10 mangas qui ont marqué ces 10 dernières années

En ce 3 mars 2022, Nostroblog souffle déjà ses neuvièmes bougies. Afin de célébrer cet anniversaire comme il se doit, j’ai décidé que le blog allait fêter ses 9 ans en mangas. Pour l’occasion, j’ai concocté une liste allant de 2012 à 2021 et désignant mon manga préféré de chaque année, ou du moins une série qui m’a énormément marqué. Voici donc un catalogue de mangas que j’ai adorés et qui ont de ce fait imprégné l’histoire de Nostroblog par répercussion, en espérant que l’envie vous vienne d’en découvrir certains.

2012 : Bonne nuit Punpun d’Inio Asano

Lorsque Bonne nuit Punpun est arrivé en France, Inio Asano était déjà mon mangaka préféré depuis plusieurs années en particulier grâce à Solanin. Il était loin d’être aussi populaire qu’aujourd’hui en dehors du Japon, autant dire que je ne croyais plus en sa sortie et que j’ai sauté de joie au moment de son annonce. Le manga raconte tout simplement la vie de Punpun, de l’école primaire à l’entrée à l’âge adulte, et il marque tant il parle avec justesse de désillusions et de rêves brisés. Punpun a beau avoir les meilleurs intentions du monde, la réalité le rattrape toujours et le modèle. Représenté comme un petit oiseau dans un monde d’humains, il est aisé de s’identifier à un Punpun qui n’a pas de visage, ce qui en fait la principale originalité de la série. Même autour du personnage principal, le manga est cynique et acerbe, il aborde divers pans de la société comme les violences conjugales, la religion ou encore la dépression et s’intéresse aux personnes invisibilisées dans un monde prônant l’esprit de groupe. 10 ans après sa sortie française, Bonne nuit Punpun est encore et toujours mon manga préféré.

2013 : Kids on the slope de Yuki Kodama

Un an après le sublime anime de Shin’ichirô Watanabe, Kids on the slope, le manga d’origine est arrivé en France. L’occasion de redécouvrir et d’approfondir cette sublime histoire d’amitié autour du jazz avec le style de Yuki Kodama. Et quelle claque ! La série se déroule donc dans le Japon des années 60 autour de deux personnages, Kaoru et Sentarô, venant de deux mondes différents et se réunissant grâce à leur passion pour la musique. Le manga est à lui tout seul une valse de sentiments qui naviguent entre l’amour, l’amitié et les rivalités, quand il ne devient pas un témoin sublime d’une époque marquée par l’ouverture au monde. Kids on the slope est une série magnifique au sein de laquelle j’aime me replonger juste pour le plaisir de retrouver un groupe d’amis.

2014 : Sunny de Taiyô Matsumoto

Après avoir été marqué par plusieurs mangas de Taiyô Matsumoto et notamment Amer Beton, j’ai découvert Sunny. Il s’agit d’un titre très personnel de l’auteur puisqu’il est en partie autobiographique. En effet, il a grandi dans un orphelinat, comme l’endroit où se déroule la série et plusieurs histoires de Sunny sont directement basées sur des anecdotes de la vie de l’artiste. En lisant ces tranches de vie aussi bien poétiques qu’amères, j’ai redécouvert l’auteur, ce qui m’a permis de porter un regard neuf sur des œuvres que j’aimais déjà énormément. Sunny est une merveille, un manga qui hurle l’humanité de son auteur tant elle est à la fois touchante et authentique.

2015 : Innocent de Shin’ichi Sakamoto

Il a gravi des sommets avec Ascension, Shin’ichi Sakamoto frappe encore plus fort avec sa série suivante, Innocent. En mettant en scène une lignée de bourreaux aux alentours de la Révolution Française, l’auteur nous offre un ballet sanglant dont la tragédie est à la hauteur de la finesse des dessins. La mise à mort ou encore la torture deviennent sublimes sous le trait de l’artiste, créant ainsi un décalage entre l’horreur dessinée et la fascination ressentie. De plus, il prend de nombreuses libertés historiques pour en faire un récit personnel et aborder des sujets de société actuels qui lui tiennent à cœur. Innocent et sa suite directe, Innocent – Rouge, sont des merveilles qui ont permis à l’auteur d’aller encore plus haut que les sommets qu’il avait déjà atteints.

