La semaine du shôjo est de retour, toujours organisée par Club Shôjo. Cette année, le thème de cet événement interblog s’articule autour d’une question : « Que préférez-vous dans les shôjo ? ». Une interrogation qui paraît simple, mais qui ne l’est pas forcément, car elle en appelle d’autres, notamment sur ce qu’est réellement un shôjo et quelle est la pertinence de parler aujourd’hui encore de shôjo. Mais avant toute chose, j’ai dressé une liste de mes shôjo et josei préférés pour essayer de voir ce que je peux en tirer. Entrons dans le cœur de l’article.
BD
Caprice : Charles Burns et les comics des réalités parallèles
« Sachez-le, il existe d’autres mondes, cachés quelque part. Et là-bas aussi, ils ont besoin de bandes dessinées pour contester leur réalité. »
C’est accompagné de cette citation intrigante écrite sur la quatrième de couverture que l’on ouvre Caprice, le nouveau livre de Charles Burns publié aux éditions Cornélius. Il inaugure leur collection Kim dédiée à des œuvres courtes, un format en 32 pages. Quatre numéros ont vu le jour le 18 mai 2023. Le premier est justement Caprice de Charles Burns, le deuxième Anti Reflux de David Amram et le troisième Supers de Hugues Micol. Et si j’ai parlé de 4 livres, c’est parce qu’il y a également un numéro 0. Cet ouvrage collaboratif est offert en librairie pour l’achat des 3 premiers.
En bon amateur de l’œuvre de Charles Burns de Black Hole à Dédales, je me suis procuré Caprice. Ce comics aux allures de recueil d’illustrations inédites est entièrement en couleurs. En l’espace de 32 pages, l’auteur invente des couvertures de comics à mi-chemin entre rétro et bizarre.
Lire la suiteBáthory – La comtesse maudite : sous la rumeur sanglante
Les amateurs de musiques extrêmes ou de légendes sombres ont très certainement entendu parler de la « comtesse sanguinaire », Elisabeth Báthory, dont les crimes, la cruauté supposée et la figure vampirique, se baignant dans le sang de ses victimes, ont fait l’objet de multiples adaptations et récits. Dans le milieu de la musique Metal, notamment, on compte un très grand nombre de références, de thématiques et chansons hommages, tout comme en littérature, au cinéma, etc.
Mais cette réputation est-elle bien justifiée ? Les faits rapportés sont-ils basés sur des témoignages fiables ? Qu’en est-il de la réalité historique ?
Sandman : Entre le ciel et l’enfer
Afin de saisir le contexte dans lequel une BD arrive sur son marché, je me dois de vous synthétiser en quelques lignes l’histoire du marché des comics aux États-Unis dans les années 70, sa forme d’alors et ses directions pour mieux comprendre le succès unique de Sandman.
Lire la suiteDédales : Les chemins cauchemardesques menant à la création
Restant à l’écart lors d’une fête, Brian dessine une forme monstrueuse avant de se rendre compte qu’il s’agit de son autoportrait, vu à travers le miroir déformant d’un grille-pain. Bienvenue dans Dédales, le nouveau comics de Charles Burns où la création se mêle à la réalité et à l’imagination, et la bande dessinée croise le cinéma.
Mondialement connu pour Black Hole, l’auteur revient au neuvième art après sa cryptique mais néanmoins géniale trilogie Toxic. Exclusivité française des éditions Cornélius, Dédales est une série qui devrait compter 3 ou 4 volumes et sera publiée à sa fin seulement en Amérique, dans un format intégral. Le premier tome est donc disponible depuis le 10 octobre, au prix de 22,50 €.
Un nouveau bouquin de Charles Burns s’attend forcément, et entre sa couverture énigmatique présentant une femme rousse de dos et sa promesse de parler de création artistique, celui-ci ne faisait pas exception à la règle.
Les webcomics, ou le festin gratuit
Déclaration d’amour
L’industrie de la BD et du manga est probablement l’une des industries culturelles dans lesquelles j’investis le plus, à la fois de temps, d’intérêt, et d’argent. Malheureusement, autant que j’aime suivre les nouvelles sorties ou récupérer des antiquités, parfois, fatalement, les coffres sont vides. Heureusement pour moi, j’ai grandi et je vis à l’incroyable époque d’internet, où se sont développés sur les deux dernières décennies de nombreux circuits officieux où des artistes plus ou moins débutant-es proposent leur travail librement, et souvent même gratuitement !
