moins intéressant, loin de là.

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Symbolisme religieux dans Eden de Hiroki Endo

Dans cet article, nous allons examiner comment la portée symbolique d’une œuvre enrichit le récit. Pour se faire, nous prendrons l’exemple du manga de Hiroki Endo, Eden: it’s an endless world et plus particulièrement de son prologue. Eden: it’s an endless world (qu’on abrègera en Eden tout court, hein) fait partie de ces mangas dont dire qu’il est immensément riche est un euphémisme. Effectivement, par la multitude des thèmes traités que ce soit au fil de toute l’histoire ou seulement au cours d’un arc en particulier, Eden surprend par sa perspicacité permanente. Parmi tous ces thèmes, deux sont particulièrement récurrents à l’ensemble de l’œuvre : la science et la religion. En réalité, ces deux sujets forment les pierres angulaires de tout le manga. Tout d’abord, la science. Elle est le principal fil conducteur à travers le virus (« Closer Virus »). Cette thématique est également présente via la cybernétisation du monde crée par Hiroki Endo. Aux questions sur la science, l’auteur y ajoute souvent des questions théologiques. Habituellement, ces deux idées (la science et la religion) sont émises comme diamétralement opposées, or, Endo comprend que ces questions ne peuvent pas être posées indépendamment de l’autre. Il admet que les questions théologiques vont de paire avec les questions scientifiques et par conséquent, à travers ce processus, il pose tout simplement des questions éthiques car, comme il le dit lui-même, il « essaie de réfléchir sur ce qui est vraiment universel pour nous ». Comme dit précédemment, je vais me concentrer particulièrement sur le prologue car c’est le commencement, le moment où l’auteur pose le contexte et la symbolique qui vont être reconduits durant tout le manga.

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Les scènes à caractère sexuel dans le manga Berserk

La sexualité dans Berserk, au fil de mes discussions, que ce soit sur internet ou la VRAIE vie, est un sujet qui fait débat. Les questions qui reviennent le plus souvent sont celles-ci : Le sexe est-il justifié ? Le sexe est-il un réel thème du manga à ne pas mettre à la poubelle ou est-il un simple moyen d’émoustiller le lecteur lambda de 15 ans en pleine crise avec ses hormones qui lit pour la première fois de la dark-fantasy ? Selon moi, grosso modo oui ce thème est un réel enjeu dans le manga pour en comprendre toute sa complexité, sauf qu’en réalité c’est un peu plus compliqué que juste un simple acquiescement ou objection. Mon but à travers cet article n’est pas de reprendre exhaustivement chaque exemple de ces scènes afin de les analyser, mais d’en parler de manière beaucoup plus générale. Par conséquent je vais essayer à travers cet article de montrer MON avis sur les scènes à caractère sexuel dans Berserk. Bien sûr, si vous avez lu correctement le manga de Kentaro Miura vous vous rendez bien compte que je ne peux pas parler de ce thème sans faire une analyse du manga de manière générale. Mais je vais quand même essayer de rester dans le thème. Allez c’est parti.

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Li Kunwu, un regard sur la Chine

La BD chinoise, ou autrement dit « manhua ». On n’en parle pas beaucoup, hein ? Elle reste dans l’ombre du géant manga et à moindre mesure dans celle de la BD coréenne. Et pourtant ! Elle en a également à revendre, de l’intérêt. J’ai donc décidé d’en parler afin de faire découvrir ou redécouvrir une facette de la BD mondiale, et dans ce cas-là, plus précisément un aspect de la BD chinoise.

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Sunny : l’enfance orpheline selon Taiyō Matsumoto

Un premier article c’est un peu comme un dépucelage dont tu n’es pas fier, et que tu te gardes bien de raconter mais qui a été filmé puis balancé sur la toile. Voilà, je vois un peu le délire comme ça, c’est pas très encourageant, hein ? Mais selon l’adage « quand faut y aller, faut y aller », alors on y va et puis on évaluera les dommages plus tard.

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Alors, si vous avez toujours pas compris quel manga je vais évoquer c’est que vous êtes allés trop vite en besogne (si oui, je renvoie les petits filous au titre de l’article). C’est bel et bien de Sunny du grand, du majestueux, Taiyō Matsumoto dont nous allons parler. Petit point sur l’auteur si vous ne le connaissez pas : c’est principalement l’auteur d’Amer Béton qui l’a fait reconnaître dans le monde entier, il est connu pour avoir un style graphique particulier, il mêle notamment la BD franco-belge aux codes du manga. Actuellement, le manga vient de se terminer (en juillet) en six tomes au Japon et le troisième tome est sorti début juillet dans nos contrées chez Kana. C’est bien tout ça mais… ce manga alors ? Ne vous inquiétez pas il arrive.

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