Enfin ! L’attente fut longue, mais bel et bien récompensée. Après plusieurs mois depuis l’annonce, quelques PV et la joie tardive d’un simulcast vostfr (sur ADN, tous les samedi à 20h40), le premier épisode de la version animée de L’ère des Cristaux à été diffusé !
Comme le manga, l’histoire prend place au sein d’une curieuse société de gemmes humanoïdes asexués et agenres (ce n’est pas un fil majeur de l’histoire, mais c’est néanmoins à souligner : L’ère des Cristaux n’est pas un harem manga avec un professeur entouré de lycéennes courtes vêtues). Phosphophyllite est le plus fragile des cristaux mais il n’a qu’un rêve : devenir le meilleur guerrier, afin d’affronter leurs ennemis venus des Lunes. Pas de chance, maître Vajra lui ordonne de rédiger une histoire naturelle, bien loin des ambitions du petit Phos.
Ce premier épisode adapte les deux premiers chapitres du manga : « Phosphophyllite » et « Cinabre ». Il est intéressant de constater que malgré la fidélité de l’adaptation, l’anime s’ouvre sur Cinabre, avant de rejoindre le manga avec un Phos insouciant, endormi dans l’herbe. Côté histoire, on a très peu de divergences, et donc très peu de surprises si comme moi on connaît le manga sur le bout des doigts pour l’avoir relu une bonne centaine de fois (environ). De même, si certains angles de vue reprennent les cadrages du manga (comme lorsque le premier Sélénien est tranché, révélant l’intérieur en forme de racine de lotus), beaucoup de libertés sont prises, permettant d’apporter un regard neuf sur des scènes que je connais par cœur. En même temps, il aurait été ardu de conserver l’esthétique de Haruko Ichikawa sur un autre médium. La mangaka joue beaucoup sur la mise en page et le contraste entre noir et blanc, chose impossible pour une version animée, qui réussit toutefois à tirer son épingle du jeu.
Néanmoins, j’ai été surpris par la vitesse de certaines scènes. Par exemple, lorsque maître Vajra explique pourquoi Phos n’est pas un guerrier, on ne le voit pas échouer à toutes les autres tâches qui lui ont été confiées par le passé. On passe très rapidement à autre chose. Phos ne résume pas non plus leur longue histoire et l’on se retrouve très rapidement auprès de Morganite et Goshenite, en ayant à peine aperçu les autres… Sûrement pour éviter de perdre les spectateur·trices avec autant de nouveaux visages en si peu de temps… L’exposition est donc réduite au strict minimum et l’on peut supposer que ce récit des origines sera évoqué par la suite.
Ou encore, dans le manga, quand Phos demande de l’aide pour le début de ses recherches, on voit plusieurs cristaux occupés dans leurs différents travaux (respectivement, Sphène et ses tabourets, Béryl Rouge qui confectionne de nouveaux vêtements et Péridot qui fait du papier). Ici, encore une fois pour éviter le surplus de nouvelles têtes, on se concentre sur Phos, avec simplement les différentes voix en fond. A l’inverse, on a une scène nouvelle, mais très courte, avec Diamant et son sourire si doux. J’aurais bien aimé également que l’anime prenne son temps sur les passages plus mélancoliques, notamment lorsque Cinabre et son destin atypique est évoqué.
C’est donc un épisode assez chargé, puisque près de 80 pages du manga nous sont proposés en seulement 20 minutes. Si cette première saison continue sur ce rythme, on pourrait aisément voir des passages du tome 5, et le fabuleux Padparadscha !
On a également une attention toute particulière portée aux décors, somptueux, avec des couleurs chatoyantes et qui rendent le monde de L’ère des Cristaux plus vivant. Egalement, la bande-son m’a conquis. Entre la musique de Yoshiaki Fujisawa, mais aussi les bruitages cristallins, tout participe à une immersion totale dans cet univers si particulier. Rien que l’apparition des Séléniens donne des frissons. Au niveaux des voix, je suis juste un peu surpris que tous soient doublés par des femmes excepté Maître Vajra… Même si le cast est super (Ai Kayano n’a qu’une ligne dans cet épisode mais je fonds déjà), ça ne peut que renforcer l’impression que les gemmes sont des femmes sauf leur mentor (comme le pensait certains en lisant le manga).
Malgré (ou grâce à ?) l’utilisation de CGI, l’animation, les mouvements des personnages sont très fluides, notamment lors des scènes d’action, avec une souplesse incroyable dans les mouvements de caméra. C’est beau. Je craignais que cela fasse trop artificiel, mais finalement on s’y fait vite, et cela ne jure pas avec les paysages dessinés avec des outils plus usuels. Un mélange ingénieux entre tradition et modernité.
La vostfr proposée par ADN conserve les particularités de la version manga : noms en français plutôt qu’en anglais, et Shinsha ainsi que Kongou deviennent respectivement Cinabre et Vajra. Je n’ai par contre pas du tout fait attention quant aux pronoms utilisés…
La parution du premier coffret DVD ou BR est prévu pour le 20 décembre. Il ne contiendra que deux épisodes (sur les 12 prévus pour cette première saison), mais aussi quelques bonus intéressants. Outre la sublime illustration de couverture de Ayako Nishida (Vampire Knight, Love Live !) présentant Phos & Cinabre, on aura un mini-artbook de 32 pages et des cartes des personnages versions chibi kawaii. Le prix est certes élevé (environ 6000 yens) mais ça en vaut la peine (je crois).
Prochain épisode : Diamant. Et un mollusque visqueux.
Asako Nishida.
Mais stop saluer la 3D bon sang, cette limite entre grotesque et uncanny valley est infâme.
Je ne vois pas comment on peut parler de « uncanny valley » pour un style manga limite moe dans la version anime…
Je ne vois pas non plus comment on peut faire le lien entre le style et l’animation, mébon. Non franchement, c’est extrêmement dérangeant, la physique est totalement aux fraises avec des corps qui ont parfois une masse et parfois pas trop, des mouvements de membres plus que saugrenus… Ca ne (me) convient pas.
Suffit de revoir le court de 2013 pour comprendre à quel point ça aurait pu être bien en 2D.
(après, peut être que l’aspect graphique a un sens vis à vis du propos de la série, faudra voir à la longue)
Un bel article de présentation pour un épisode très plaisant.
Je trouve que ce n’est pas si mal que la première partie du tome 1 soit aussi résumée. En fait, je l’avais trouvée assez soporifique dans le manga et elle m’a longtemps coupé l’envie de continuer la série. Dans cet épisode, elle apparaît au contraire très dynamique.
Sinon, la VF genre les cristaux au masculin comme dans le manga.
Sauf erreur dans le manga leur sexe n’est pas précisé, ce sont des minéraux ils sont assexués.
Les voix féminines sont un parti pris de la part du studio mais après ce ne sont ni des hommes ni des femmes (c’est des cailloux) ^^
Perso même en sachant qu’ils n’ont pas de genre je m’étaient toujours fait à l’idée qu’ils avaient des voix plutôt féminines (même pour Bort).