2016 : L’ère des Cristaux de Haruko Ichikawa

Première série de Haruko Ichikawa, L’ère des Cristaux a permis de découvrir l’autrice en France. Il aurait été dommage de manquer cela, car quelle sacrée surprise ! J’ai été marqué par son manga dès ses débuts, d’abord par l’univers fantastique qu’elle développe puis également par sa maîtrise de son propre style, aussi bien au niveau de son trait qu’à celui de la mise en scène. Au milieu de cet océan de beauté, on retrouve Phos, un cristal fragile qui se sent inutile et qui essaie de trouver un sens à son existence en rédigeant les mémoires de son monde. Une histoire de science-fiction inspirée à la fois du bouddhisme et du folklore japonais au sein de laquelle il est aisé de ressentir des émotions fortes pour des personnages dépassant pourtant l’espèce humaine, si bien que j’ai grandi en même temps que Phos s’éveille.

2017 : March comes in like a Lion de Chica Umino

Je l’ai attendu pendant des années, et il a enfin fini par pointer le bout de son nez en France : March comes in like a Lion, la nouvelle série de Chica Umino qui m’avait déjà envoutée avec Honey and Clover. C’est donc sans surprise que j’ai eu un énorme coup de cœur pour l’histoire de Rei, ce lycéen surdoué du shôgi mais bien moins habile dès lors qu’il s’agit des relations avec les autres. Plus qu’un deuil, il doit surmonter le traumatisme du décès de ses parents et de sa sœur lors d’un accident, et le jeu le pousse à continuer à vivre. Il trouve aussi du réconfort au sein d’une famille de trois sœurs avec qui le jeune homme se lie très vite. Si March comes in like a Lion évoque des sujets comme la dépression ou le harcèlement, l’essence du manga réside dans le quotidien, qu’il soit beau ou dur. D’ailleurs le manga parle si bien de la vie de quartier japonaise, en détaillant ses spécificités, qu’il me donne fortement envie d’y voyager.

2018 : Le tigre des neiges d’Akiko Higashimura

Alors qu’Akiko Higashimura était laissée à l’abandon par les éditeurs français depuis Princess Jellyfish, j’ai suggéré à de nombreuses reprises aux éditions Le Lézard Noir de publier l’autrice en commençant par Le tigre des neiges, et j’ai enfin fini par être écouté, ce qui a relancé cette mangaka de talent chez nous. Il s’agit donc d’un manga assez spécial pour moi et son parcours me fait ressentir une petite fierté. Mais quoiqu’il en soit, si je l’adore c’est évidemment pour les qualités propres à ce manga historique où l’on suit le célèbre guerrier japonais Uesugi Kenshin selon la théorie qu’il s’agissait d’une femme. Le trait d’Akiko Higashimura est sublime, et l’autrice nous montre la panoplie de son talent en navigant sans aucun mal entre la douceur, les rires et les larmes tout en représentant magistralement la féminité.