Comme beaucoup de gens de mon âge, j’ai découvert les webcomics au collège, en lisant des gens comme Fülix ou Maliki. Aujourd’hui l’idée n’est plus si nouvelle ; certains vétéran-es s’en sont servi comme tremplin et éditent leur BD traditionnellement, parfois même le webcomic d’origine, remanié ou étendu (on peut mentionner le délicieux et NSFW Oglaf par exemple); des plateformes spécialisées se développent (Webtoon, Delitoon,…) et grossissent tellement qu’elles peuvent même faire tranquillement leur pub sur des grosses plateformes comme Facebook. Certains ont marqué l’internet (comme le célèbre screamer dans The Bongcheon-Dong Ghost) et/ou continuent de jouir d’un énorme succès sous des formes très diverses, et ce ne sont pas les fans de Killing Stalking qui me diront le contraire.
Internet a changé depuis, et moi aussi, mais j’ai gardé l’amour que j’ai pour ce support. D’abord, il permet en général une agréable proximité avec les artistes, qui sont plus disponibles, et, souvent, n’hésitent pas à partager les détails de leur processus créatif voire à commenter directement leurs propres travaux. C’est une perspective que je trouve incroyablement enrichissante et à laquelle je regrette d’avoir si peu accès dans le circuit « officiel ».
FIBD 2018 : on prend les mêmes et on recommence
Cette année, Nostroblog était au 45e Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême et tout s’est très bien passé.
Lire des livres jeunesse quand on est moins jeune
Le « livre jeunesse », c’est quoi, déjà ? D’après le dictionnaire, on désigne par là l’ensemble des livres destinés aux plus jeunes, de la petite enfance à l’adolescence ; et donc on retrouve le même nom pour le secteur de l’édition qui leur est dédié. D’abord un petit retour sur cette industrie en France : la jeunesse est le deuxième secteur de l’édition, avec 20% des ventes totales, et plus de 90 éditeurs, d’après les chiffres de 2014. C’est aussi une industrie culturelle comme une autre avec ses stars que l’on voit à chaque rentrée (Max et Lili, Tchoupi, Petit Ours Brun et autres best-sellers réguliers), ses grands noms célèbres et ses légendes (Tomi Ungerer, Grégoire Solotareff, Yvan Pommaux et plein d’autres encore). Pourtant c’est aussi un secteur qui n’est pas très homogène, le livre jeunesse va du livre en mousse aux roman « premières lectures », en passant par l’album, la BD et le manga kodomo, et autres formats, parfois uniques. La limite entre livre jeunesse varie parfois : faut-il inclure ou séparer les adolescents ? Comment mesurer la limite ? Est-ce pertinent ? Mais je préfère laisser de côté tout ce qui est destiné aux adolescents ainsi que la Young Adult litterature pour me concentrer essentiellement ici sur les albums jeunesses, pas seulement bien sûr, mais c’est ce que je connais le mieux. Gardez donc bien à l’esprit que je ne vous présente qu’un tout petit détail du tableau !
FIBD 2017 : de la BD, des rencontres et de la marche à pied
Eh bien ça use les souliers. Et les économies aussi. Toutes ces tentations, ayant doublement plus d’impact car ne vivant plus en France, c’est pas vraiment un coup à se lancer dans des épargnes. Mais trêve d’anecdotes et reprenons depuis le début en nous mettant dans le vif du sujet : ANGOULÊME.
L'art de Jiro Taniguchi
Jiro Taniguchi et moi, c’est une histoire un peu particulière. Une sorte d’attirance et de répulsion réciproques. Au sens propre déjà, car oui, le mangaka me fuit. J’ai fait plusieurs déplacements pour le rencontrer (Bruxelles, Angoulême) et au final, je ne l’ai jamais vu. Peut-être connaît-il mon avis sur la majeure partie de sa bibliographie ? Des récits sans grand intérêt, mal rythmés, chiants quoi ! Et pourtant résumer ma relation à Jiro Taniguchi à ça serait omettre à tel point certains de ses livres m’ont marqué, Quartier Lointain et Un zoo en hiver en tête de liste.
Vous l’avez bien compris (enfin j’espère), dans cet article je vais parler de Jiro Taniguchi et plus précisément de son artbook.