2019 : Les liens du sang de Shûzô Ôshimi

Après Dans l’intimité de Marie, Les Fleurs du Mal et Happiness, Les liens du sang est la quatrième série de Shûzô Ôshimi à arriver en France et mon quatrième coup de cœur personnel. Mais cette fois-ci, la foudre a frappé mon cœur encore plus fort que précédemment et j’ai été immédiatement convaincu que le manga est un chef-d’œuvre réunissant tous les thèmes chers à l’auteur. Il raconte la relation d’une mère et son enfant à travers le regard de ce dernier. Elle le surprotège tant elle l’aime, brisant ainsi une norme morale établie dans la société, quitte à commettre d’autres crimes pour lui. Le manga dérange autant qu’il fascine, et il me fait suffoquer par sa tension. Cependant l’artiste continue à explorer des sujets aussi passionnants que le rapport aux normes ou les relations notamment à travers l’idée du contrat. Plus que jamais, Shûzô Ôshimi est un auteur qui me passionne, d’autant plus qu’il a atteint un état de grâce au niveau de la qualité de ses dessins.

2020 : Dans le sens du vent d’Aki Irie

S’il était dur de résister à la magie nous envoutant en lisant Le monde de Ran, Dans le sens du vent enchante d’une tout autre manière. Dans sa nouvelle série, Aki Irie développe bien des pouvoirs surnaturels, comme le fait que Kei, le protagoniste, puisse communiquer avec les machines et objets électroniques. Pour autant, ce n’est pas le principal intérêt de ce manga nous montrant la vie d’un jeune japonais qui a tout quitté pour vivre en Islande avec son grand-père. Il y exerce le métier de détective et doit retrouver tout un tas de choses. Mais son quotidien change quand c’est son propre petit frère a disparu, et devient encore plus troublant quand il apprend que celui-ci est soupçonné de meurtres. Dans le sens du vent est à la lisière de plusieurs genres, il ressemble à guide touristique de l’Islande quand il ne fascine pas par son enquête. Le manga est tellement proche de la nature qu’il paraît même quelquefois mystique. Il est bien difficile de ne pas être fasciné autant par les personnages que par les paysages, et dans tous les cas cette série est clairement une invitation au voyage.

2021 : Kowloon Generic Romance de Jun Mayuzuki

Alors que ma lecture d’Après la pluie est chargée en merveilleux souvenirs, Kowloon Generic Romance, la nouvelle série de Jun Mayuzuki est arrivée en France en promettant de nous montrer une autre facette de l’autrice. Ce manga est en effet une dystopie se déroulant dans la citadelle de Kowloon et montrant l’étrange relation entre Kujirai et Kudo, deux collègues dans une agence immobilière. Cependant, de nombreux mystères viennent s’ingérer entre eux, comme le fait que Kudo semble amoureux d’une Kujirai qui n’est pas elle et que cette dernière n’a pas de souvenirs de son passé. L’autrice prend un malin plaisir à malmener ses lectrices et lecteurs, autant au niveau des neurones qu’à celui des émotions. À l’image de la cité de Kowloon, le manga est intrigant et fascinant, il donne envie de s’y égarer. Le titre est contemplatif, amusant, sexy, romantique, mystérieux, mais surtout il questionne notre rapport au corps et aux souvenirs. Jun Mayuzuki y développe un propos sur le lien entre la nostalgie et l’amour d’une justesse me faisant passer par toutes sortes d’émotions.

4 réflexions sur “10 mangas qui ont marqué ces 10 dernières années

  1. J’aime beaucoup ce genre d’article qui démontre rapidement et efficacement toute la diversité de mangas publiés et le génie de toutes ses oeuvres ❤ Je suis très contente de retrouver la majorité de mes titres préférés de la décennie dans ton top et les autres, que je n'ai pas encore découverts, m'attendent pour la plupart au chaud dans ma PAL. Je suis surtout impatiente de découvrir Sunny, qui est le plus susceptible de déboucher sur un coup de coeur pour ma part.

    • Et en même temps, il y a tellement de mangas que je n’ai pas inscrit que ça me fait mal au cœur (Dans un recoin de ce monde, Les enfants de la mer, L’attaque des Titans, Kamakura Diary, Tokyo Kaido…), c’est toujours aussi difficile de choisir. J’ai très hâte que tu découvres Sunny et Taiyô Matsumoto dans son ensemble, en espérant que son art arrive à te toucher.

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